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Affaire outrage à magistrat: les dessous de la libération de Ras Bath

Moins de 24 heures après la liberté provisoire qui lui a été accordée, l’on en sait un peu sur ce qui a prévalu à la libération de Mohamed Youssouf BATHILY alias Ras Bath. Dans une lettre adressée aux responsables des syndicats des magistrats (SAM et SYLIMA) et au Procureur du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, le chroniqueur Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath exprime son regret. Comme on le dit, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Si cette liberté provisoire est à saluer, il est déplorable que cette lettre de regret censée être confidentielle se retrouve sur la place publique.

 

« Messieurs, Par la présente, je viens vous exprimer mes regrets par rapport aux tournures prises par les événements depuis mon interpellation suite aux plaintes des syndicats des magistrats. Étant républicain, donc respectueux de la loi et de l’ordre, je ne pourrais que regretter les débordements et les dérapages qui ont marqué le soir de mon interpellation au commissariat du 5è arrondissement. Quant à mes propos qui m’ont valu une plainte et une mise sous mandat de dépôt pour outrage pour certains et menaces pour d’autres, il ne m’est jamais venu à l’esprit d’outrager ou de menacer. En responsable et en tant que juriste, je ne saurais être partisan des dérives verbales. Cependant, une chose est de passer un message, mais la perception du message en est une autre. Comme tous les magistrats, je croyais servir la cause de la Justice en évoquant le sujet de ma précédente incarcération. Quoi qu’il en soit, que tous les magistrats qui se sont sentis vexés ou menacés par mes propos trouvent ici mes sincères regrets. Aussi, je puis vous assurer que je ne ménagerais aucun effort pour que de tels incidents n’adviennent. Trouvez ici mes sentiments de sincère respect », c’est en substance le contenu de la lettre de regret que le chroniqueur a adressée aux syndicats des magistrats et au Procureur du Tribunal de grande instance de la commune IV.
Comme on le dit très souvent dans le domaine judiciaire, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Cette liberté provisoire que la Justice vient de lui accorder est à saluer. Le chroniqueur a rassuré qu’il ne ménagera aucun effort pour que de tels incidents d’adviennent.
Il est évident que cette lettre qui circule sur les réseaux sociaux soit à la base de la clémence des magistrats accordée à Mohamed Youssouf BATHILY. Une clémence traduite par une liberté provisoire dont il bénéficie depuis avant-hier mardi.
Mohamed Youssouf BATHILY a été interpellé le 6 mai nuitamment et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako, le vendredi 8 mai. Cette interpellation faisait suite à une plainte de deux syndicats de la magistrature (SAM et SYLIMA).
La soirée de son arrestation, des échauffourées avaient eu lieu. Une foule composée de ses sympathisants s’était dirigée vers le commissariat du 5e arrondissement de Bamako où il était détenu en garde en vue. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires. Le CDR, l’organisation dans laquelle il milite, et ses avocats avaient depuis appelé ses militants à la réserve.
Après plus d’un mois de détention préventive, l’activiste Mohamed Youssouf BATHILYy, plus connu sous le pseudonyme de “RAS BATH”, a bénéficié, ce mardi 15 juin, une liberté provisoire.
Les avocats avaient introduit une demande de liberté provisoire pour leur client en attendant la date du jugement de l’affaire dite ‘’outrage à magistrat’’ qui l’avait conduit en prison alors qu’il venait à peine d’être acquitté dans une autre.
Si cette liberté provisoire est à saluer, il est quand même regrettable que des documents censés être confidentiels se retrouvent sur la place publique. La Justice doit mener des investigations pour savoir comment cette lettre a fuité et sanctionner les auteurs.
Aujourd’hui, une des tares de l’administration malienne est le manque de discrétion. Malgré la mention ‘’Confidentiel’’, il est fréquent de voir sur les réseaux sociaux des documents administratifs. Cette nouvelle mode qui consiste à mettre sur les réseaux des documents qui ne sont pas destinés au grand public dénote d’une certaine légèreté à plusieurs niveaux.
L’on se rappelle, en 2019, l’ancien Premier ministre, le Dr Boubou CISSÉ, avait déclenché la guerre contre la publication des documents confidentiels. À travers une lettre circulaire en date du 27 mai 2019, le Premier ministre, le Dr Boubou CISSÉ, avait dénoncé la diffusion de documents administratifs confidentiels. Tout en demandant à ses homologues ministres de le tenir informé des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ladite circulaire, le Premier ministre les avait invité au respect scrupuleux des textes en vigueur.

Cette correspondance du Premier ministre est tombée au même moment où les résultats de l’attribution des logements sociaux faisaient le tour des réseaux sociaux. Alors que de façon officielle, ils étaient annoncés sur l’ORTM pour le lendemain.
Au Mali, les réseaux sociaux sont devenus une zone dangereuse où on règle des comptes, déballe les secrets d’État. Il appartient aux autorités de la transition d’accorder une attention particulière à ce phénomène qui consiste à mettre sur la place publique des secrets et bafouer des honneurs à jamais.

PAR MODIBO KONÉ

Source : INFO-MATIN

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