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A Pékin, le chef de l’Union africaine rejette les accusations d’espionnage chinois

Le président de la Commission de l’Union africaine a fustigé jeudi à Pékin l’enquête du journal français « Le Monde » selon laquelle la Chine a espionné le siège de l’UA en Ethiopie, dénonçant des « mensonges » et plaidant pour une coopération sino-africaine renforcée.

« Je ne vois pas quel intérêt a la Chine à espionner (l’UA). Ce sont des allégations totalement mensongères », a martelé Moussa Faki Mahamat, aux côtés du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

« Les relations entre la Chine et l’Afrique sont inébranlables (…) Nous sommes en plein débat pour le renforcement de cette coopération » qu’ »aucune manoeuvre » ne fera dérailler, a-t-il ajouté devant la presse.

Moussa Faki Mahamat est en visite à Pékin pour discuter d’un approfondissement des relations entre l’UA et le régime communiste, ainsi que pour inaugurer une représentation permanente de son institution dans la capitale chinoise.

Dans ce contexte, l’enquête du Monde publiée fin janvier fait désordre.

Citant des sources internes à l’institution, le quotidien français a rapporté que des informaticiens de l’Union africaine s’étaient rendus compte il y a un an que des contenus des serveurs de son siège, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, étaient transférés vers d’autres serveurs à Shanghai, en Chine.

S’appuyant sur les mêmes sources, le journal expliquait que ces transferts avaient eu lieu depuis 2012, date à laquelle s’est achevée la construction du bâtiment flambant neuf de l’UA, offert par… la Chine.

« Le Monde » soutient également que, après la découverte des transferts de données, des experts éthiopiens ont débusqué dans le bâtiment des micros sous les bureaux et dans les murs.

Mais le président de la Commission de l’UA a nié en bloc: « L’Union africaine est une organisation internationale qui ne traite pas de dossiers secret-défense », a-t-il insisté. « Je ne vois pas quel intérêt a la Chine à offrir un tel bâtiment puis à l’espionner ».

A ses côtés, le ministre chinois Wang Yi a réaffirmé que ce siège d’Addis Abeba était « un symbole de l’amitié sino-africaine » et que Pékin avait pris en charge sa construction « de façon désintéressée ».

Mais certains « sont jaloux de la coopération sino-africaine », a-t-il commenté, suggérant que les accusations d’espionnage pourraient être une tentative de compromettre ces échanges en plein boom entre le géant asiatique et le continent africain.

Le commerce sino-africain s’est élevé à 150 milliards de dollars en 2016. Les entreprises chinoises, dont de nombreux groupes d’Etat, multiplient les investissements et travaux d’infrastructures dans les pays africains, auxquels Pékin accorde volontiers des prêts.

Selon « Le Monde », les serveurs de l’UA ont été changés en 2017, lorsque la faille du système a été découverte, et une nouvelle architecture informatique déployée.

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