L’image de viol collectif qui circule sur les réseaux sociaux vient de connaitre une nouvelle tournure. Les associations de défense des droits de l’homme se saisissent du dossier. Après l’émoi et l’horreur suscités par l’image de l’acte de viol collectif sur une jeune fille, l’ensemble des Associations de défense des droits de l’Homme ont porté plainte le mercredi 07 février auprès du procureur général près la cour d’appel de Bamako. Le journal « Le Pays » s’est procuré du contenu de la plainte. Dans leur missive, les défenseurs des droits Humains décrivent point par point le contenu de l’image. Sur les personnes, « la vidéo montre plus ou moins clairement les visages des auteurs de cet acte odieux, barbare, cruel, inhumain et dégradant », écrivent-elles. Concernant la victime, les plaignants pensent qu’elle se trouve terrorisée et émotionnellement triste pour elle-même et pour toutes celles qui peuvent tomber dans les filets de ces bandits en liberté aujourd’hui.
Selon les défenseurs des droits humains, les auteurs de cet acte ignoble et barbares ont non seulement insulté et choqué la victime mais également toute la société malienne. C’est pourquoi, ils demandent aux autorités de prendre des mesures urgentes. Car convaincus que « moins vous agirez, plus le phénomène prendra de l’ampleur ».
Contacté par « Le Pays », le secrétaire général de l’Association malienne des droits de l’Homme et signataire de la plainte, Me Moctar Mariko confirme l’information. « Le viol est devenu une banalité maintenant au Mali », ajoute-t-il. Il convient à tout le monde de se donner la main pour bouter hors du pays ce phénomène d’un autre âge, commente-t-il. En tout état de cause, assure-t-il, l’ensemble des associations de défense de droit de l’Homme se porteront partie civile dans cette affaire.
Le ministère de la sécurité et de la protection civile annonce sur son compte Twitter l’ouverture d’une enquête policière. La victime est déjà identifiée et les auteurs activement recherchés, assure-t-il.
Abdrahamane Sissoko
Bamako, le 07 février 2018
A Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel
Bamako République du Mali
Objet : Lettre d’information et demande d’action urgente
suite au viol collectif d’une jeune fille
Monsieur,
Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance les faits de viol collectif sur la personne d’une jeune fille par une bande de quatre garçons dans un endroit non encore identifié.
En effet, circule depuis vendredi 3 février 2018 une vidéo sur les réseaux sociaux, notamment facebook et whatsapp, dans laquelle les 4 garçons sont en train de commettre sur la personne d’une jeune fille (apparemment mineure) sans défense, des actes de viol et d’autres violences verbales et physiques. La vidéo montre plus ou moins clairement les visages des auteurs de cet acte odieux, barbare, cruel, inhumain et dégradant.
Dans ladite vidéo, outre l’acte de viol, on entend des auteurs proférer des insultes, des injures malsaines à l’endroit de la victime.
La victime ou l’infortunée a souffert dans sa chaire et dans son âme pendant l’acte et vivra certainement, nous ne le souhaitons pas, le restant de sa vie avec le traumatisme de cette blessure difficilement qualifiable.
On se croirait sous un autre ciel. Mais hélas c’est au Mali qu’a eu lieu ce crime. Point n’est besoin de dire que la victime meurtrie se trouve terrorisée et émotionnellement triste pour elle-même et pour toutes celles qui peuvent tomber dans les filets de ces bandits en liberté aujourd’hui.
Les auteurs sont tellement convaincus de leur impunité qu’ils n’ont pas hésité à opérer à visage découvert et à diffuser leur forfait.
Certes, le viol est commis sur une fille sans aucune protection visible mais, nous devons comprendre que ces déviants, fauteurs de troubles, ces malades ont insulté et choqué par-delà la seule personne de cette infortunée toute la société malienne.
La question est d’autant plus sérieuse qu’il y a lieu d’agir et vite, surtout la violence contre la femme et particulièrement contre la jeune fille est au centre des préoccupations des autorités publiques.
Moins vous agirez, plus le phénomène prendra de l’ampleur. Or la sécurité de tout le monde en dépend fortement.
Nous osons espérer que les interventions des parents et alliés des auteurs n’empièteront pas sur l’action judiciaire que vous voudriez bien mettre en mouvement, monsieur le procureur général. De notre côté, nous nous constituerons volontiers partie civile auprès de la victime.
Parallèlement, nous vous exhortons à encourager la population à collaborer avec la justice et les proches de la victime à sortir du silence pour démasquer les auteurs et à porter plainte.
Chacun en ce qui lui concerne doit prendre la mesure du problème pour que plus jamais ces paranoïaques n’échappent à la justice.
Nous sommes convaincus que vous ne ménagerez aucun effort pour mettre ces individus hors d’état de nuire davantage à la communauté afin de prévenir la survenance d’autres crimes de nature similaire.
Nous nous tiendrons à vos côtés pour toutes actions utiles visant à démasquer tous ceux qui ont participé à cette activité criminelle.
Je vous prie de croire, monsieur le procureur, à l’assurance de notre franche collaboration.
Ampliation :
Ministre de la justice
Ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile
Ministre des droits de l’Homme
Commission Nationale des droits de l’Homme
Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille
Procureurs de la république des TGI communes I, II, III, IV, V, VI
Doyens des juges d’instruction des TGI communes I,II, III, IV, V, VI
Me Moctar MARIKO
Au nom des organisations signataires
Le Pays