Le terrain Chabane de l’ACI 2000 a servi de cadre le jeudi 25 août 2016 au lancement d’un projet d’accès aux soins dénommé ‘’Djantoli’’. Un projet qui est l’œuvre de l’association ‘’Djantoli’’. C’était en présence des autorités administratives, coutumières, et sanitaires de la Commune IV. Pour la circonstance, la directrice de l’association Djantoli, Anne Roos-Weil, avait fait le déplacement à Bamako afin de venir en appui à Moussa Diallo, le responsable des projets au Mali et Mme Nadia Sacko, la responsable des partenariats à ‘‘Djantoli’’.
‘’Djantoli’’, signifie « veiller attentivement ». C’est un mot bambara qui décrit bien l’ambition des fondateurs de l’Association : aider les familles à veiller sur la santé de leurs enfants ; être aux côtés des mères pour les aider à devancer les maladies et à les soigner dès les premiers symptômes.
L’association s’est donnée pour mission de contribuer à réduire la mortalité des jeunes enfants en poursuivant deux objectifs clés : améliorer la prévention et le dépistage rapide des maladies au sein des foyers ; augmenter le recours des populations à des soins de santé de qualité.
Le projet dont il est question repose sur l’intégration de trois volets d’action complémentaires pour améliorer l’accès durable des familles aux soins : garantir une prévention de proximité, faciliter l’accès financier aux soins et renforcer la qualité de ses derniers chez les partenaires santé.
C’est l’ensemble de ces trois volets d’actions que ‘’Djantoli et ses partenaires entendent mettre en œuvre en Commune IV pour le bénéfice des populations. L’objectif étant d’offrir à tous l’accès à une couverture de santé complète, de la prévention à la guérison.
Les familles qui s’abonneront au programme en Commune IV bénéficieront d’abord d’actions de prévention de proximité.
Les agents de suivi de ‘’Djantoli’’ se déplacent au domicile des familles régulièrement pour leur effectuer un examen de la santé de l’enfant. Ce suivi sanitaire rapproché est facilité par la mise en place d’un carnet de santé électronique, sur téléphone portable, qui permet aux agents de collecter à chaque visite à domicile les données sanitaires sur l’enfant (son poids, ses symptômes, son type d’alimentation…) et de contrôler son évolution.
Ces données sont ensuite envoyées au médecin des centres de santé partenaires de la Commune IV – les centres d’Hamdallaye, de Lassa et de Lafiabougou (secteur 2 et 5). A travers une application, les médecins peuvent ainsi suivre à distance l’état de santé de l’enfant et lancer une alerte en cas de besoin. L’agent ‘’Djantoli’’ prévient alors la famille pour qu’elle se rende au plus tôt au centre de santé.
Nos agents de suivi, ce sont de véritables médiateurs de santé dans les quartiers. Ils accompagnent les mères dans la surveillance sanitaire de leurs enfants, fournissent des conseils personnalisés aux parents, orientent les familles vers les services sanitaires et sociaux adéquats. Ils animent également des causeries de santé dans le quartier, très appréciées par les mamans qui peuvent échanger entre elles sur leurs pratiques nutritionnelles et sanitaires.
S’abonner au programme ‘’Djantoli’’, c’est aussi bénéficier d’un accès facilité aux structures de soins.
La maladie précipite souvent les familles vulnérables dans la pauvreté parce qu’elles doivent s’endetter pour trouver de quoi soigner l’enfant. Parce que la maladie ne prévient pas. C’est pourquoi ‘’Djantoli’’ travaille avec ses partenaires à orienter les familles vers des systèmes de protection sociale adaptés.
« Grâce au partenariat noué avec l’Union technique des mutuelles, les familles abonnées pourront bénéficier d’une réduction de 75% sur les frais de santé dans les structures sanitaires conventionnées par l’UTM (CSCOM, CSREf et hôpitaux) », a souligné Anne Roos-Weil.
Le troisième axe du projet porte sur l’amélioration de la qualité des soins dans les centres de santé.
Parce que le mauvais accueil, l’attente, les ruptures régulières de médicaments entament souvent la confiance des familles dans leurs systèmes de soins, ‘’Djantoli’’ a choisi d’être aussi aux côtés des professionnels pour les aider à améliorer leurs pratiques. Cela passe par la mise en place de comités qualité au sein des centres qui rassemblent représentants des soignants, des associations de gestion et des patients, pour travailler ensemble à identifier les dysfonctionnements quotidiens et à y apporter des réponses appropriées. Ce volet qualité sera porté par le partenaire Mali Health qui détient une expertise et une expérience avérée dans l’animation de ces démarches.
Le projet prévoit également de faciliter l’accès des populations indigentes à ses services de prévention de proximité et au régime de gratuité des soins dans les centres de santé partenaires du projet.
- D.
La rédaction