Insérer la problématique de la diversité ethnoculturelle dans la Constitution lorssa révision ; refonder le système éducatif malien afin de promouvoir une éducation de proximité qui peut être utilisée comme un outil de lutte contre le terrorisme, de réduction des violences communautaires et de promotion citoyenne ; adapter la décentralisation au contexte sécuritaire et aux réalités et besoins des communautés locales(réviser les critères de découpage) ; Revoir la police territoriale ; ce sont là quelques recommandations phares d’un colloque organisé du 1er au 2 octobre dernier dans un hôtel de la capitale intitulé : «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger : Quels résultats atteints ? Quelles perspectives à court, moyen et long terme ?».
Cette rencontre a été initiée par le Centre d’études et de réflexion au Mali (Cerm), en partenariat avec le bureau du Haut représentant du président de la Transition pour la mise en œuvre de l’Accord, le Groupe de réflexion, d’analyse et d’initiatives novatrices (Grain), la Fondation Friedrich Ebert. Elle visait à parvenir à une meilleure appropriation de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et réaliser un minimum de consensus sur l’état des lieux, les modalités pratiques de sa mise en œuvre ainsi que les perspectives.
La cérémonie d’ouverture était présidée vendredi par le représentant du ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Oumar Koné, en présence du président du Grain, Mossadeck Bally. L’événement a aussi vu la participation du représentant du président du Cerm, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, du représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert, Christian Klatt et bien d’autres personnalités.
Dans son intervention d’ouverture, le représentant du ministre en charge de la Refondation s’est réjoui de l’initiative de ce colloque sur l’Accord pour la paix et la réconciliation signé depuis 2015.
Selon Oumar Koné, l’Accord constitue l’une des préoccupations majeures des autorités maliennes, et un outil de recherche de la paix. Occasion pour lui d’insister sur le manque d’appropriation adéquate du contenu de l’Accord par nos concitoyens. Toute chose qui justifie à suffisance que le texte fasse partie des thématiques qui seront débattues lors des prochaines Assises nationales de la refondation. Donc, «le peuple malien tout entier, va rediscuter de l’Accord, qui constitue un point crucial d’amener non seulement la paix, mais de recherche de la sécurité», a-t-il déclaré.
Dans son discours de bienvenue, le président du Grain a rappelé que le texte qui a été signé par l’État du Mali, sous l’œil vigilant de la communauté internationale, est un instrument parmi d’autres qui doit faire l’affaire des 22 millions de Maliens, non celle du seul gouvernement et des parties signataires. Pour Mossadeck Bally, il est regrettable que l’Accord pour la paix soit très connu de la communauté internationale mais moins appréhendé des populations maliennes.
À tour de rôle, les représentants du président du Cerm et de la Fondation Friedrich Ebert ont également insisté sur la nécessité d’une meilleure appropriation du contenu de l’Accord par l’ensemble des parties prenantes, gage de la stabilité et du retour d’une paix durable. La centaine de participants sont issus des groupes signataires de l’Accord, de la société civile, de la classe politique. Il y avait également des chercheurs et universitaires, ainsi que des représentants des collectivités territoriales.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR