L’ex- contrôleur financier de la société DHL international, Aliou Cissé, accusé de vol aggravé, d’abus de confiance, d’usage de faux et d’abus de blanc seing, d’avoir courant 2000 à 2004 détourné la somme de 248113684 Fcfa au préjudice de ladite société. Il a été condamné à 5ans d’emprisonnement ferme et au payement de 500.000 Fcfa de dommages et intérêts. Le verdict de cette affaire a été rendu hier par la Cour d’assises.
Le 27 avril 1997, Aliou Cissé fut embauché par la société DHL international Mali en qualité de contrôleur financier jusqu’en octobre 2005. En janvier 2005, suite à de nombreuses réserves émises par le commissaire au compte à l’occasion de la certification de l’état financier des exercices précédents, il fut commandité un audit interne au groupe DHL afin d’approfondir le contrôle de façon à mieux cerner les circonstances et toute l’importance des anomalies constatées. Ainsi, il fut décelé une série de chèques tirés entre 2000 et 20004 sur le compte de la BDM de la société endossé à l’ordre de Alou Cissé pour un total de 248113648 Fcfa. Cette somme était repartie comme suit : au titre de l’année 2000 : 15171184 Fcfa ; 2001 : 22707771 Fcfa ; 2002 :113830539 Fcfa ; 2003 : 28969620 Fcfa et 2004 : 68634570 Fcfa. Ainsi, Alou Cissé n’ayant pu justifier ces décaissements dans l’intérêt de la société DHL international, celle-ci porta plainte avec constitution de partie civile le 21 novembre 2005, au tribunal de 1ère instance de la commune V du district de Bamako pour vol aggravé, abus de confiance, faux en écriture et abus de blanc seing.
L’accusé a reconnu tous les faits à lui reprochés tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction. Selon le conseil de la partie civile, Mauricette Potier Diallo, c’est par des manœuvres frauduleuses qu’Alou Cissé a détourné les fonds de la société. Les faits étant établis, elle a demandé à la Cour de retenir l’accusé dans les liens de prévention et de rembourser la somme de plus de 248 millions à la société ainsi que le payement de 10 millions de Fcfa de dommages et intérêts.
Le conseil de l’accusé, Me Arouna Keïta a indiqué qu’aucune preuve n’est établie pour prouver qu’il y a eu détournement de fonds. A le croire son client a utilisé le fonds retiré à la Banque dans l’intérêt de la société.
Il a précisé qu’aucun des retraits de son client à la Banque n’a été refusé pour quelque motif que ce soit. Ainsi, il a demandé à la Cour de chercher des compléments d’information à défaut d’acquitter purement et simplement son client.
Le ministère public, représenté par Mme Keïta Djénèba Karabenta a, au cours de sa réquisition indiqué que dans ce dossier elle est restée sur sa fin. Pour elle, la gestion administrative devait être séparée de celle financière. Avant de souligner qu’Alou n’aurait pas fait cet acte sans la complicité de la Banque. Donc, elle a demandé à la Cour de chercher des compléments d’information. Car, elle estime qu’il faut que la commission d’enquête s’explique sur son contrôle, ensuite l’accusé fait son observation et enfin la Banque s’explique à propos des retraits.
La Cour, présidée par Boucadary Koita a retenu l’accusé dans les liens de la prévention tout en lui accordant les circonstances atténuantes.
Ainsi, elle a condamné Alou Cissé à 5 ans de prison ferme et au payement de 248.113.648 Fcfa ainsi que 500.000 Fcfa pour préjudices subis.
. Falé COULIBALY