Les participants à la troisième session consultative de haut niveau du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, tenue lundi, à Bamako, ont condamné « vigoureusement » les actes de violences au centre du Mali, a constaté l’AMAP.
Cette session, sous la présidence de Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, chef de file de la médiation internationale dans la crise malienne, a également exprimé ses inquiétudes face à la récurrence de la violence « qui met en danger la cohésion sociale, la paix ainsi que les acquis de l’accord pour la paix ».
Les participants exhortent « le gouvernement à prendre les mesures nécessaires afin d’arrêter cette spirale de violences insensée et inacceptable et demandent à la communauté internationale de soutenir le gouvernement dans ses efforts en vue d’une cessation immédiate de la violence, pour le renforcement de la sécurité et le retour des populations dans leurs zones ainsi que la reprise des activités économiques ».
Ils se sont félicités des avancées dans la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018. Ils encouragent la communauté internationale à poursuivre son appui politique, technique et financier à la mise en œuvre de l’Accord, en particulier la réalisation des programmes de développement envisagés dans les Régions du nord du Mali.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Tiebilé Dramé, qui a introduit cette rencontre, a fait savoir que, depuis la dernière réunion du Comité en février, d’importants développements sont survenus au Mali, Il a, notamment, cité la signature d’un accord politique de gouvernance par les forces politiques du Mali, jetant les fondements d’un consensus inter-Maliens. Ensuite, la formation d’un gouvernement associant majorité, opposition et société civile.
Dramé n’a pas occulté la dégradation, au plan sécuritaire, au centre du pays où des violences intercommunautaires ont entrainé la mort de nombreux citoyens maliens, dont la dernière survenue dans la commune de Sangha. D’après lui, il y a urgence, au sein du Comité, à rechercher les moyens d’accélérer la cadence « car ce qui se passe au Centre du Mali est intimement lié à la situation au Nord ». Le ministre Dramé est formel sur l’association des principaux responsables du djihadisme au Centre avec « les seigneurs du nord ».
Il a invité, avec insistance, tous les signataires de l’Accord, le gouvernement comme les mouvements « à jouer leur partition dans la mise en œuvre de l’Accord avec un engagement sincère et détermination ». « Il est important que les dispositions de l’Accord relatives à l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire soit appliquées par tous, que celles relatives au respect de l’intégrité territoriale, à l’unité nationale, à la forme laïque et républicaine de l’Etat soient appliquées », a-t-il déclaré, soulignant que le corollaire de ces dispositions est le respect des symboles de l’Etat, du drapeau national et du chant du Mali.
« Au nom du président de la République du Mali, du gouvernement, je dis solennellement que le Mali souhaite que le drapeau malien soit respecté partout sur le territoire, que le drapeau malien flotte sur l’ensemble du territoire national y compris à Kidal », a ajouté Le chef de la diplomatie malienne.
Pour sa part, le ministre algérien des Affaires étrangères a dit qu’ils sont là « pour ensemble, mesurer le chemin parcouru et la distance qu’il reste à couvrir ». Sabri Boukadoum, a relevé quelques avancées dans la mise en œuvre de l’Accord notamment, le projet de révision constitutionnelle, le projet de loi sur l’entente, le projet de loi sur la nouvelle administration territoriale et la création de la zone de développement du nord.
« Après avoir traversé une situation de tension politique et sociale, le Mali est désormais entré dans une phase positive grâce à la formation d’un gouvernement dit de mission et de large ouverture… », a indiqué M. Boukadoum. Avant d’annoncer une contribution additionnelle de l’Algérie au fonctionnement du Comité de suivi de l’accord pour un montant de 100.000 euros.
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Source: AMAP