Le second tour de l’élection présidentielle s’est tenu le 12 août 2018 au Mali. Aussitôt après le vote et la fermeture des bureaux, la commission nationale de centralisation des résultats basée au Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation a commencé son travail. Après 24 heures de travail au sein de cette commission, le président de la jeunesse de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Abdrahamane Diarra, le représentant du candidat Soumaïla Cissé qui y siégeait, a claqué la porte, le mardi 14 août 2015 dans l’après midi. « Je me suis retiré de la commission pour ne pas être complice de la mascarade électorale planifiée et mise en œuvre pour détourner le vote des maliens…
C’est tout simplement du bourrage légitimé par les préfets que nous ne devons pas accepter… Nous allons user de tous les moyens légaux pour que les voix fictives issues des bourrages soient annulées », a déclaré Abdrahamane Diarra. Il a invité la Cour constitutionnelle à démontrer son rôle républicain en traitant de façon impartiale les requêtes avant de proclamer les résultats définitifs. Par ailleurs, il a appelé le peuple malien à la mobilisation et à la vigilance. Lisez l’interview !
Le Républicain : Présentez- vous à nos lecteurs s’il vous plait?
Je suis Abdrahamane DIARRA, Président de la Jeunesse URD, et représentant du candidat Soumaïla CISSE à la Commission nationale de centralisation des résultats de l’élection présidentielle.
Pouvez-vous nous parler de l’opération de centralisation des résultats au niveau du ministère de l’administration territoriale?
La commission nationale de centralisation des résultats est créée par décision du Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation et composée du secrétaire général dudit département (Président) des représentants désignés par les candidats, des cadres du MATD et des observateurs. Son travail consiste à recevoir d’abord par internet les résultats des commissions de centralisation locales (cercles et juridictions extérieures) saisis par des agents de l’administration déployés à cet effet, ensuite les préfets viennent avec les procès verbaux physiques. En réalité la commission est une équipe de calcul qui fait la somme des chiffres même s’ils ne sont pas sincères.
Pourquoi vous avez décidé de vous retirer de cette commission de centralisation alors que vous êtes le représentant du candidat Soumaïla Cissé?
Je me suis retiré de la commission pour ne pas être complice de la mascarade électorale planifiée et mise en œuvre pour détourner le vote des maliens.
Comment pouvez-vous comprendre que les communes dans lesquelles les agents électoraux ont passé la journée sans nouvelle du matériel électoral finissent par découvrir des urnes remplies en fin de journée avec des résultats invraisemblables. Comme pour vous dire que nous avions l’information que le vote n’a pu avoir lieu dans beaucoup de localités mais dans les procès verbaux apportés par les préfets nous découvrons les noms de ces communes avec des voix attribuées aux candidats. Pour moi c’est tout simplement du bourrage légitimé par les préfets que nous ne devons pas accepter. C’est pourquoi j’ai décidé de quitter à temps pour qu’après on ne me dise que j’ai pris part de bout en bout au processus.
Est-ce que vous pensez avoir gain de cause avec cette politique de la chaise vide?
Si ma présence, mes informations, et mes alertes n’ont pu changer les choses c’est mieux de me démarquer à temps. Ce n’est pas la politique de la chaise vide mais plutôt une alerte pour attirer l’attention de l’opinion sur la question.
Maintenant quelles sont les perspectives du camp de Soumaïla Cissé, qu’est-ce que vous aller faire?
Nous sommes des patriotes, des démocrates et des républicains donc assez responsables pour défendre la démocratie et le vote des maliens. Nous allons user de tous les moyens légaux pour que les voix fictives issues des bourrages soient annulées et que les résultats respectent les votes des maliens.
Maintenant la majorité des maliens estimant que le vainqueur de ce scrutin est Soumaïla CISSE manifeste cette victoire tous les jours et nous ne nous opposerons pas à cela.
Vous avez un message à lancer?
Je demande et je souhaite que la cour constitutionnelle démontre son rôle républicain en traitant de façon impartiale les requêtes avant de proclamer les résultats définitifs. Et je lance un appel à la mobilisation et à la vigilance au peuple malien.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali