Comparu lundi dernier devant les jurés de la Cour d’assises spéciale de Bamako pour abus de confiance, escroquerie faux et usage de faux, Bakariba Diarra, un fournisseur de biens et services, a été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme.
Juste après la session inaugurale de la Cour d’assises spéciale le lundi dernier consacrée aux crimes économiques et financiers, le nommé Bakariba Diarra, promoteur de ”SIGMA distribution et service”, a été appelé à la barre pour répondre aux différents chefs d’inculpation. Il est accusé d’abus de confiance, d’escroquerie, de faux et usage de faux. Des faits prévus et punis par le code pénal du Mali.
Au cours de l’enquête préliminaire devant le magistrat instructeur, l’inculpé a reconnu sans ambiguïté les faits qui lui sont reprochés. Il a même soutenu devant le juge instructeur qu’il n’était pas seul à commettre les faits incriminés. Mais devant la barre et tout le long de son interrogation par les juges et le parquet général, Bakariba Diarra s’est rétracté en niant catégoriquement les accusions. Ce rétropédalage de dernière minute lui a valu une peine très lourde.
Aux termes de cette première journée d’audience, la Cour présidée par le magistrat Samba Sissoko a requis 10 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre de Bakariba Diarra. En l’absence de la partie civile, la Cour ne s’est pas prononcée si oui ou non l’accusé doit rembourser les dues de Amara Sissoko et le dédommagement.
Rappel des faits : Bakariba Diarra était le promoteur de la société ”SIGMA distribution et service” dont les activités se focalisaient sur la fourniture des matériels informatiques et des groupes électrogènes.
En 2015, il rapprocha Amara Sissoko, administrateur de l’Agence immobilière « Bintou service » pour une collaboration dans le cadre d’activités économiques et financières, d’autant plus que ce dernier évoluait dans le domaine du préfinancement de marchés ou commandes tant dans le secteur public que privé.
Les susnommés, à travers un accord-cadre, décidèrent d’entamer une collaboration pour la bonne marche de leurs activités économiques respectives.
Après la signature de cet accord-cadre, tout allait bien entre les deux hommes jusqu’en février 2016 où Bakariba Diarra commença à ne pas honorer ses engagements contractuels.
Il ne versait plus à son partenaire les fonds préfinancés encore moins les bénéfices au terme échu pendant qu’au même moment Amara Sissoko était mis sous pression par les banques auprès desquelles ils levaient habituellement les fonds en crédit pour leurs activités et dont les dates d’échéances arrivaient à terme pour le remboursement.
Voyant le préjudice qui s’élevait à 942.996.600 F CFA à titre principal et de 253.188.000 F CFA d’intérêts. Amara Sissoko n’a cessé de harceler son partenaire d’affaires afin qu’il s’exécute sans délai.
Inquiet de constater que non seulement Bakariba Diarra ne parvenait plus à honorer ses engagements, mais aussi qu’il utilisait des astuces pour se dérober. Amara Sissoko porta plainte contre lui devant la Brigade de recherches de Bamako rive gauche. Aussitôt une enquête a été ouverte qui a permis d’interpeller puis de poursuivre et inculper M. Diarra pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux.
Ousmane Mahamane