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A Yaoundé, la CEEAC affûte ses armes contre Boko Haram

Au lendemain d’un week-end marqué par des violences perpétrées par la secte islamiste nigériane Boko Haram, les Chefs d’Etat et de gouvernements des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) se réunissent ce lundi à Yaoundé au Cameroun dans le cadre d’un sommet extraordinaire. Objectif :  examiner les voies et moyens d’une stratégie régionale commune de lutte contre Boko Haram dont les actions et les exactions menacent la stabilité de la zone communautaire, et même au-delà.

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Les pays membres de la CEEAC parviendront-ils à s’entendre sur une stratégie commune de lutte contre le groupe terroriste Boko Haram ? La question mérite d’être posée car le sommet de Yaoundé en rappelle un autre. En juin 2013 déjà, la capitale camerounaise avait accueilli une réunion sécuritaire tripartite entre les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Commission du golfe de Guinée (CGG). Au centre des préoccupations alors, la lutte contre la piraterie maritime véritable fléau dans le Golfe de Guinée. La volonté marquée par les chefs d’états subsahariens d’avancer ensemble avait été quelque peu freinée par les réticences du Nigeria à s’engager pleinement en faveur d’une coopération régionale de lutte active contre la piraterie par crainte d’entacher sa souveraineté, d’ailleurs le président Goodluck Jonathan avait fait l’impasse sur le sommet tripartite. La situation est bien différente aujourd’hui et le numéro un nigérian candidat à sa propre succession se retrouve dans une position inconfortable. Autrefois en position de force, c’est loin d’être le cas dorénavant en raison de son impuissance à lutter efficacement contre la secte islamiste Boko Haram dans son pays. A la sortie d’un meeting électoral, ce dernier a même été la cible d’une tentative d’attentat portant la marque de Boko Haram. Les elections prévues ce mois-ci dans le pays ont été repoussées au 28 mars prochain, le président Goodluck Jonathan prolonge ainsi son mandat à la tête du pays au bord d’une crise électorale. Ce report suscite la grogne, car rien ne garantit la tenue des élections en mars prochain vu le contexte sécuritaire extrêmement tendu.

En effet, Boko Haram multiplie les attaques et sème la terreur. Les pays voisins aux prises avec le groupe terroriste, le Cameroun et le Tchad ne manqueront pas de rappeler à M. Jonathan que Boko Haram n’est pas plus un problème seulement nigérian mais régional, de fait les états africains ont le devoir de relever ce défi sécuritaire urgent. Jusqu’ici Goodluck Jonathan a préféré demander de l’aide aux puissances non-africaines mais l’intervention militaire du Tchad a changé la donne. Désormais, l’armée nigériane est associée à une force régionale à laquelle participent également le Niger, le Cameroun, le Bénin et le Tchad dont les troupes ont pénétré sur le sol nigérian pour appuyer l’intervention armée du Cameroun à sa frontière nord avec le Nigeria. Il s’agit d’une décision de l’Union africaine qui avait annoncé la création d’une force d’intervention de 7.500 hommes mais les pays membres de la CEEAC devraient porter le contingent à 8.500 militaires sur recommandation des experts du Conseil de paix et de sécurité de la l’Afrique centrale (COPAX). Pour garantir un déploiement efficace, l’annonce devrait s’accompagner d’un échéancier et d’un panel de mesures pour instaurer une véritable coopération sous-régionale contre la menace islamiste Boko Haram. Les initiatives impliqueront la Commission du bassin du lac Tchad. Ce week-end, la secte a franchi un nouveau pas en s’attaquant pour la première fois au territoire tchadien. Une dizaine de personnes ont été tuées lors d’une attaque sur une rive du lac Tchad. Nigeria, Cameroun, Tchad, le conflit se régionalise et risque de déstabiliser la région d’Afrique centrale mais également l’ Afrique de l’ouest.

La rédaction

 

Source:  afriqueinside.com

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