L’affaire Platini-Blatter connaît un nouveau rebondissement, sept ans après avoir déclenché un séisme dans le milieu du football. Le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) a confirmé, mercredi 19 octobre, avoir fait appel de l’acquittement en première instance, le 8 juillet, de l’ex-président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et de l’ancien patron suisse de la FIFA par le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone (Suisse).
Le MPC confirme ainsi son « annonce d’appel », déposée mi-juillet auprès du TPF. Un nouveau procès aura donc lieu devant la cour d’appel du TPF. Durant cette audience, le parquet demandera « l’annulation totale du jugement de première instance ».
A contrario, FIFA, partie civile, a annoncé qu’elle « n’a pas l’intention de contester le jugement » de pemière instance. « À ce stade, « la FIFA ne voit pas l’utilité de continuer à participer à cet exercice devant les tribunaux pénaux suisses. » Mi-juillet, l’instance avait également déposé une annonce d’appel. Contactés, MM. Blatter et Platini n’ont pas souhaité réagir pour le moment.
Au terme d’une audience de quinze jours, le TPF avait relaxé Michel Platini et Sepp Blatter dans l’affaire du paiement présumé déloyal, en février 2011, de 2 millions de francs suisses (environ 1,5 million d’euros au taux de change de l’époque) reçu par l’ex-joueur sur demande de l’ancien patron de la FIFA. Les deux hommes étaient poursuivis pour « escroquerie, gestion déloyale, abus de confiance et faux dans les titres » dans le cadre de l’instruction menée par le procureur fédéral Thomas Hildbrand.
Le 29 septembre, les parties ont reçu le jugement motivé de 99 pages. Les juges du TPF concluent que, « contrairement à l’acte d’accusation », les deux millions de francs suisses versés par M. Blatter à M. Platini en vertu « d’une rémunération rétroactive » pour sa mission de conseiller du président de la FIFA (entre 1998 et 2002) « étaient dus. »
« Pas d’intention de s’enrichir illégalement »
En substance, le TPF donnait davantage de crédit à la thèse de MM. Blatter et Platini qu’à celle de l’accusation. Les deux hommes assurent s’être mis d’accord oralement, en 1998, sur une rémunération versée au Français d’un million de francs suisses annuels comme conseiller du président de la FIFA. Le 25 août 1999, le tandem a paraphé un contrat écrit actant un salaire annuel de 300 000 francs suisses. « L’accord oral n’a pas été remplacé ni annulé par l’accord écrit », considèrent les juges.