Le ministre Alhassane Ag Hamed MOUSSA a rencontré, le vendredi dernier, les acteurs impliqués au projet de recasement du gouvernement des commerçants victimes de l’incendie du marché Rose au niveau du Champ hippique de Bamako, dans la salle de conférence de son département sis à l’ACI 2000, en face du Palais des Sports. À l’issue de cette rencontre, plusieurs mesures ont été envisagées en vue de décanter, dans un meilleur délai, la situation…
– Le torchon brûle entre la mairie du district de Bamako et les jeunes de la commune II, les membres de la Fédération nationale des sports équestres ainsi que le collectif de maraichers du champ hippique. A l’origine de cette tension, le souhait exprimé par les plus hautes autorités, à travers la mairie du District, d’utiliser 4 hectares de la réserve du champ hippique pour recaser provisoirement les commerçants détaillants victimes de l’incendie du marché Rose et de l’opération « Ami KANE ». Les jeunes de la CII, le jardinier, la direction des sports équestres et la fédération de ladite discipline disent niet à cette initiative. Et pour cause, beaucoup soupçonnent le Maire du district de vouloir profiter de cette situation pour les déposséder de cet espace vital pour eux.
Face à ce dialogue de sourds entre les acteurs du District, depuis plusieurs semaines, le ministre Alhassane Ag Hamed MOUSSA, s’est saisi du dossier en convoquant vendredi une réunion avec l’ensemble des acteurs impliqués dans le dossier.
Étaient conviés à cette rencontre avec le chef du département en charge des collectivités : le secrétaire général représentant du ministre du Commerce ; le chef de cabinet du ministre des Collectivités territoriales ; le maire de la Commune II, les représentants de la mairie du District de Bamako, les chefs de quartier de la commune II, le représentant de la Fédération nationale des sports équestres.
Cette importante rencontre était présidée par le chef du département, lui-même, Alhassane AG HAMED MOUSSA, qui avait à ses côtés le président du Comité de pilotage du processus de reconstruction du marché Rose et des halles aux légumes du District de Bamako.
À l’entame de ses propos, le ministre Alhassane Ag Hamed MOUSSA, a tout d’abord, rappelé que ces concertations avaient débuté avant la date de la pose de la première pierre de la reconstruction du marché Rose en septembre dernier par le président de la république.
Il ressort de son exposé liminaire que c’est en sa qualité de ministre de la Décentralisation et de la fiscalité locale, qu’il avait entamé une série de concertations avec les acteurs concernés par la reconstruction du marché Rose et l’identification d’un site de recasement des exploitants dudit marché. Ces différentes concertations ont concerné tout d’abord, selon le ministre, la mairie du District étant maitre d’ouvrage dudit projet de reconstruction, les exploitants du marché Rose et les halles aux légumes.
Au cours de ces différentes étapes préliminaires, a-t-il fait savoir, les échanges ont porté non seulement sur l’identification du site de recasement des commerçants, mais aussi de ses modalités.
Ainsi, a expliqué le ministre, c’est suite aux nombreuses réunions et concertations avec les différents acteurs, autour de l’identification des sites potentiels de recasement des victimes que certaines zones, dont le champ hippique a été proposé.
Mais au-delà de ces acteurs, le ministre, dans le souci d’une démarche qu’il a voulue inclusive, a aussi rencontré son homologue des Sports, a-t-il fait savoir.
Cette démarche a abouti à un accord de principe avec ce dernier (le ministre des Sports) pour la libération de 4 hectares nécessaires à la réalisation du projet au Champ hippique de Bamako, pour les besoins de la cause.
Cependant, le ministre se dit surpris de constater la réticence de certains acteurs, vis-à-vis de cette initiative commune, notamment la Fédération nationale des sports équestres et des maraîchers, qui se sont farouchement opposés à l’opération de délimitation et de bornage des quatre hectares sollicités par le gouvernement.
Malgré l’implication des chefs de quartier ainsi que du maire de la Commune II, force est de constater que l’opération est prise en otage par des acteurs locaux aux risques d’émousser les ardeurs des partenaires techniques et financiers qui souhaitent accompagner le gouvernement dans ce projet.
Pour lever l’équivoque et les quiproquos autour du dossier, le ministre a dit vouloir initier la rencontre du vendredi en vue d’éclaircir la lanterne des protagonistes.
Profitant de la rencontre du vendredi dernier, le ministre a insisté sur le fait que le projet de reconstruction du marché rose de Bamako et des halles aux légumes constitue une initiative présidentielle qui s’inscrit dans les Programmes d’urgences sociales du chef de l’État, Ibrahim Boubacar KEÏTA.
Au cours de cette rencontre, le ministre a également apporté des éléments d’apaisement aux différentes préoccupations soulevées par les participants.
Le ministre a aussi invité l’ensemble des acteurs à jouer pleinement leur part de responsabilité pour un dénouement rapide de la crise au grand bonheur de notre pays tout entier.
À l’issue des débats, des points de consensus ont été dégagés. Ils sont relatifs entre autres à l’élargissement du Comité de pilotage ; l’indemnisation des maraichers après une évaluation faite par les services techniques en vue de leur déguerpissement ; la création d’une commission sous la présidence du Maire de la Commune II du District.
Il a été également convenu de la délimitation des 28 ha mis à disposition du Champ hippique sur les 35 ha du titre foncier de l’État.
À noter que la supervision et la mise en œuvre de ces recommandations seront assurées par deux conseillers techniques respectivement des ministères des Sports et des Collectivités territoriales.
Affaire à suivre…
Par Abdoulaye OUATTARA