Achoura, une commémoration religieuse est perçue sous différents angles par les musulmans. Alors que certains la qualifient de tragédie, d’autres la considèrent comme une fête.
Selon les religieux que nous avons approchés, Achoura est un mot arabe qui signifie “le dixième” et il est utilisé pour désigner le dixième jour du mois de Muharram. Pour les religieux du courant chiite, c’est le jour anniversaire d’une tragédie. Ils indiquent que ce n’est pas un jour de fête mais plutôt un jour de deuil car la date coïncide avec la décapitation de l’imam Hussein, petit-fils du Prophète Muhammad (Paix et salut sur lui).
“Achoura, une tragédie connue de l’univers, même le ciel a pleuré et a laissé tomber des larmes de sang”, a affirmé, sur sa page Facebook, le guide religieux chiite Chouala Bayaya Haïdara.
Pour commémorer ce jour de “deuil”, certains chiites organisent des rassemblements et s’auto-flagellent avec des chaînes ou des lanières pour exprimer leur douleur et leur tristesse. Cette pratique est appelée “Matam” et est considérée comme une forme de pénitence et de sacrifice pour honorer l’imam Hussein et sa famille. Cependant, tous les chiites ne pratiquent pas le Matam, et certains considèrent cela comme inutile ou inapproprié.
Par contre, pour les sunnites et autres, Achoura est un jour de fête, de jeûne et de célébration pour commémorer la libération des Israélites de l’esclavage en Egypte et le martyre enduré par l’iman Hussein ainsi que d’autres événements historiques.
Pour ce qui est de l’historique du jeûne de deux jours à l’occasion de l’Achoura, un imam de Yirimadio explique que c’est pour prendre l’exemple sur le Prophète Muhammad (Paix et salut sur lui) qui jeûnait le 9e et 10 jours du mois Muharram.
Nahawa Togola
(Stagiaire)
Source: Mali Tribune