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AFFAIRE GUÉANT, L’HOMME D’AFFAIRES KHALED BUGSHAN DÉFÉRÉ DEVANT LE JUGE

Acteur clé de l’affaire de la vente des frégates françaises Sawari II à l’Arabie saoudite, Khaled Bugshan a été déféré devant le juge, samedi matin, dans l’affaire des tableaux de Claude Guéant, lui même en garde à vue depuis vendredi.

 ancien ministre Intérieur Claude Gueant  Paris france

Depuis des années, magistrats et journalistes avaient préféré oublier l’existence du richissime homme d’affaires saoudien Khaled Bugshan, portant un acteur clé dans l’affaire de la vente des frégates françaises Sawari II à l’Arabie Saoudite en 1994. Coup de théatre aujourd’hui samedi 7 mars. Khaled Bugshan vient d’être déféré devant le juge. Cet intermédiaire, qui avait été hospitalisé en soins intensifs à l’hopital américain de Neuilly en novemre dernier, aurait joué un role clé dans la vente suspecte des tableaux de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée….

La galaxie Bughsan

Grande fortune saoudienne, Bughsan fut au cœur des luttes intestines qui grignotaient la droite française depuis un quart de siècle. En 1996, après l’élection de Jacques Chirac, le soldat Bughsan et ses proches, véritables pivots de la chiraquie, eurent pour mission de ramener dans leur camp le flot d’argent qui avait pu, à l’époque, profiter à l’éternel rival, Edouard Balladur, par le biais de rétrocommissions.

Or, dans plusieurs procès verbaux liés à l’affaire Karachi, Ziad Takieddine accuse une banque genevoise, le Crédit agricole suisse, d’avoir récupéré des commissions illégales versées dans le cadre du contrat Sawari II. Des allégations confirmées par les enquêtes judiciaires. La justice a découvert que le Crédit agricole suisse avait effectivement versé, après 1997, des sommes très importantes à deux sociétés écrans, Parinvest et Issham. Lesquelles étaient représentées par un haut cadre franco-yéménite du Crédit agricole suisse, Wahib Nacer, et par Khaled Bughsan. Lors d’un interrogatoire début décembre 2011, Ziad Takieddine a accusé les deux hommes d’avoir placé les fonds provenant des commissions des frégates « dans des paradis fiscaux, en particulier au Qatar ». Le 2 avril 2012, Takieddine se fait même plus précis. Il évoque le placement de ces fonds détournés dans des filiales du Crédit agricole suisse implantées aux Bahamas d’abord, puis dans un deuxième temps au Qatar (1). Au passage, on note que Wahib Nacer est alors domicilié à Chênes Bougerie, une commune chic de la banlieue de Genève tout comme… Alexandre Djouhri, puissant intermédiaire, intime de Villepin et rival de Takiedine. La guerre Djouhri – Takieddine est relancée.

Intouchable Qatar

Un an plus tard en avril 2013, l’intermédiaire franco-libanais en remet une couche lors d’une interview à France24. Selon lui, les 300 millions de dollars payés par les Qataris à la Libye pour aider à la libération des infirmières bulgares seraient passés par le Crédit agricole Qatar, filiale du Crédit agricole suisse, avant d’être détournés en partie au profit de Nicolas Sarkozy et de Claude Guéant. Cette filiale a été enregistrée à Doha le 31 mars 2007 (soit quatre mois avant la libération de sinfirmières), puis fermée en septembre 2011 (2).

Au coeur du labyrinthe des commissions et rétrocommissions, Bughsan est un trait d’union vers les places financières qatari. Pourquoi la justice française s’était-elle privée jusqu’à présent d’interroger un si précieux témoin ? Lors d’une confrontation devant les juges avec Wahib Nacer, Takieddine avait pourtant demandé à ce que l’avocat de Bughsan, Fadi Moukhaiech soit convoqué. Peine perdue. L’instruction est terminée depuis juin 2014.

L’affaire des tableaux de Claude Guéant va-t-elle relancer ce dossier enfoui? Espérons le.

Source: mondafrique.com

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