Il y a des moments ou le silence vaut de l’or, mais il y a en aussi où il constitue un crime. Ainsi au moment de la reconstruction de la recomposition et de la réconciliation nationale, se taire quand la constitution est entrain de se faire violer nous semble un crime grave de la part de tout citoyen responsable. Pareil silence de la part des maliens n’est-il pas à la base du sinistre que vit notre pays aujourd’hui ?

Aujourd’hui, après de multiples tentatives pour ramener la paix, notamment à travers  les différents accords  de Ouaga et  d’Alger I et II, il nous revient que de colossales  sommes d’argent ont été englouties dans ce processus  et à la faveur des rebelles. Combien de milliards y ont été ainsi engloutis à l’insu du citoyen sans que le moindre espoir puisse être permis pour une paix définitive?

Seulement si de faramineuse sommes d’argent sont ainsi été utilisées au hasard  d’une paix hypothétique, il nous revient que des emplois sont entrain d’être  distribués ou le seront bientôt au seul profit des ressortissants du nord. Ce qui nous paraît assez déplacé, inadmissible et mal inspiré de la part des décideurs  au regard de la loi et de la constitution qui stipule en son article 2, que les maliens sont égaux en droit et en devoir.

Respectueux  des  accords,  nous demandons  simplement  que ce recrutement soit étendu à toutes les régions du Mali et à toute la jeunesse malienne conformément aux dispositions de la constitution nationale. Distribuer des sommes pharaoniques  d’argent et aussi des emplois aux seuls rebelles pour  avoir violé les institutions de la république,  apparaît à nos yeux  comme une prime  à  la déstabilisation, au banditisme et à la criminalité. Faut-il alors comprendre que pour que les préoccupations des populations soient prises en charge il faudrait qu’elles prennent  les armes ?

Si tel est le cas, le message sera  reçu cinq sur cinq  par tous ces milliers de jeunes diplômés en quête d’emplois. Dans ce cas, il faudrait admettre que la paix  n’est  pas  pour bientôt  car les mêmes  causes entrainent toujours les mêmes effets.  Qu’il nous soit permis de rappeler que la crise du Nord prend sa source dans l’injustice sociale, le népotisme et la corruption à ciel ouvert, cultivée par les pouvoirs  successifs. Le traitement inégal des citoyens vivants dans des conditions égales  génèrera  à coup  sûr d’autres crises.

Nous estimons que les autorités maliennes prendront  les mesures et les dispositions  idoines pour permettre le respect de la constitution et l’égalité entre  les citoyens qu’elle prône. C’est à ce seul prix que la paix reviendra définitivement au Mali.

Puisse ALLAH, Le Tout Puissant, accorder oreilles attentives à nos décideurs  en ce mois béni de carême pour le bonheur des maliens. Amen !

Cheick Oumar DIALLO

Président du collectif des jeunes leaders pour le développement de la commune VI