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Adoption de la DPG du PM Modibo Keita : Après avoir eu le quitus des députés, le PM demande l’implication de tous et à tous les niveaux pour sortir le pays de la crise

C’est par une large majorité de 116 voix pour, 21 contre et zéro abstention que les élus de la Nation ont adopté la Déclaration de Politique Générale (DPG) du PM Modibo Keïta le jeudi 11 juin 2015. Ce vote de confiance intervint après des débats quelques fois contradictoires et des questions d’éclaircissement durant six heures d’horloge. Après avoir eu la confiance des honorables députés, le PM Modibo Keïta a demandé l’implication de tous et à tous les niveaux pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle dans laquelle il se trouve depuis les événements de 2012.

Pour rappel, cette DPG présentée le lundi 8 juin 2015 aux honorables députés, s’articule autour de trois axes stratégiques à savoir : assurer la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix, améliorer les conditions de vie et d’existence des populations et promouvoir la justice et l’équité.

Ainsi, lors de la séance des débats sur cette DPG, les interpellations des élus de la Nation ont porté entre autres sur l’insécurité grandissante qui sévit partout au Mali, l’amélioration des conditions de vie des populations, la justice, les infrastructures de base, les logements sociaux, l’épineuse question de la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation de Bamako.

En réponse à l’inquiétude de certains  députés, notamment sur l’attaque de la localité de Misseni,  le Premier ministre Modibo Keita,  a laissé entendre que la réussite des activités est liée à l’état de sécurité. Pour lui, si la sécurité n’est pas au rendez-vous, les bonnes intentions  se perdent dans les dunes de sable. Il précisera par la suite que l’attaque de cette localité dans la Région de Sikasso est une alerte. C’est pourquoi il dit avoir ordonné aux ministres concernés de réajuster le système de défense à la nouvelle situation.

Concernant l’amélioration de la couverture sanitaire, le PM Keita a annoncé  entre autres l’ambition de son Gouvernement de  faire passer la part du budget de la santé de 12% à 15% et la transformation de l’hôpital de Kayes en Centre Hospitalier Universitaire.

Le PM a aussi évoqué le relèvement du niveau de l’ITS et des allocations des fonctionnaires.  Et de promettre la moralisation des recrutements à la fonction publique qui se fondent sur l’égalité des citoyens. Car, pour «lui beaucoup d’escaliers sont sautés et de portes dérobées». Toujours sur le plan social et concernant la question des élèves-mendiants, le PM dit travailler avec les maitres coraniques à travers la sensibilisation pour l’éradication de fléau.

Par ailleurs, il a évoqué la justice comme étant un facteur de stabilité et privilégié la prévention à la répression. «La justice fera son travail et le Gouvernement se pliera à ses injonctions» a affirmé le PM. Il a au passage indiqué qu’il n’y aura pas d’impunité dans le scandale des engrais de mauvaise qualité qui défraie la chronique ces derniers temps avec ses révélations, presque, quotidiennes.

Concernant l’indemnisation des victimes des différents événements  survenus dans notre pays, le PM, dit vouloir ajouter la liste des victimes des événements des 17 et 21 mai 2014 à ceux de mars 2012.

Sur le plan économique, le PM a souligné le Plan d’action d’urgence et la disponibilité de quantités importantes de céréales

Il a aussi annoncé des mesures pour endiguer le phénomène de l’immigration chez les jeunes en les retenant au pays.  Modibo Keita a aussi précisé que les logements sociaux n’ont pas perdu leur sens social car les terrains sont cédés gratuitement, la viabilisation subventionnée par l’Etat. Et que c’est seulement les frais de construction qui sont remboursés par les bénéficiaires en 25 ans.

Et de préciser en répondant à un député de l’Opposition que le Gouvernement ne fait pas de dépenses de prestige, mais des dépenses utiles avec la construction de la maison des hôtes.

Notons qu’en fin des travaux et après avoir bénéficié de la confiance des députés, le PM Modibo Keïta a demandé l’implication de tous et à tous les niveaux pour sortir le pays de la crise.

Dieudonné Tembely

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ILS ONT DIT…

 

Honorable Yaya Sangaré, Groupe parlementaire Adema-Asma-cfp (Majorité)

«J’invite le PM et son Gouvernement à faire bouger les lignes, si nécessaire, à tenter de faire déplacer les montagnes»

Cette Déclaration de Politique Générale du PM Keita s’articule autour de trois axes fondamentaux visant à : assurer la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix ; améliorer les conditions de vie et d’existence des populations et promouvoir la justice et l’équité. Et pour moi personne ne peut contester la pertinence de ces axes prioritaires, à tous points de vue, pour le mieux-être des maliens. Mais,  je vous m’interroge sur certains sujets qui fâchent qui pourtant méritent un traitement particulier et une explication claire et nette. J’invite le PM et son Gouvernement à faire bouger les lignes, si nécessaire, à tenter de faire déplacer les montagnes.
La sécurité des maliens et la protection de leurs biens passe nécessairement aujourd’hui par la résolution définitive, juste et transparente de la crise du nord de notre pays. Donc une bonne compréhension et une bonne application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale et ses arrangements sécuritaires. Les maliens aspirent à la paix, à une paix durable, au nord comme au sud.

