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Adresse du président du Parena au 2ème congrès de la CNAS-Faso-Héré : Le Parena demande la régularisation des Africains en situation irrégulière en Europe

Camarades congressistes,

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C’est avec un fort sentiment de camaraderie que je m’adresse aux participants à ce deuxième congrès de la CNAS-FASO HÈRÈ.

Sous la ferme direction républicaine et patriotique du Premier ministre Soumana Sako, votre parti est au cœur de la résistance nationale du peuple malien pour la  défense de la démocratie, de la justice,  de la République, de la Constitution et de l’intégrité du territoire.
Il n’y a pas longtemps, quand certains ont considéré la Constitution de 1992 comme un chiffon de papier à usage multiple, ils nous ont trouvés devant eux.
Ensemble, vous à l’ADPS (Alliance des Démocrates Patriotes pour le Salut),  nous au FDR (Front pour la Défense de la République), nous avons défendu la République, la Constitution et la démocratie.
La CNAS-Faso Hèrè et le PARENA sont encore aujourd’hui ensemble dans l’opposition. Comme nous nous sommes opposés au coup d’État du capitaine Sanogo, nous sommes aujourd’hui opposés à la politique  d’abandon national instaurée par le président de la République depuis 40 mois.

Camarades congressistes,

Jeudi, 22 décembre 2016, à la Maison de la Presse, le nouveau président du RPM, coutumier des déclarations à l’emporte-pièce a osé dire : ” l’opposition malienne est putschiste”.
Ainsi, le président du principal parti bénéficiaire du putsch de Sanogo, le président du parti qui a déclaré que le coup d’État de Sanogo “était salutaire et sanitaire”, le président d’un tel parti, sans doute atteint d’amnésie, ose accuser les opposants au coup d’État d’être putschistes.
Le ridicule ne tue plus au Mali depuis longtemps.
Ceux qui ont signé le Manifeste putschiste du 8 janvier 2013 à la Maison de la Presse, ceux qui ont manifesté à Bamako les 9 et 10 janvier 2013 pour renverser la Transition et installer au pouvoir un “Conseil National de Transition pour le Changement” ( CNTC), ceux qui ont accédé au pouvoir sur les épaules du capitaine Sanogo ont osé nous accuser de desseins putschistes.

Les putschistes, c’est la majorité présidentielle actuelle. Regardez les gouvernements successifs d’IBK, on dirait la salle d’attente du capitaine Sanogo au camp Soundiata à Kati, tant beaucoup d’entre eux étaient fréquents à Kati!
En fait, la surenchère verbale et l’agitation fébrile des responsables de la Majorité, les menaces inconsidérées qu’ils lancent à tous vents cachent mal la peur panique qui s’est emparée d’eux depuis quelque temps. Parce que l’échec du régime est patent : ils ont échoué sur toute la ligne.
Jugez-en:
Le Président et son Gouvernement se sont montrés incapables de restaurer la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire et d’assurer la sécurité du peuple malien. Le sang coule chaque jour au Mali.  Les attaques contre les populations civiles et les FAMAS ont atteint un seuil intolérable. Les dernières en date: le 21 décembre, un gendarme tué à Saye dans le cercle de Ké-Macina, le 22 décembre: huit militaires grièvement blessés entre Diafarabé et Ké-Macina.
L’insécurité, l’instabilité, ce n’est plus seulement au Nord, c’est aussi au Centre où l’État ne contrôle presque plus rien comme Jeune Afrique l’a écrit la semaine dernière.
L’insécurité, c’est Ké-Macina, c’est Niono, c’est Nara, c’est Banamba, c’est les environs de Bamako.

Incapables de protéger les Maliens à l’intérieur, le Président et le Gouvernement sont incapables de protéger les Maliens de l’extérieur.
Malgré les dénégations du président de la République et du Gouvernement, il apparaît non seulement que les autorités maliennes ont pris des engagements précis avec l’UE bien avant la visite de Koenders (11 décembre) mais que ces engagements ont connu un début d’exécution par l’envoi de délégations officielles maliennes chargées d’interviewer des détenus dans plusieurs pays européens en vue de préparer leur retour forcé au Mali.

Je salue la résistance des Maliens de l’extérieur contre les micmacs et l’opacité dans lesquels baigne le Gouvernement.

La diaspora malienne est une des principales mamelles nourricières de notre pays. Elle est un prolongement de notre peuple sur les cinq continents, un vecteur de la civilisation, de la culture et des langues maliennes à travers le monde.
Notre pays est un vieux pays d’émigration. Notre gouvernement se doit de défendre les Maliens de l’extérieur avec plus de fermeté. Comme il se doit d’engager avec la diaspora un dialogue fécond et constructif sur ses  conditions de vie et de travail dans les pays d’installation.

Il y a 200.000 Sénégalais et 200.000 Maliens sur le sol européen, la plupart en situation régulière.
La régularisation de la  situation administrative des sans-papiers africains n’est pas au-dessus des forces de l’Europe qui a généreusement ouvert ses portes pour accueillir plus de deux millions de Syriens et d’Irakiens fuyant la guerre.
Elle se doit de faire un effort en direction des ressortissants africains qui sont déjà installés sur son territoire et qui ont fui la pauvreté, l’avancée du désert et dans certains cas des guerres et des conflits.
J’invite le Gouvernement du Mali, en relation avec les gouvernements des pays africains concernés, à négocier avec l’Europe la régularisation des sans-papiers africains.
Un seul pays comme le Mali ne pouvant pas négocier efficacement avec un bloc aussi puissant  de 28 pays riches, il est urgent que nous constituions un front commun des pays africains concernés par la crise migratoire pour renforcer notre capacité de négociations et accroître nos chances de parvenir à des accords favorables aux communautés africaines installées en Europe.
Pour ce faire, notre gouvernement doit être moins faible, moins discrédité, moins empêtré dans la mauvaise gouvernance et les scandales, plus adossé au peuple malien. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Par conséquent, c’est un autre Mali qu’il faut pour mieux défendre les Maliens de l’extérieur comme de l’intérieur.
Et ce Mali est possible. Il sera possible si les forces populaires, démocratiques et républicaines de l’intérieur et de la diaspora se retrouvent et constituent un large front pour réaliser l’alternance, sauver le Mali, restaurer la dignité de son peuple.

Je souhaite plein succès à vos travaux.

Tiébilé Dramé

 

La rédaction

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