Le jugement attendu hier lundi sur l’affaire du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a été reporté au vendredi prochain. C’est le 3e report d’affilée. D’ici là, les deux camps retiennent leur souffle.
Depuis une semaine, le bicéphalisme au CNPM s’est transporté devant la justice. Désormais, les regards sont tournés vers le tribunal de la commune IV. En effet, grâce son « ordonnance gracieuse », le bureau dirigé par Diadié dit Amadou SANKARE occupe les bureaux du CNPM sous haute surveillance sécuritaire, dès le 12 octobre 2020. Ce jour, M. SACKO, l’un des responsables des commerçants déclarait : « Le mandat du Mamadou Sinsy COULIBALY a pris le 10 octobre. Nous sommes venus occuper les bureaux suite à une décision de justice ». Au cours de cette opération des employés de la CNPM ont été bloqués à la porte.
En riposte à cette situation, les avocats du président sortant ont saisi, le lendemain, ledit tribunal à travers le recours en «contestation et en rétractation».
Il s’agit d’une voie afin de régler les difficultés nées de l’irrégularité de l’instance initiale. Selon les avocats, c’est une décision de justice unilatérale prise sur la base d’information d’une partie à un différend. En outre, c’est une violation au principe de partage d’informations judiciaires. Les avocats reprochent également au tribunal de ne pas notifier sa décision à leur client. Ces actions ouvrent ainsi la voie à un contentieux judiciaire.
Depuis le 1er procès où à l’issue duquel la justice doit donner une clarification sur sa décision controversée, on maintient le suspense.
Ainsi, on assiste de report en report. Hier lundi, encore des partisans des deux camps étaient amassés devant la dite juridiction. Mais à la dernière minute, le procès a été remis au vendredi.
Selon une source judiciaire, ce report était nécessaire pour examiner des informations en lien avec l’affaire. D’ici là, les deux camps retiennent leur souffle.
Le spectre de la division est en phase de s’installer au sein Patronat, l’un des rares secteurs qui était jusque-là épargné. En cause : deux richissimes maliens (Diadié dit Amadou SANKARE et Mamadou Sinsy COULIBALY) et leurs partisans se disputent pour la présidence du CNPM.
En effet, pour des raisons d’interprétation de textes, deux assemblées générales électives ont été tenues avec à la clé : deux présidents élus revendique chacun la légitimité. Une situation inédite depuis la création du Patronat en 1980 où à l’époque il était dénommé la Fédération nationale des employeurs du Mali (FNEM).
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN