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Accidents de travail au Mali: plus de 600 cas avec 600 millions F CFA de frais de réparation

Après une première édition à Bamako, une deuxième à Niamey, Bamako s’apprête à abriter la 3e édition du Forum International sur la Sécurité et Santé au Travail (FISST), une initiative d’Afrik-Event. Placée sous le thème principal « Sécurité et Santé au Travail : Défis et Enjeux opérationnels pour la performance des organisations », l’édition de 2022, se tiendra du 24 au 25 novembre 2022 à AZALAÏ Hotel Salam de Bamako.

 

Les enjeux de cette présente édition étaient au cœur des échanges entre les membres du Comité national d’organisation et les hommes de médias, ce mardi 25 octobre 2022, au restaurant ‘’Pirogue’’ à l’ACI 2000.
Cette conférence de presse était animée par le Dr Seydou SANOGO, président de l’Association des médecins du travail ; qui avait à ses côtés, Sidy FASKOYE, directeur d’Afrik-Event ; et Mickeal TRABI, associé et gérant de Challenge Bamako. On notait également la présence du Dr Touré Fatoumata BINTA de l’INPS.
Au programme, il est prévu 4 sessions et des panels (6) annoncés et animés par des professionnels de plusieurs pays. Plus d’une centaine de participants du Mali et d’ailleurs sont attendus. Il s’agit de directeurs généraux, des DRH, des cadres, les médecins de santé, des professionnels qui vont se réunir autour de la problématique de santé et sécurité au travail.
Le FISST, selon ses initiateurs, se veut tout d’abord une plateforme pour renforcer le cadre législatif et réglementaire du travail afin de promouvoir des entreprises performantes, productives, compétitives, responsables et durables.
Il a également pour vocation d’outiller les professionnels des techniques de résilience adaptées à un monde professionnel en perpétuelle mutation.
Enfin, le FISST vise la croissance économique et le développement durable des organisations à travers l’élaboration d’un environnement favorable pour la préservation de la sécurité et la santé des travailleurs.
Le président de l’Association des médecins du travail, le Dr Seydou SANOGO, a souligné que la santé au travail est un état de bien-être physique, mental et social optimal résultant d’un milieu de travail sûr et salubre dans lequel les travailleurs peuvent exercer une influence sur leur propre travail et accomplir des tâches professionnelles motivantes.
Cette santé au Travail est permanemment soumise à des rudes épreuves que sont : les accidents du travail et les maladies professionnelles.
De son intervention, il ressort que toutes les 15 secondes, un travailleur meurt d’un accident ou d’une maladie liée au travail. Cela fait donc 2,78 millions de décès chaque année dans le monde. Et chaque année ce chiffre augmente.
Les accidents du travail ou Maladies professionnelles peuvent provoquer une infirmité qui entraîne un handicap professionnel touchant directement le travailleur, sa famille, son employeur et exige que le processus de réadaptation soit rapidement mis en place pour que la victime puisse recommencer à travailler.
Au niveau national, il a fait savoir que le Mali enregistre entre 500 et 600 accidents de travail par an. Le coût de réparation est estimé à 600 millions F CFA.
Selon les initiateurs de cette rencontre, une maîtrise des enjeux liés à la gestion de la SST renforce l’importance de la prévention.
De même, les entreprises qui préviennent durablement les incidents et les accidents au travail ont d’abord réussi à identifier leurs défis et à maîtriser les enjeux de la prévention.
De son avis, les différentes activités de prévention des risques professionnels connaissent des difficultés à 3 niveaux, à savoir : le niveau étatique, caractérisé par l’absence de politique nationale de santé et Sécurité au travail comme stipulé dans la convention 155 de l’OIT.
De même, il a déploré à ce niveau, l’absence de réglementation spécifique, la difficulté d’application de la réglementation existante, insuffisance de la politique de formation, absence de l’inspection médicale du Travail et la faiblesse de la recherche appliquée dans le domaine.
Au niveau des Travailleurs, ils sont plus préoccupés par le salaire et ont un manque de formation générale et appropriée
Au niveau des employeurs, ils sont plus préoccupés par la production et peu sensibles aux conditions d’hygiène et de sécurité, or le fardeau économique des mauvaises pratiques de sécurité et santé au travail représente, près de 4% du PIB mondial soit près 2 500 milliards d’euros.
À l’heure de la mondialisation et des traités commerciaux, tout le monde est bien sûr touché.
Il y a donc, au-delà de la moralité, un intérêt économique à protéger les travailleurs.
Selon plusieurs études, notamment de l’Association internationale de la sécurité sociale « Si une entreprise investit 1 euro dans la prévention, le retour sur investissement est estimé à plus de 2 euros ».
D’où l’impérieuse nécessité de conjuguer les efforts pour la mise en place d’une politique nationale de santé et sécurité au Travail au Mali afin de mieux protéger les Travailleurs.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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