Interpellé vendredi, puis placé en garde à vue dans les locaux de la brigade d’investigations judiciaires de Bamako, l’ancien Garde des Sceaux a été présenté, ce lundi, à un juge du tribunal de grande instance de la commune V du district de Bamako. Au terme de l’audience, Me Mohamed Ali BATHILY a été placé sous mandat de dépôt dans une affaire impliquant plusieurs autres personnalités politiques, déjà en prison en attendant leur jugement.
L’ancien ministre de la Justice et éminent avocat, Me Mohamed Ali Bathily, avait été de nouveau interpellé par la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ) de Bamako le vendredi 5 juillet 2024. Placé en garde à vue, il passera la nuit à la BIJ avant d’être présenté au procureur du tribunal de la commune V.
Le motif avancé par les autorités est relatif à une tentative de déstabilisation de l’Etat, une atteinte à la sûreté de l’Etat et un trouble à l’ordre public.
Cette décision a été prise suite à une réunion privée tenue à Bamako, où les participants auraient appelé à un retour rapide à un gouvernement civil.
Il avait été initialement arrêté le 20 juin 2024, lors d’une rencontre au domicile de l’ancien ministre Moustapha DICKO à Baco-Djikoroni ACI, en commune V du district de Bamako.
Malgré sa libération initiale en raison de son statut d’avocat, la procédure judiciaire a par la suite continué, conduisant à son arrestation récente.
Le Procureur Général près la Cour d’appel de Bamako, après information du bâtonnier de l’ordre des avocats, a donné l’ordre de poursuite contre l’avocat Mohamed Ali BATHILY dans le cadre de l’instruction du dossier des leaders politiques.
Ainsi, le procureur du tribunal de grande instance de la Commune V a déféré l’ordre à la Brigade d’investigation judiciaire pour les enquêtes préliminaires le concernant, d’où son interpellation ce jour vendredi 5 Juillet 2024.
Il faut rappeler que compte tenu de son statut, Me BATHILY avait bénéficié de l’article 6 du règlement de l’UEMOA régissant la profession d’avocat qui dispose : «Les Avocats, dans l’exercice de leur profession, bénéficient de l’immunité de parole et d’écrit. Ils ne peuvent être entendus, arrêtés ou détenus, sans ordre du Procureur Général près la Cour d’Appel ou du Président de la Chambre d’Accusation, le Bâtonnier préalablement consulté ».
Ce qui justifiait sa non inculpation le 20 juillet dernier par respect de la procédure en la matière.
A noter que Me Bathily est également le père du célèbre chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, dit Rasbath, actuellement incarcéré à la prison centrale de Koulikoro, en attente de son jugement.
Pour plus de détails, il faudra attendre la présentation de Me Bathily au procureur le lundi prochain, où son sort sera déterminé.
Par Abdoulaye OUATTARA