La rencontre des parties prenantes de la mise en œuvre du document a permis de faire le point des avancées et d’envisager les perspectives après la formation d’un gouvernement de la transition
La crise sociopolitique qui secoue notre pays depuis plusieurs mois est en train de connaître certainement son épilogue avec l’ouverture d’une transition qui pourrait s’étaler sur 18 mois. Cette crise n’a pas impacté seulement l’économie malienne, elle a aussi porté un sérieux coup au processus de paix et de réconciliation enclenché au Mali depuis 2015.
Il faut rappeler que depuis plusieurs mois, le comité chargé de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger n’est pas parvenu à se réunir à cause des points de blocage de part et d’autre. Cette difficulté n’émoussera point l’ardeur et la détermination de la communauté internationale qui accompagne le processus de paix dans notre pays.
C’est ce qui justifie la tenue hier de la réunion de la Médiation internationale en vue de la reprise des activités de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. La rencontre s’est tenue au Quartier général de la Minusma à Sénou, sous la présidence du chef de file de la Médiation internationale, par ailleurs ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chébihi. C’était en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif et des membres du corps diplomatique accrédité dans notre pays.
Cette réunion a permis aux participants de faire le point sur ce qui a été fait dans la mise en œuvre du texte et de se projeter sur les étapes à suivre dans les prochains jours après la formation du gouvernement. Pour Boualem Chébihi, depuis la tenue de la dernière rencontre du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation (CSA), la communauté internationale a suivi l’évolution de la situation de crise sociopolitique au Mali, en essayant de contribuer positivement et de manière constructive à l’amorce d’une solution rapide dans le pays.
Rappelant que la mise en œuvre de l’Accord connaissait des hauts et des bas, le président du CSA soulignera que l’application du document ne peut être dissociée de son environnement. Or, celui-ci était émaillé de «crises ces derniers mois». Néanmoins, confiera le diplomate algérien, la communauté internationale est restée avec les parties signataires pour que leur engagement soit toujours vivace et d’actualité.
«C’est ce qu’on a d’ailleurs constaté ces derniers temps. Il y a eu des déclarations d’engagement renouvelé et d’attachement à l’Accord», s’est-il félicité. En effet, selon lui, le président de la transition, Bah N’Daw a évoqué son intention d’appliquer l’Accord lors de la cérémonie d’investiture vendredi dernier.
«On s’attend à ce que les autorités de transition poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de l’Accord», a déclaré le chef de file de la Médiation internationale. Qui a également appelé à la formation rapide du gouvernement pour avoir plus de visibilité par rapport au cadre qui sera chargé de l’encadrement de la mise en œuvre du document.
Un autre point de satisfaction, pour Boualem Chébihi, est la participation des mouvements signataires de l’Accord à la mise en place des organes de Transition. Toutefois, le diplomate algérien a demandé aux parties signataires de redoubler d’efforts pour que le suivi de la mise en œuvre du texte et son accompagnement par la communauté internationale soient plus rigoureux.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR