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Accord sur le nucléaire iranien: la bataille commence aux Etats-Unis

Pour le président américain, l’accord sur le nucléaire iranien signé mardi est une victoire politique incontestable. Barack Obama avait beaucoup à perdre dans ces négociations. Mais il lui reste encore du chemin à parcourir pour faire accepter ce compromis à un Congrès dominé par les républicains, et où les démocrates se montrent aussi méfiants.

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Avec notre correspondant à Washington,  Jean-Louis Pourtet

Dès qu’ils recevront le texte de l’accord dans les prochains jours, les élus du Congrès vont commencer à l’examiner. Et ils vont le passer au peigne fin, analyser chaque mot, et très certainement essayer d’y apporter des amendements.

Le Congrès devrait ensuite voter vers la mi-septembre, avec trois issues possibles. Soit il se prononce en faveur de l’accord ; mais le scénario semble hautement improbable, avec une majorité républicaine qui trouve qu’Obama a fait trop de concessions à l’Iran. Les élus pourraient également choisir de ne rien dire, mais là encore, l’hypothèse est improbable. Ils pourraient enfin décider de rejeter le texte. Mais dans ce cas, Barack Obama opposera son veto. Il l’a déjà annoncé. Le Congrès aura alors dix jours pour essayer de réunir une majorité des deux tiers pour surmonter le veto présidentiel. Une éventualité qui est, de l’avis général, quasiment impossible.

La défiance des républicains, qui s’opposent quasi systématiquement à tout ce que propose Barack Obama, est sans surprise. Par contre, l’opposition des démocrates, pour inattendue qu’elle soit, s’explique par le fait que, sans faire preuve de la même hostilité à l’accord, nombreux sont ceux qui partagent la méfiance des républicains à l’égard de l’Iran. Une méfiance partagée d’ailleurs par bien des Américains qui pensent que Téhéran va tricher et va continuer à construire sa bombe.

Obama tente de déminer les polémiques

Il y a également le poids d’Israël sur la politique américaine. Certains élus, comme l’influent sénateur de New York, Chuck Schumer, ne veulent pas indisposer leurs électeurs juifs, dont beaucoup sont d’accord sur ce sujet avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Vraisemblablement, les démocrates devraient tout de même soutenir l’accord, mais avec réserve. A l’image d’Hillary Clinton qui s’est contentée de dire que l’accord était un « pas important ». Ce qui n’équivaut pas vraiment à un soutien enthousiaste et sans réserve, pour celle qui, pourtant, avait lancé le processus de négociation lorsqu’elle était secrétaire d’Etat.

Des critiques que le président des Etats-Unis a d’ailleurs tenté de désamorcer dès mardi. « Nous partageons les préoccupations exprimées par plusieurs de nos amis au Proche-Orient, notamment Israël et les Etats du Golfe, concernant le soutien de l’Iran au terrorisme, a-t-il souligné. Mais c’est exactement la raison pour laquelle nous faisons ce pas en avant. Un Iran doté de l’arme nucléaire serait bien plus déstabilisateur et plus dangereux pour nos amis et pour le monde. » Barack Obama a également assuré que les Etats-Unis allaient « continuer inlassablement [leurs] efforts pour renforcer la sécurité d’Israël » et a promis une « coopération plus étroite » avec les Etats de la région partenaires des Etats-Unis pour « contrer plus efficacement des menaces en provenance de l’Iran ou des groupes terroristes comme l’Etat islamique. »


 ■ Le changement de posture des Etats-Unis a permis l’accord

Pour l’invité de l’édition spéciale de RFI de ce mardi 14 juillet, Thierry Coville, spécialiste de l’Iran à l’Institut de relations internationales et stratégiques, c’est le changement d’approche des Etats-Unis, impulsé par Barack Obama, qui a permis finalement de parvenir à un accord. « Ce qu’Obama a voulu éviter dans sa stratégie vis-à-vis de l’Iran, était la posture : “On veut un accord, et l’accord se sera on vous donne des ordres, et vous devez accepter”. Quant on connaît la fierté iranienne, non, ça ne passe pas », souligne le chercheur, qui estime que l’implication des Etats-Unis, et en l’occurrence de John Kerry, a été déterminante.

 

Source: RFI

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