Bilal Ag Acherif
Ce n’est pas un accord, c’est de la provoc
A la sortie de la rencontre à Niamey, nous avons rapproché le Président du MNLA pour quelque peu échanger directement avec lui sans langue de bois. En lui demandant s’il pouvait nous dire le sentiment qui l’anime en ayant connaissance du contenu du document, il a toute déclaré ceci : «il ne s’agit pas à travers ce document de faire la paix, mais plutôt de sauver un mandat ou j’allais dire une feuille de route bidon. Ce qui nous intrigue dans ce document c’est qu’il traduit tout nettement un sentiment de provocation des autorités maliennes. Nous ne signerons absolument rien du tout et pour rien au monde si ce n’est notre statut particulier. Nous n’avons aucune crainte des menaces, ni de la communauté internationale, ni de qui que ce soit. Nous sommes appelés à mourir, autant mourir pour une cause noble. Et même si nous mourons, cette flamme restera allumée. Donc les menaces et toute option autre que le dialogue ne fera qu’amplifier la situation.»
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh
Je préfère la mort immédiate que de signer
«Nous n’avons jamais été aussi proche de notre but et voilà que des voix s’élèvent pour nous imposer un document qui ne prend en compte, ni dans le fond, ni dans le forme, les aspirations du peuple de l’Azawad. Je préfère rejoindre ma tombe ce soir même que d’apposer ma signature sur l’ensevelissement de la lutte de mon peuple pour sa liberté. Nous ne signerons aucun document qui ignore nos revendications. Une lutte c’est un objectif, si vous arrêtez avant l’objectif, c’est que vous observez une pause tout en restant tourné vers l’objectif. Mais ce que les gens veulent nous obliger à signer, en plus de ne pas prendre en compte nos soucis, c’est un protocole qui tue notre lutte. Si nous signons ce document ce sera la fin de tout rêve d’indépendance. C’est comme si nous trahissons notre peuple sous je ne sais quelle menace.”
Sidi Ould Dah
«Ce n’est pas un accord pour la paix c’est un trait pour la drogue»
“Vous le saviez autant que moi, les autorités maliennes ne se soucient point de l’avenir du Mali, ni de la sécurité des Maliens et encore moins de la stabilité du pays. Les autorités politiques maliennes aussi bien que les chefs militaires n’ont rien à foutre de la vie des pauvres soldats qu’ils font massacrer pour préserver leurs prix de condiments gagnés sur le business de la drogue. Alors qu’est ce qui va se passer avec cet accord? Cela entrainera une situation de ni paix ni guerre qui, d’un coté va permettre aux autorités maliennes de crier qu’ils ont réussi à faire la paix en vue de débloquer les sommes faramineuses qu’ils glouglouteront. De l’autre coté, l’Algérie se fera passer une fois de plus aux yeux de la communauté internationale comme pion indispensable à la paix dans le sahel. Ce qui est faux, car c’est ce pays qui entretient le terrorisme sur notre territoire. Ceux qui vivent encore aujourd’hui se trouvent sur son territoire et savourent la belle vie sans être inquiétés. L’exemple clair que vous comprenez c’est Iyad Ag Agaly devenu l’émir de AQMI et qui se trouve en ce moment avec toute sa famille en Algérie. Ainsi, dans cette accalmie précaire que veut imposer l’Algérie, le terrorisme repoussera ses ailes et installera ses bases partout dans le sahel en y imposant sa loi. Ce n’est pas un accord pour la paix c’est un trait pour la drogue.
Ilgimite Ag Alhassane
«C’est un danger pour la stabilité mondiale de laisser l’Azawad sous l’imaginaire contrôle de l’Etat malien»
Avec la fédération, c’est le Mali qui gagne. Et ce statut pour lequel nous nous battons, n’est pas une utopie comme veulent le faire croire certain. Laisser l’Azawad sous contrôle du Mali correspond à faire de cette zone le vivier de toutes sortes de trafic et le nid de tous les courants terroristes. Pour être clair, c’est un danger pour la stabilité mondiale de laisser l’Azawad sous l’imaginaire contrôle de l’Etat malien. Aujourd’hui nous cohabitons sur notre territoire avec des terroristes que le Mali a produit par sa corruption et sa politique médiocre de défense. Nous, nous ne sommes pas des terroristes, nous avons été piégés par Iyad qui nous avait dit en son temps de communiquer en revendiquant les actions qu’il posera. Et donc, lorsque nous avions revendiqué l’attaque d’Aguel-hoc nous ignorons ce qui s’y passait comme massacre. Au moment nous apprenions le drame qu’il y a causé, c’était trop tard pour nous de rectifier. Sinon le nombre de prisonnier que nous avons remis est exact au nombre que nous avions annoncé. Contrairement à l’Etat malien. Vous en connaissez des terroristes qui traitent des prisonniers ainsi ?
Ousmane KONE
Envoyé spécial à Niamey
Source: Le HOGGAR
