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Accord de paix: la nouvelle politique d’autruche de la crise malienne

Accord de paix: la nouvelle politique d’autruche de la crise malienne

Hamadoun Konaté ministre Solidarité Action humanitaire Reconstruction Nord abdoulaye diop ministre affaire etrangere cooperation internationale negociation paix touareg mnla pourparlers rencontre algerieEn prenant le dossier malien en main, l’ONU sous l’impulsion de la France, a exigé, dans ses résolutions sur le Mali, un “dialogue politique  avec les groupes armés non terroristes” qui accepteraient “sans condition l’unité du Mali” et son ” intégrité territoriale”.

Pour y parvenir, une distinction a vite été faite entre la myriade de groupes disparates qui sillonnaient le désert malien depuis 2011 et qui se sont attaqués, à l’unisson, à l’armée malienne en 2012 entre janvier et mars 2012.
Ainsi le Mnla et une partie du mouvement Ansardine d’Iyad Aghali muée en Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad, HCUA sous l’impulsion d’Ag Bibi, son numéro deux, ont été estampillés par la communauté internationale comme des groupes armés fréquentables dont il faut impérativement négocier avec eux pour trouver une issue politique à la crise qui secoue le pays depuis janvier 2012.
En plus du Mnla, et du HCUA, une partie du Mouvement Arabe pour l’Azawad, le MAA, s’est jointe aux deux premiers pour créer la Coordination des mouvements de l’Azawad, CMA (l’autre partie du MAA est restée pro Mali).
La CMA, a donc été érigé en bloc de négociation en face du gouvernement du Mali à l’Alger et a longtemps cru à sa bonne étoile en prenant l’initiative des propositions d’une feuille de route pour les discussions politiques d’Alger.
Mais par souci d’un dialogue inclusif, d’autres mouvements politiques constitués de milices d’autodéfense comme le Gatia, ont exigé pour avoir une participation aux négociations de paix d’Alger, au grand dam de la CMA.
Les négociations deviennent donc multipartites ce qui diluait du coup l’influence de la CMA car elle se retrouve avec d’autres protagonistes autres que le gouvernement du Mali qui réclament aussi des options politiques sur le même territoire qu’elle mais qui sont cette fois-ci favorables au Mali contrairement à elle.
Ces nouveaux protagonistes d’Alger, mais protagonistes depuis toujours car ils ont été opposés au Mnla dès sa création en 2011, ce sont regroupés en partie, sous l’appellation de “la Plateforme”.
Pour peser sur les négociations de paix qui étaient en cours, les différentes parties des négociations d’Alger n’ont pas cessé de s’affronter militairement sur le terrain.
Quand bien même que les affrontements militaires s’intensifiaient sur le terrain, la communauté internationale exigeait, un accord de paix rapidement et Alger voulait faire un coup de maître pour booster sa diplomatie au firmament de la sous-région du Sahel et de l’Afrique du Nord.
Mais problème, le paraphe de l’accord concocté à Alger, montre l’impasse future qui entoure le document sensé apporter la paix au Mali.
La CMA qui a commencé les négociations avec le gouvernement du Mali refuse de le parapher au motif que ses volontés ne sont pas assez prises en compte et exige un statut politique d’autonomie voire de fédéralisme pour les 3 régions nord du Mali.
La communauté internationale qui a participé aux négociations d’Alger est restée clémente avec les membres de la CMA mais un gentil refus les ont été signifiés quand ils ont voulu l’ouverture de rounds supplémentaires de négociations après le paraphe de l’Accord d’Alger.
Mais le gouvernement du Mali, presque euphorique, a paraphé, haut la main, l’accord d’Alger avec les membres de “La Plateforme”, quand bien même qu’IBK reconnaît que “personne n’a dit que l’accord [d’Alger] était parfait”.
Et malgré la recrudescence des violences au nord du pays depuis le paraphe de l’accord, le gouvernement du Mali maintient sa date de signature de l’accord d’Alger prévue pour le 15 mai 2015 à Bamako, et invite incessamment les membres de la CMA à le parapher.
Mais ceux qui tuent nos soldats à Léré et à Teninkou, ce sont bien les combattants de cette CMA qui refuse de signer l’accord d’Alger.
Alors comment le gouvernement malien peut-il imaginer qu’il aura la paix au Mali après la signature de l’accord d’Alger, si ceux qui tuent nos soldats n’en sont pas signataires?
A moins d’être doté d’oreillettes, il apparaît clairement que la signature de l’accord le 15 mai 2015, ne sera pas le point final des violences que nous connaissons actuellement dans le nord de notre pays.
La violence gratuite des groupes armés du Nord du Mali, continuera tant qu’elle n’a pas en face la violence légitime de l’armée malienne.
La récente débâcle des combattants de la CMA à Teninkou face à l’armée malienne est révélateur de cette maxime.
C’est la peur d’un état fort qui forgera la paix au nord du Mali et non un hypothétique accord de paix incomplet et impopulaire.
Mais la nouvelle politique d’autruche du gouvernement IBK est de fermer les yeux sur les voies et moyens devant rendre l’État malien et son armée forts tout en pensant qu’il suffit de tendre la main aux groupes armés illégaux pour façonner la paix au Mali.
Il faut une armée malienne combattante c’est à dire bien formée, bien équipée, bien gérée et bien renseignée pour assurer les attributs d’un État fort qui s’affirme sur le territoire national.
C’est le seul vecteur de la sécurité nationale garante de stabilité et de développement.
Mais, 3 ans après début de la crise 2012, IBK et son gouvernement peinent aujourd’hui à mettre sur place une armée combattantes parce qu’ils n’ont pas pris la mesure de la profondeur de la crise qui sévit dans le pays.
Ils sont plutôt illustrés dans les surfacturations des dépenses publiques à travers des marchés publics attribut au nom de l’armée.
Le vérificateur général dans son dernier rapport signale un manque à gagner de plus 150 milliards de FCFA, ce qui annonciateur de la mauvaise gouvernance manifeste du pays.
L’État malien sous IBK est en penne sans vision ni orientations dans aucun domaine.
Ainsi ils laissent faire les milices d’autodéfense, le travail dévolu à l’armée malienne, parce qu’ils n’ont jamais mis nos soldats dans les conditions idoines de le faire pour la nation.
Ils vont devoir laisser à la postérité la désormais nécessaire gestion des milices d’autodéfense dont il est certain que leur montée en puissance affaiblit aujourd’hui la CMA récalcitrante mais risquera de poser un problème futur soit d’exigences coûteuses soit de souveraineté au gouvernement du Mali et aux populations maliennes.
Mais face à la démission larvée du gouvernement IBK réduit à signer des accords de paix, il faut seulement espérer que les exigences futures des milices d’autodéfense n’obèrent pas la souveraineté du pays ni n’abusent pas de nos populations durement éprouvées par cette crise qui n’en finit plus de faire couler le sang malien.
Salute.
source : Autre Presse
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