Il s’appelait Mamadou Maïga, âgé environ de 40 ans, malade mental. D’habitude, il passait son temps dans les touffes d’arbres, entre Sevaré et Mopti. Comme par fatalité, ce samedi 3 janvier 2015, il s’était aventuré sur les berges du fleuve Niger à Mopti. Mamadou s’était même donné la liberté de faire une grâce matinée par terre face au fleuve, au quartier administratif.

Vers 9h39mn, le conducteur d’un camion transportant du ciment, manœuvrait pour aller vers le gouvernorat. Selon des sources de Malijet, son voisin aurait attiré son attention sur la présence d’une personne et qu’il aurait assuré qu’il pourrait passer sans la toucher. Cela n’aura pas été le cas. Feu Mamadou a été écrasé. Evacué aux urgences de l’hôpital Somino Dolo, le médecin a constaté sa mort. Une enquête a belle et bien été ouverte et le conducteur interpellé. Curieusement, dès le lendemain, il a été vu à bord du même camion. Il a donc recouvré sa liberté et a même repris du service.

Quant au pauvre fou, il a été inhumé sans la présence de son bourreau au domicile de Yanoussa Maïga à Medine, un quartier de Mopti. Ce n’est pas le chauffeur, mais plutôt Mamadou qui a tort de se retrouver sur son chemin. Comment rien qu’un « inutile » va se mettre en travers de la route d’un utile ? Les autres fous sont désormais avertis car, celui qui a droit de vie et de mort sur eux avec la couverture de ceux-là qui devaient protéger tout Malien qui qu’il soit, est en liberté.

Malijet qui a voulu en savoir plus s’est heurté à un mur, son interlocuteur ayant vu du mal quand il a voulu savoir et comprendre. N’est-ce pas qu’il y a anguille sous roche ?