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ADEMA : le mea culpa et les prémices d’une descente aux enfers ?

Contre toute attente, la commission des bons offices mise en place par le parti de l’abeille pour le choix du candidat aux élections présidentielles a opté pour l’option Dramane Dembélé. Un choix qui suscite la controverse au sein du parti et ouvre la voie à toutes sortes de supputations.

Fousseyni Maiga, Dirpub "Le Flambeau"

Fousseyni Maiga, Dirpub « Le Flambeau »

Plonger dans ces débats maintenant, quand bien même ils se révèlent à la fois passionnants et pertinents au regard de plusieurs facteurs, reviendrait tout simplement à intenter un procès en sorcellerie contre X ou Y. Cela n’étant point notre objectif dans lé présent article, analysons ce choix à la lumière de la situation conjoncturelle du parti et de l’appréhension de l’opinion publique vis-à-vis de ses dirigeants. Ce qui reviendrait à nous poser la question de savoir si ce choix ne tire pas sa quintessence d’un mea culpa et, par ricochet, si cette remise en cause n’annoncerait tout simplement pas la descente aux enfers tant annoncée du parti de l’abeille ?

Un mea culpa du parti de l’abeille ?

Même si plusieurs observateurs verront à travers ce choix une énième stratégie politique de l’ADEMA pour optimiser ses chances et sortir des sentiers battus, ce qui demeure incontestable, il convient de rappeler qu’il exprime tout d’abord un mea culpa. Et au delà de ce mea culpa, un aveu d’impuissance de la commission des bons offices à choisir un candidat parmi les ténors engagés dans la bataille. L’option Dramane Dembélé, même si elle est discutable à tout point de vue, pourrait s’expliquer partant du principe selon lequel ‘’entre le mal et le pire…le premier serait souhaitable’’. Autrement dit, la commission a compris que le vrai défi pour le parti n’était pas de présenter un candidat compétent, riche, populaire…mais plutôt le candidat le moins trempé sur l’échiquier politique et désavoué par l’opinion nationale. Le choix Dramane Dembélé pourrait aussi s’expliquer par la nécessité de repositionner stratégiquement le parti en optant pour un jeune candidat, très peu connu par le grand public et surtout manipulable par le parti pour ne pas commettre la même erreur qu’avec Alpha ou ATT qu’il avait soutenu à l’époque. En dépit des raisons qui pourront justifier le choix de Dramane Dembélé au détriment de plusieurs caciques du parti, ajoutons qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une remise en cause tacite des 20 années de gestion du pays par l’ADEMA. En optant pour Dramane Dembélé, la commission des bons offices reconnait la responsabilité historique du parti dans la situation actuelle du Mali et l’incapacité de tous les autres candidats vitupérés à faire renaitre auprès du peuple un sentiment d’espoir vis-à-vis de l’ADEMA. Sauf que les conséquences de ce choix risquent de s’avérer désastreuses pour le parti.

D’où les prémices d’une descente aux enfers du parti ?

La conférence nationale entérinera-t-elle cette décision de la commission des bons offices ? Les ténors du parti récusés auront-ils la sagesse et la modestie de s’y conformer ? Les militants se reconnaitront-ils dans ce choix ? Voilà, entre autres, autant de questions qui méritent d’être posées et dont les débuts de réponses, eu égard aux différentes réactions, ne s’avèrent pas du tout reluisants. Si l’alignement de tous les cadres du parti derrière ce choix, ce qui parait très peu atteignable, n’est pas totalement acquis ; il est nécessaire d’ores et déjà d’ouvrir le débat sur ce que l’on pourrait qualifier de KO programmé et entretenu de l’ADEMA au profit d’un autre candidat et pour d’autres intérêts et fins outre que ceux du parti. L’enjeu aujourd’hui est que le parti devra soit faire une union sacrée autour de cette option, comme ce fut le cas avec Dioncounda, et l’assumer à ses risques et périls ; soit périr tout simplement avec les risques quasi certains de candidatures isolées, de défections en masse de militants ou de ralliements à d’autres candidats. L’ADEMA, comme aux approches de chaque élection, est au bord de l’implosion. Sauf que cette fois-ci, les menaces de sa descente aux enfers sont plus sérieuses du fait de sa forte désapprobation auprès des électeurs et de la guerre fratricide qui se pointe à l’horizon entre ses militants. Faudrait-il s’attendre à la fin définitive du règne de l’ADEMA ou à sa réorganisation avec cette nouvelle donne ? Le temps, certainement, nous en édifiera !

Fousseyni  MAIGA

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