Les responsables du Collectif de défense des acquis démocratiques (CODEF-AD) ont animé une conférence de presse sur l’évolution de l’Affaire du Dr Oumar MARIKO, ce dimanche 2 janvier 2022. C’était au siège de la radio Kayira, à Djélibougou. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, les conférenciers ont exigé la libération du Dr Oumar MARIKO, qu’il considère comme un détenu politique. Aussi, le collectif a annoncé qu’une demande de mise en liberté conditionnelle pour le Dr MARIKO sera examinée ce mardi 4 janvier 2022, au Tribunal de la commune IV en prélude au procès dont la date est fixée au 15 février 2022.
Cette conférence de presse était animée par le président du CODEF-AD, l’ancien ministre Djiguiba KEITA dit PPR ; qui avait à ses côtés, le président de l’ACRT Faso Ka Wélé, Issa Kaou N’DJIM ; le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath ; Bouba FANE, ancien compagnons du Dr MARIKO.
A l’entame de son propos, PPR a fait observer une minute de silence pour tous ceux qui sont tombés pour le Mali, Africains comme étrangers.
Il a rappelé que le Collectif de défense des acquis démocratique était une organisation politique née à la suite de l’interpellation et la mise sous mandat de dépôt du camarade Oumar Mariko les 06 et 07 décembre de l’année dernière 2021.
Il ressort de son propos que des organisations politiques, associatives et des personnalités ayant compris que la démocratie est menacée et que l’histoire est en cours de falsification par un Premier ministre revanchard ont décidé de se mettre ensemble pour exiger d’une part la libération du détenu politique Oumar MARIKO et de son compagnon d’infortune Boubacar CAMARA, d’autre part défendre l’esprit et les acquis de Mars 1991.
Le CODEF-AD souligne que le président du parti SADI est jeté en prison pour avoir répondu, dans le cadre d’une communication privée, aux propos de négationnisme du Premier ministre, également tenus dans un cadre privé.
PPR a fait savoir que ces propos négationnistes du Premier ministre qui revendique l’héritage de la dictature qui a opprimé le peuple malien pendant 23 années ont été aussitôt dénoncés et condamnés, au plan nationale, entre autres, par : l’Adema Association, l’ADVR, le CNID-Association, le Parena, l’Adema-PASJ, la Plateforme «Unis pour le Mali » ; la CNAS Faso Hèrè ; le CDR, etc.
De son avis, les manquements, les dérives portant atteinte à l’histoire récente du Mali ainsi que les dénonciations calomnieuses de l’actuel PM dans le but de salir la mémoire des martyrs de mars 91 ne pouvaient laisser indifférent aucun acteur de 91, surtout pas Oumar Mariko, Acteur Majeur, s’il en est, de la Révolution du 26 mars.
« Embastiller Oumar pour des propos de réplique à un négationniste, tenus en privé et qui se sont retrouvés sur la place publique par de petites mains invisibles, fait de Dr Mariko la victime d’une machination, d’une cabale, voire d’un complot, pour le faire taire. Cette arrestation participe de la judiciarisation à outrance de la vie politique, à laquelle nous assistons de plus en plus, comme l’atteste le mandat de dépôt récemment décerné contre M. Issa Kaou N’Djim», a-t-il déclaré.
Pour PPR, cette arrestation constitue un réel recul de la démocratie conquise de haute lutte, un danger, voire un péril sur l’activité et le droit d’expression des partis politiques, des hommes politiques, des citoyens tout courts.
Face à l’inadmissible, le CODEF-AD, selon son président, va s’ériger en sentinelle imprenable contre cette dérive.
« L’incarcération du Camarade Mariko, survenue à la suite d’une manipulation ayant attenté à sa vie privée, fait de lui une victime politique », s’est-il insurgé. Avant d’ajouter que le Dr MARIKO est aujourd’hui soutenu à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Pour illustrer son propos, il a procédé à la lecture d’une longue liste de personnalités, de partis, d’associations de bords politiques différents.
Parmi lesquelles, on retrouve : le Conseil National pour la Résistance – Mouvement Umnyombiste du Cameroun ; Jean Luc MELENCHON de la France Insoumise ; le PDG RDA de la Guinée Conakry ; l’UPC Manidem ; le Parti de Gauche de France ; le Parti pour l’indépendance et le Travail (P.I.T) du Sénégal ; l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) de la France ; le Pôle de Renaissance Communiste France (PRCF) ; Heinz Bierbaum, président de la gauche européenne et Président de la commission internationale du Parti Die Linke, Allemagne ; le Parti Lamuka de la République Démocratique du Congo ; le Parena du Mali ; le Parti CNAS Faso Hèrè Mali, etc.
Enfin, le CODEF-AD lance un vibrant appel à toutes les forces démocratiques pour l’organisation et la mobilisation générales afin de barrer la route à la dictature et à la falsification de l’histoire.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin