Trois ans après le paraphe de l’accord pour la paix et la réconciliation, l’ONU perd patience pour sa mise en œuvre. Une nouvelle résolution est en préparation dans ce sens sous l’égide de la France.
Le Conseil de sécurité envisage une résolution dont le projet a été rédigé par la France qui prolongerait pour un an la mission de maintien de la paix au Mali, considérée comme la plus meurtrière. Au même moment, le projet de résolution demande des progrès dans les efforts de paix.
Le triste constat sur le terrain est que la force de la Minusma, forte de 15 000 hommes, a perdu 104 soldats de la paix depuis son lancement en 2013, dont neuf ont été tués cette année. Une situation de plus en plus malgré la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et des groupes armés il y a trois ans.
Le Conseil devrait voter la semaine prochaine sur la mesure qui “exprime un sentiment d’impatience face aux retards persistants” dans la mise en œuvre de l’accord de paix et menace d’imposer des sanctions aux parties qui bloquent les efforts de paix.
Sur ce sujet, l’impatience gagne du terrain et les populations attendent toujours l’application des sanctions annoncées en grande pompe par la communauté internationale. Le projet de résolution en question charge le secrétaire général Antonio Guterres “d’évaluer le concept de mission”, suggérant que le Conseil pourrait envisager une refonte majeure de la Minusma si la violence continue.
“Un plan de transition“
Une grande inquiétude demeure depuis qu’un groupe d’experts de l’ONU a averti dans un rapport au Conseil en mars dernier que l’insécurité “continue à faire rage” dans le pays, avec un trafic généralisé de migrants, de drogues et d’armes. Par ailleurs, le projet de résolution distribué au Conseil mardi soir maintiendrait le niveau des troupes de la Minusma à 13 289 et la police à 1920 jusqu’en juin 2019.
Cependant, il demande (le projet) que Guterres intensifie le déploiement des moyens militaires tels que les hélicoptères et autres moyens logistiques dont la mission a grandement besoin pour couvrir le vaste territoire.
Une urgence avec des élections présidentielles qui se tiendront au Mali le mois prochain, la mesure appelle surtout à un vote “inclusif, libre, juste, transparent, crédible”. Comme exigence du projet de résolution, Guterres fera rapport au Conseil tous les trois mois sur la crise et présentera un “plan de transition” en vue d’une éventuelle stratégie de sortie à long terme pour la mission.
A. M. C. intellivoire.net
Source: L’ indicateur du renouveau