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Accords de défense Mali-France Et si on se disait la vérité ?

Les   fameux accords, largement    annoncés pour être   signés  le 20 janvier  dernier, ont   finalement été reportés, peut-être  même sine  die. Pour  des  tas de  raisons  certes,  mais aussi certainement  par déficit   de vérité, doux  euphémisme  pour ne  pas dire   par lâcheté.

 

 Jean-Yves Le Drian  ministre  Défense fancais militaires français

Le premier  à  attirer  l’attention populaire aura  été  la CNAS Faso Héré de Soumana Sacko. Il sera  largement   relayé, avec l’efficacité  redoutable   qu’on lui   connait, par le MP22, les pro-putschistes   fidèles  au Capitaine Amadou Aya  Sanogo. Finalement  et fort   opportunément, le  MODEC  de  Konimba  Sidibé  récupéra  un mouvement    à vrai  dire  largement   impopulaire  que   constitue   ces accords  de défense qui font   une  actualité     brulante  et ultra  sensible. En   fait   de quoi   parle  t-on ?

Puisque   l’opacité entoure     un texte    préjugé  attentatoire à la   dignité  nationale, on peut   logiquement   penser qu’il   s’agit, comme le   présente  le Ministre de la Défense Soumeylou  Boubèye Maïga, d’un  support  juridique  aux différentes interventions  militaires   françaises dans notre pays. En  d’autre  terme,  donner un cadre  légal  aux  opérations  françaises, aussi    bien en termes de prévention, renseignements et intervention. Cela  de façon  automatique, sans se référer aux structures  internationales, de la CEDEAO  de l’Union Africaine  en passant par le gros   machin dénommé    par le défunt président de la république la France,  De Gaulle   qu’est l’ONU.

Passons sur la maladresse  partagée  des  autorités maliennes  et   françaises qu’est la  date  symbolique du  20 janvier  pour la signature  de tels accords. Les maliens,  fort  logiquement   y ont   vu une   riposte  à la  gifle  faite,  il y a 53 ans  par  le président de la république du  Mali, Modibo Keita,  qui ce   jour,  avait  renvoyé  l’armée   coloniale   française  ce qui, assurément  est  toujours  resté  au   travers de la gorge  des descendant   gaulois. L’invention   revancharde  était-elle   fondée ? Nul ne  le   sait.

 

 

Par contre, par analogie  malencontreuse, on ne peut  s’empêcher    de penser à la   Guinée  voisine. Le 28 septembre  était  la  date du « Non »  au Président  De Gaulle et à la France. Une date   mythique  pour les africains de la  génération de la  décolonisation, confortée par le  baptême  du   plus  grand  Stade  de Conakry. Malheureusement, cette date  historique du  28 septembre   sera   galvaudée  par    la triste   péripétie  du massacre  du  28 septembre , dans  le Stade  du même  nom. A l’origine  du sinistre le Capitaine Moussa Dadis  Camara, qui  finalement  sera  estropié  par l’obscur  officier de  l’armée Guinéen Tumba Diakité, qui trouvera  refuge, pour longtemps… à l’ambassade    de France ! Depuis,  en Guinée, le 28 septembre   a une  symbolique  autre que le  glorieux  combat  pour l’indépendance.

 

 

 

Revenant  sur les accords de défense  pour lesquels le  Ministre  français  Le Driant  avait   fait le déplacement  express, l’autre aspect défavorable  aura été le déficit  de  communication. Comment   pouvait-on  côté  malien,  imaginer mener  à bonne  fin  de tels  accords en catimini? Comment  pouvait   on  ne pas  savoir, qu’après  les accords   de Tamanrasset,  d’Alger, de Ouaga, que le terme  générique  même  d’accords était  devenu  plus  que   suspect   aux  yeux  des maliens, car source de tant  de désillusions ?

 

 

Donc,  prenant  le pouls  de la désapprobation  populaire, le  pouvoir  IBK sera contraint  à la reculade, un report   pour information et  examen  préalable  par la nouvelle Assemblée  Nationale que préside Issiaka Sidibé. Décision politique  courageuse  certes,  mais qui, sans mesures  appropriées conduira  à la mort  d’accords pourtant  hautement stratégiques  pour le Mali.

 

 

Stratégiques, ces accords  le sont pour notre pays   à plus  d’un titre. D’abord, la   menace   djihadistes  est loin  d’être   éteinte  et à présent, nul n’ignore  que notre  armée nationale,   grande  laissée en rade par la démocratie,  ne peut ni  faire  face,   à plus  forte  raison  mener  ses missions  statutaires de  sécurisation des  population et de préservation  de l’intégrité  territoriale. Ensuite, pourquoi  ne pas  positiver  notre  approche  du  septentrion  national  pressenti si riche   en ressources   multiples,  uranium, pétrole, etc….Quand   aurons-nous les   moyens  d’exploiter  ces ressources  pour un développement  harmonieux et efficient  de notre pays ? Pourquoi  ne pas, en toute   franchise, comme l’aura   été   Hong kong  pendant des décennies,  en toute  transparence  convenu  avec la  France  qui convoite  depuis   toujours   Tessalit, pour des raisons  géo stratégiques, d’un accord  gagnant – gagnant ?

 

 

Pourquoi  avoir   peur   de se rappeler qu’un   principe majeur  de la politique  extérieure de la  France,   édicté par De Gaulle  est que « la France  n’a pas  que   des amis  mais  a surtout des  intérêts » ? Comment continuer   à croire  naïvement  que l’opération Serval  n’est que paiement  d’une dette de  sang  de la guerre  mondiale ? Faut-il  seulement  prendre au  mot  le président français François Hollande,   si ému  de voir   une telle spontanéité  d’un peuple  reconnaissant envers  celui qui  l‘a  sauvé d’une  extermination certaine   dans son parcours  démocratique  républicain ?

 

 

N’est il pas temps de  se dire  la vérité  et dire la  vérité   au peuple  malien ? C’est  à ce seul prix que le Mali pourra  tirer  profit   d’accords  qui,  aujourd’hui  sont incontournables.

 

Tiémoko TRAORE 

SOURCE: Le Pouce

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