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ACCORD DE PAIX ET DE RECONCILIATION : En attendant la CMA…

Avant la signature de l’accord d’Alger par la Coordination des mouvements armés (CMA), les prochaines semaines promettent d’être houleuses dans une atmosphère de méfiance, d’indécision et d’hypocrisie politique.

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La situation au Nord-Mali reste toujours ambiguë. Une semaine après la signature de l’accord d’Alger en grande pompe par Bamako et les unionistes, personne ne sait en réalité de quoi demain sera fait. La cérémonie de vendredi dernier ne semble avoir aucun impact sur la donne sur le terrain : combats, tueries, provocations, souffrances des populations continuent au grand dam des partisans de la paix.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, tout cela revient à dire qu’un accord de paix sans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) reste une œuvre inachevée. Il faudrait maintenant trouver les voies et moyens afin que les séparatistes et l’Etat malien s’entendent sur le document issu des pourparlers inclusifs d’Alger.

A cette fin, la CMA exige des amendements du texte alors que le gouvernement malien et la médiation internationale ne verraient pas forcément les choses de cette façon. Du moins à en croire les déclarations antérieures. Les prochaines semaines promettent d’être houleuses dans une atmosphère de méfiance, d’indécision et d’hypocrisie politique.

Le risque d’une prise en otage du processus de paix est grand. S’il a fallu plusieurs rounds de pourparlers inter-maliens pour aboutir à l’accord d’Alger, c’est parce que la CMA a toujours campé sur sa position. Pour elle, seule compte la satisfaction de ses exigences, même au détriment des principes fondamentaux de la République du Mali. Et le paraphe de l’accord d’Alger le 14 mai dernier en lieu et place de sa signature a permis à la CMA d’esquiver les pressions internationales et d’ouvrir une fenêtre pour d’autres négociations.

« Nous avons accepté de parapher pour montrer que nous sommes de bonne volonté. Mais pour nous, les choses sont claires : ce paraphe doit être un moyen pour lever l’équivoque sur plusieurs points importants de l’accord de paix à travers des discussions déterminantes avec le gouvernement malien sur les sérieux problèmes de fond », a insisté Moussa Ag Attaher, le chargé de la communication de la CMA.

 

Remise en question

La tactique des sécessionnistes leur a bien réussi en ce sens que les langues se délient et l’idée de nouveaux échanges de paix fait désormais partie du processus de sortie de crise. Ce qui constitue une sorte de victoire pour la CMA dont les faux-fuyants pourraient réduire à néant tous les efforts de la médiation.

Les rebelles doivent s’être félicités de l’annonce par la médiation de nouvelles consultations à partir du 25 mai à Alger. Le médiateur en chef souhaite réunir les belligérants de la crise malienne avec en ligne de mire des discussions limpides sur les points d’achoppement.

Alger aura la lourde et redoutable mission de faire plier la CMA, qui n’a jusque-là pas cédé aux pressions de la communauté internationale. C’est pourquoi, en amont de ces rencontres, le président de la République a tenu à mettre en garde, vendredi dernier, contre toute tentative de blocage du processus.

« Que l’accord doive rester ouvert, nous y sommes favorables, pourvu qu’il ne soit pas une prise en otage pour le Mali et pour la paix au Mali. Je suis très clair là-dessus »,  a averti IBK lors de la cérémonie de signature.

Toutefois, au-delà de l’alerte présidentielle, la réaction et la participation du gouvernement malien aux consultations de la semaine prochaine doivent réaffirmer la position gouvernementale face aux doléances maximalistes des séparatistes. A ce niveau de négociations, la cohésion est importante et il ne sert à rien de faire des concessions, qui pourraient compromettre la paix dans l’avenir.

Le retour de la paix au Mali passera par une contribution de taille de la Minusma. Etant donné que la structure onusienne et le Mali sont obligés de collaborer efficacement pour faire de la paix une réalité, il était important que le président malien fasse des observations sur la Minusma devant ses premiers responsables lors de la cérémonie de vendredi dernier.

La méthode d’IBK fut imparable. Il serait intéressant de voir comment la Minusma réagira à ces remarques présidentielles sur le terrain et si elle va désormais rester à équidistance des belligérants.

En tout cas, la meilleure réponse aux appréciations d’IBK pour la Minusma serait d’éviter au mieux les polémiques liées à ses « coups de pouce » aux rebelles et les évaluations biaisées. Elle pourra par conséquent bénéficier de la confiance et de l’estime de nos compatriotes. En même temps, les autorités maliennes doivent resserrer davantage les rangs dans cette période cruciale du processus de paix. Un pays qui accuse doit se montrer exemplaire pour donner une chance à la paix.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA

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