Selon le représentant de l’UNICEF, Bouréma Konaté, 58,7% des filles sont déjà mères à 19 ans. A l’en croire, les filles de moins de 15 ans sont 5 fois plus exposées à mourir en couche que les femmes de 20 ans et plus. Il l’a déclaré hier, mardi 20 octobre à la Cité des enfants lors de la cérémonie commémorative de la journée internationale de la fille qui a été célébrée au niveau national sous le thème : » Covid-19 et mobilité des filles : Risques et Enjeux « .
La célébration de cette journée, selon la ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Bintou Founé Samaké, se passe cette année dans un contexte marqué par la Covid-19, dont les conséquences portent atteintes aux efforts du Gouvernement et de ses partenaires dans le domaine de la protection de l’enfant. Toujours, selon elle, le choix du thème de la présente édition s’explique par la vulnérabilité des filles en mobilité dans le contexte de la Covid-19.
Il traduit la volonté politique des autorités à assurer davantage la protection des enfants, singulièrement les filles en mobilité contre cette pandémie. La mobilité des filles, qu’elle soit nationale ou transfrontalière, constitue sans nul doute un facteur de risques de vulnérabilité à la Covid-19.
Celle-ci constitue selon le représentant de l’UNICEF, un phénomène à risque à plusieurs titres. Durant ce périple, elles sont exposées au viol ou abus sexuel, à la délinquance, aux grossesses précoces et non désirées, à l’emprisonnement, à la prostitution et au proxénétisme, aux traumatismes psychologiques et émotionnels, entre autres.
A ses dires, une enquête U-report indique que 50% des jeunes répondants (y compris des filles) ont déclaré être affectées par la Covid-19 dont 18% très sévèrement. » Ceci corrobore les données globales, qui indiquent que les filles et les femmes ont été affectées durant le confinement mais aussi sur le plan socioéconomique. Elles ont été victimes de toutes les formes de violence y compris les VBG. Nous devons redoubler d’efforts pour comprendre les obstacles rencontrés par les filles afin de pouvoir apporter des solutions durables » a ajouté M. Konaté.
La présente célébration, selon la ministre Bintou Founé, constitue une opportunité à saisir pour informer et sensibiliser davantage l’opinion publique nationale et internationale sur les risques et enjeux majeurs liés à la protection des filles en période de Covid-19.
C’est pourquoi, son département avec l’accompagnement des départements sectoriels, des partenaires techniques et financiers, des Associations, des ONG, des collectivités, du secteur privé, des enfants, des parents et tuteurs et de toutes les parties prenantes, entend, poursuit-elle, mener des actions porteuses à différents niveaux pour relever les défis de protection. « L’opportunité sera donnée aux filles, de prendre une part active, en faisant entendre leur voix, en défendant leurs droits, dans une dynamique de promotion de l’équité entre les filles et les garçons, afin que chaque fille ait la chance de développer son potentiel « .
Outre l’animation des panels sur le thème de la journée, la présente cérémonie a été mise à profit par l’ONU-femmes pour remettre des kits de dignité (cotons hygiéniques, savons, et autres articles dont les filles ont besoins en période de règles) à l’association « Kanuya « . Laquelle association compte en son sein des filles migrantes, des filles-mères en situation de détresse, entre autres.
Ramata S. Kéita
Source: l’Indépendant