Un forcing de trop. S’agissant des conditions de la tenue de ce 2ème congrès dit extraordinaire de l’ADP-Maliba. Il n’a pas été à la hauteur des attentes. Il constitue aux yeux de tous les observateurs politiques comme une insulte à la démocratie et au fait partisan. Aliou Boubacar Diallo, car il s’agit de lui, pour régler ses comptes avec Amadou Thiam (pour avoir signé l’accord politique et figurer dans le gouvernement) vient de nuire gravement l’image de l’ADP-Maliba. Le pouvoir de l’argent et la complaisance vis-à-vis d’un chef religieux ont pris le dessus sur les règles rigides démocratiques.
Un parti politique doit-il être considéré toujours sous nos cieux comme une boutique privée d’une seule personne, nanti soit-il ?
La question mérite d’être débattue dans les amphis des Facs des sciences politiques dans notre pays. Cela, avec comme cas pratique, le parti ADP-Maliba. Un parti, qui pourtant ne souffrait d’aucune guerre intestinale. Mais à l’instar de la plupart des formations politiques de l’échiquier national, il n’échappait pas à la dictature d’un seul chef richissime. Lequel s’arrogeait droit de vie, de mort et d’orientation politique même au président du parti. C’est ce que le patron de ‘’Wassoul’or’’, Aliou Boubacar Diallo a réussi à imposer en convoquant de son plein gré un congrès extraordinaire (décrié et rejeté par une frange importante des démembrements du part) pour simplement éjecter Amadou Thiam de la présidence. Le motif invoqué ne résiste à aucune analyse sérieuse, car il porte sur l’attitude de ce dernier à parapher un accord politique avec le Premier ministre Boubou Cissé.
Mais en clair, ce qui n’est pas dit est la seule raison valable : la démonstration de la seule puissance du président d’honneur du parti, Aliou Boubacar Diallo. Contre laquelle, le jeune Amadou Thiam, malgré sa légitimité politique ne pourra pas faire le poids. Surtout dans un pays où le militantisme est monnayé contre espèces sonnantes et trébuchantes
D’ailleurs c’est de cette manière qu’il a toujours évolué. C’est-à-dire, mettre des jeunes au charbon pour consolider les bases du parti, acquérir des résultats pour ensuite les manipuler comme des marionnettes à sa guise et au sens des intérêts de sa société minière. En illustrent, les conditions d’éviction du fondateur de l’ADP-Maliba, Sidiki Almamy Coulibaly, obligé à jeter l’éponge. Sans quoi, rien ne justifie cette soudaine levée de bouclier contre Amadou Thiam, qui a réussi en quelques années à imprimer ses marques à cette formation politique, grâce à sa jeunesse et son tempérament de leader. Mais son seul pêché, au regard du puissant Aliou Boubacar Diallo, aura été de naviguer dans le sens du dialogue politique prôné par toutes les composantes de la vie de la nation. Mais surtout, de se voir confier un poste ministériel, pendant que des proches parents de Aliou Boubacar Diallo (notamment son neveu et son beau-fils) s’en sortent les mains vides.
Dans la honte la plus totale, à l’issue des travaux de ce congrès imposé, par voix de consensus, Youba Ba (sans expérience politique loin du cercle des pionniers du parti), a été bombardé à la présidence du bureau exécutif composé de 97 membres. Ce choix se justifie largement par le simple fait d’arracher l’assentiment du chérif de Nioro. Par cet acte, Aliou Boubacar Diallo, vient d’enterrer de ses propres mains l’ADP-Mali. Quelle honte !
A suivre dans nos prochaines livraisons d’autres détails plus croustillants sur ce qui se prépare contre Amadou Thiam et jusqu’où cet homme d’affaires pourra en venir en laissant le respecté Youba Bah seul dans ce bateau politique.
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut