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Accord historique sur le nucléaire iranien après 12 ans de crise

L’Iran et les grandes puissances ont conclu mardi un accord historique mettant fin à douze années de tensions autour du dossier nucléaire iranien et ouvrant une “nouvelle page” dans les relations internationales.

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L’accord rend quasi impossible la construction d’une bombe atomique par Téhéran et marque le début d’une normalisation des relations de ce pays de 77 millions d’habitants, aux riches ressources pétrolières et gazières, avec la communauté internationale.

L’UE, l’ONU, Téhéran ou encore Londres ont salué un accord “historique”, tandis que Moscou poussait “un soupir de soulagement” au terme d’un véritable marathon diplomatique.

Les 109 pages de l’accord limitent les ambitions nucléaires de Téhéran en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son économie.

Ce succès diplomatique, conclu après deux ans de négociations acharnées, referme un dossier qui empoisonnait les relations internationales depuis 2003.

Ce dénouement intervient à un moment où le Proche-Orient est déchiré par de nombreux conflits, dans lesquels l’Iran est impliqué.

Paris a appelé l’Iran à se saisir de l’occasion pour “aider à en finir” avec le conflit en Syrie. A Damas, le président Bachar al-Assad a félicité son allié iranien chiite pour sa “grande victoire”.

Même les Emirats arabes unis -un pays sunnite- ont estimé que cet accord pouvait être une “occasion d’ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les pays de la région du Golfe”.

A l’inverse, Israël a immédiatement dénoncé une “erreur historique”, qui va permettre à l’Iran de financer sa “machine de terreur”. “Israël n’est pas lié à cet accord avec l’Iran (….) Nous saurons toujours nous défendre”, a menacé le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

C’est la première fois qu’un accord à ce niveau lie la République islamique et les Etats-Unis depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980.

“Cet accord nous donne une chance d’aller dans une nouvelle direction”, a commenté le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu’il était fondé sur les vérifications “et pas sur la confiance”.

Deux semaines après la réconciliation avec Cuba, le président démocrate marque d’une nouvelle pierre blanche diplomatique la fin de son dernier mandat.

L’épilogue est également un succès pour le président iranien Hassan Rohani, pour qui l’accord pourrait “éliminer peu à peu la méfiance” entre les ennemis historiques. Le chef de l’Etat, un modéré, a promis que son pays ne se doterait “jamais” de la bombe atomique.

– Accès ‘limité’ –

L’entente a été arrachée à l’issue de 18 jours d’un dernier round de négociations, un final d’une longueur sans précédent depuis les accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine en 1995.

L’accord met en oeuvre de grands principes actés à Lausanne en avril: Téhéran s’engage à réduire ses capacités nucléaires (centrifugeuses, stock d’uranium enrichi…) pendant plusieurs années et à laisser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) procéder à des inspections plus poussées.

Le but est de rendre quasiment impossible la possibilité pour l’Iran de fabriquer une bombe atomique, tout en assurant à Téhéran, qui nie avoir jamais eu l’intention de se doter de la bombe, le droit de développer une filière nucléaire civile.

Une fois les installations iraniennes réduites, selon les termes de l’accord, il faudrait en effet un an à Téhéran pour fabriquer une bombe, contre deux à trois mois aujourd’hui.

En échange, l’Iran bénéficiera progressivement d’une levée des sanctions internationales adoptées depuis 2006 par les Etats-Unis, l’Union européenne et l’ONU et qui brident l’économie du pays.

Les premières sanctions pourront être levées à partir du premier semestre 2016 si la République islamique respecte ses engagements. En cas de violation de l’accord, elles pourront être rétablies. Et cette réversibilité durera quinze ans.

En revanche, l’interdiction du commerce des armes a été reconduite pour cinq ans, sauf autorisation spécifique du Conseil de sécurité. La demande de l’Iran, soutenue par Moscou, de lever cet embargo a été un des principaux points de blocage des discussions.

Autre sujet délicat: la possibilité pour les inspecteurs de l’AIEA de se rendre sur les sites militaires iraniens. Finalement, Téhéran a accepté de leur permettre un “accès limité” à certains sites.

– ‘De travers’ –

Les milieux économiques se tiennent prêts à revenir dans ce pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz. L’Iran, un pays de l’Opep, pourra à terme exporter à nouveau librement son pétrole.

Les prix du pétrole perdaient du terrain mardi dans les échanges européens après l’annonce de l’accord qui se traduira par un afflux de brut dans un marché déjà plombé par un surplus d’offre.

Les Iraniens, qui ont élu Hassan Rohani à la présidence en 2013 sur la promesse de levée des sanctions, attendaient un tel accord avec impatience.

“Quand le monde nous reconnaîtra comme un pays pacifique (…) les investissements étrangers vont affluer et cela aura un impact positif sur la vie des gens”, a estimé, à Téhéran, Hamid Bahri, un ingénieur de 34 ans.

Mais les tenants d’une ligne dure en Iran aussi bien qu’aux Etats-Unis n’ont cessé d’exprimer leur hostilité aux discussions.

A Washington, l’accord doit désormais être soumis au Congrès, contrôlé par les Républicains qui sont très méfiants envers Téhéran.

L’accord doit également être endossé par le Conseil de sécurité de l’ONU, une formalité qui doit intervenir d’ici “quelques jours”, selon Paris.

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