Le discours au ton très martial de Vladimir Poutine, qui a annoncé mercredi 21 septembre avoir signé un décret de mobilisation des réservistes russes et s’est dit prêt à utiliser « tous les moyens » pour protéger son peuple, ne devrait pas entamer la détermination et l’unité des Occidentaux sur le dossier ukrainien. Quelques minutes après les déclarations du président russe, l’ambassadrice américaine à Kiev, Bridget Brink, a évoqué sur Twitter « un signe de faiblesse » de Moscou, tout en assurant que son pays allait continuer à « soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra ». Le ministre de la défense britannique, Ben Wallace, a affirmé pour sa part que la surenchère de Vladimir Poutine représentait « un aveu d’échec ».
La veille, l’annonce par les autorités prorusses des régions ukrainiennes occupées par les forces de Moscou (Louhansk, Donetsk, Zaporijioa et Kherson), d’organiser entre le 23 et 27 septembre, des référendums portant sur leur rattachement à la Russie, avait suscité des condamnations similaires de la part des dirigeants alliés de l’Ukraine, réunis à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU. Aux Etats-Unis et en Europe, l’escalade russe est vue comme une façon pour Vladimir Poutine, absent des débats onusiens, de tenter de reprendre la main, après des semaines de recul de ses troupes sur le terrain face à la contre-offensive des forces ukrainiennes.
Peu avant d’intervenir à la tribune des Nations unies, Emmanuel Macron a dénoncé une « provocation supplémentaire » et une « parodie de démocratie ». Pour le chef de l’Etat, « l’idée même d’organiser des référendums dans des régions qui ont connu la guerre, qui ont subi des bombardements, où les gens ont dû fuir, est la signature du cynisme ». Les résultats de ces scrutins ne seront « pas reconnus », dans la mesure où les conditions ne sont « absolument pas remplies » pour les organiser, a-t-il jugé.
Un peu plus tard à la tribune, M. Macron a exigé le retrait de la Russie de ces territoires et dénoncé un « retour à l’âge des impérialismes et des colonies ». « Aujourd’hui, nous avons une guerre et c’est une guerre d’annexion », a-t-il dit. Le ton est à l’unisson de celui du chancelier allemand, Olaf Scholz : « Il est très clair que ces référendums fictifs ne sont pas acceptables et qu’ils ne sont pas couverts par le droit international », a commenté celui-ci en marge du rendez-vous new-yorkais. « Tout ceci n’est qu’une tentative d’agression impérialiste que l’on veut ainsi habiller », a ajouté le chancelier, en appelant la Russie à retirer ses troupes.
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