La jeunesse de Bamako a battu le pavé le jeudi 14 juillet 2016 pour soutenir les jeunes de Gao dans leur protestation contre la mise en place des Autorités intérimaires et les conditions de cantonnement que les autorités leur imposent. La marche est partie du Monument de l’indépendance pour se terminer au Monument de la paix, où une déclaration a été lue pour porter le message de soutien à la jeunesse de Gao, tout en interpellant nos dirigeants à assumer leurs responsabilités.
«L’Association ‘’Trop, c’est trop’’, organisée spontanément, sera présente, vigilante et réactive au besoin de la jeunesse malienne», tel était le maître-mot de cette marche de soutien à la jeunesse de Gao. La déclaration qui suit a été lue par Baba Dakono, président de l’Association.
«Face à la situation tragique que la région de Gao a connue, dans la journée du 12 juillet 2016, et qui a enregistré, selon le communiqué officiel du gouvernement, daté du même jour, de nombreux blessés ainsi que des pertes en vies humaines, nous, regroupements de jeunes venus d’horizons divers, tenons à rappeler ce qui suit :
Pendant les moments d’occupation des régions du Nord du Mali par les groupes armés et terroristes, la jeunesse courageuse, insoumise de Gao, a pris ses responsabilités, au nom de son pays, pour faire face aux envahisseurs. Cette même jeunesse, pour l’amour de sa Patrie, a décidé de rendre les armes et de retourner à une vie civile. Devant la revendication de son droit, la jeunesse de Gao a organisé, le 12 juillet 2016, une marche pacifique qui est devenue la marche de sang avec des victimes. La répression de la marche de Gao fait suite à de nombreux cas de violations de libertés individuelles, comme la disparition du journaliste Birama Touré ; les arrestations de manifestants à Yélimané…
Partant de ces constats qui ne sont pas exhaustifs de la situation actuelle du pays, nous, jeunesse du Mali, affirmons toute notre solidarité à l’endroit de la jeunesse de Gao ; invitons les pouvoirs publics maliens à respecter l’esprit démocratique, chèrement acquis, dont l’un des principes est la garantie, conformément à la Constitution malienne du 25 février 1992, de la liberté de manifester et de s’exprimer ; demandons à nos autorités de prendre leurs responsabilités et de faire la lumière sur cette situation et de sanctionner tous les responsables qui sont à l’origine de ces tueries ; exhortons les autorités compétentes à mettre fin au règne de l’impunité et de l’injustice dans le pays ; rappelons à nos frères et sœurs de Gao de se rassurer que le soutien des jeunes de Bamako et d’autres villes du Mali ne fera pas défaut dans la lutte pour la libre expression des opinions et des courants de pensées dans notre pays.»
Gabriel TIENOU
Source :Le Reporter