Le PM a annoncé la réforme constitutionnelle. À quand cette réforme majeure ? Quel est son contenu réel et l’objectif recherché?
J’invite également le Gouvernement à préparer psychologiquement, moralement et sur le plan logistique nos forces armées de défense et de sécurité nationales pour le rétablissement et la sauvegarde de la paix. Surtout pour la défense de l’intégrité du territoire national. Que notre armée nationale reste républicaine, qu’aucune discrimination n’y soit possible tant dans le mode de recrutement que dans le fonctionnement.

La lutte contre la corruption et la délinquance financière nécessite des actions vigoureuses et concrètes. Pas seulement des annonces. La corruption conduit inévitablement à l’affaiblissement de l’Etat, elle est liée à des circuits du crime organisé connu de tous et doit être combattue sévèrement. Des suites favorables doivent être données aux rapports du BVG. Nos milliards détournés doivent retourner au bon endroit et les coupables punis.

Le désenclavement du cercle de Yanfolila reste une préoccupation quand on sait toute la richesse qu’apporte cette zone au pays, à travers le barrage de Selingué, les différentes sociétés minières, ses fruits, les forêts classées.

 

Mody N’Diaye, Président du Groupe VRD (Opposition)

«La découverte récente d’environ 900 000 cartes NINA fictives par le BVG est une nouvelle insulte citoyenne et républicaine»

Le mois dernier, la Méditerranée a impitoyablement englouti, une fois de plus, des milliers d’Africains, dont tant de jeunes dans la fleur de l’âge. Parmi eux, des centaines de nos compatriotes maliens qui refusent que la pauvreté soit une fatalité, et que la faim, la misère et les agressions violentes soient leur lot quotidien. Ils ont cru aux promesses d’un avenir meilleur sur d’autres rives parce que notre pays, et plus que jamais son actuel gouvernement, n’ont pu leur offrir la moindre perspective d’un avenir simplement décent.

En effet, vous annoncez que le Gouvernement va procéder à la révision constitutionnelle, une question qu’il ne peut pas porter car ne relevant pas de sa compétence selon la loi fondamentale.

La démocratie, c’est d’abord (mais pas seulement) des élections libres et transparentes. Vous n’indiquez aucune mesure pour l’amélioration des consultations électorales dans notre pays. La découverte récente d’environ 900 000 cartes NINA fictives par le BVG est une nouvelle insulte citoyenne et républicaine. Cette coupable révélation indique l’ampleur du chantier d’assainissement du fichier électoral pour lequel vous n’annoncez  aucune réforme.

Votre déclaration ne s’engage nulle part à bâtir une administration moderne, impartiale et proche des citoyens.

La corruption florissante, au contraire de l’emploi qui s’assèche, a atteint des proportions inquiétantes et dans tous les domaines et les atteintes graves au droit du travailleur sont devenues monnaie courante avec des relèves de cadres et d’agents dans tous les secteurs pour seul motif politique. Cette cruelle réalité ne fait malheureusement pas l’objet de dispositions vigoureuses et rigoureuses à mettre en œuvre par le Gouvernement pour éradiquer ce fléau.

Vous conviendrez avec moi que le changement attendu par notre peuple n’est manifestement pas la priorité pour le Gouvernement. C’est pourquoi le groupe Vigilance Républicaine et Démocratique n’a pas accordé sa confiance à la présente déclaration de politique générale.

 

 

Nanko Amadou Mariko, député Sadi (Non-inscrit)

«Malgré que nous ayons voté OUI, nous estimons que la DPG ne tient pas compte des enjeux de la situation actuelle»

Le collectif des députés Non-inscrits Sadi a suivi avec beaucoup d’intérêts la DPG et nous apprécions les efforts du Gouvernement dans la mise en œuvre  du programme du Président de la République. Malgré que nous ayons voté OUI, nous estimons que la DPG ne tient pas compte des enjeux de la situation actuelle. Et pour cause, le pays est occupé militairement, mis sous tutelle sur le plan institutionnel et même dans sa gestion administrative. Et, une réforme institutionnelle administrative vient de lui être imposée et qui va inéluctablement poser les bases de son démantèlement et son émiettement en plusieurs régions autonomes si nous n’y prenons garde.

Peut-t-on croire que l’Accord de Paix de Bamako va ouvrir un avenir meilleur pour les maliens s’il occulte l’essentiel ? Pour nous, la DPG devait donner un début de réponse à cette question ou donner  quelques éclairages qui permettent d’orienter nos luttes collectives vers cette finalité de construction d’un Etat de type nouveau, assaini et restructuré qui met fin entre autres à l’impunité, à l’oppression politique et administrative. Le pays est fragile, sa cohésion est menacée. Ce qui exige de nous des sacrifices énormes, le respect des citoyens des biens publics. Nous rappelons à la majorité à la quelle nous appartenons, au Chef du Gouvernement, que notre Peuple nous regarde et nous jugera. Certes, nous avons hérité d’un pays en ruine. Ceci exige de nous de donner des réponses significatives aux enjeux et défis qui se posent à la Nation.

Par Dieudonné Tembely

source :  Inf@sept

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