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À la Une: le Mali veut négocier avec des groupes jihadistes

« Au Mali, la lutte contre le terrorisme va connaître un nouveau paradigme ; pointe le site d’information Maliweb. Sans faire d’annonce officielle, les autorités de la transition ont donné quitus au Haut Conseil Islamique pour négocier avec les chefs terroristes. (…) L’option de négocier avec les groupes armés terroristes, bien qu’approuvée par l’écrasante majorité des maliens, avait été classée dans les tiroirs par le régime d’IBK en raison de l’opposition de l’allié français. Aujourd’hui, Bamako, en froid avec Paris, a décidé de passer à la vitesse supérieure en décidant de mettre en œuvre cette recommandation. »

 

Alors, poursuit Maliweb, « ces négociations, si l’on en croit certains proches du Haut conseil islamique, seront menées avec les chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique et tous les potentiels chefs djihadistes. (…) Le Haut conseil islamique devrait, dans les prochains jours, mettre en place un comité pour mener à bon port cette mission. »

Et un nom circule, celui de l’imam Mahmoud Dicko. En raison, précise Maliweb, « des affinités qu’il entretient avec Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa. Le premier et l’imam Dicko se connaissent bien pour avoir été formés en Arabie Saoudite et viennent tous deux du nord. Tandis que le second, Amadou Kouffa, et l’ancien président du HCI parlent peulh et semblent se connaître. Autant de similarités et de rapprochements qui font que l’Imam Dicko serait l’interlocuteur idéal avec les chefs terroristes. »

« Les américains ont bien discuté avec les talibans… »

Interrogé par Jeune Afrique avant-hier, Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, a quasiment confirmé l’imminence de ces pourparlers : « cela fait des années que le peuple malien appelle à des discussions avec ces groupes. Cela ne veut pas dire que nous allons arrêter la lutte contre le terrorisme. Il ne faut pas tout confondre et faire de faux procès. En Afghanistan, les Américains ont bien fini par discuter avec les talibans, pourquoi ne pas faire la même chose ici ? »

A la question de JA, « des négociations sont-elles en cours en ce moment ? », Choguel Maïga répond : « ce ne sont pas le genre de choses dont on rend compte dans la presse. Mais vous avez pu l’observer : des otages ont été libérés, à l’image de la Colombienne, sœur Gloria Cecilia Narvaez, le 10 octobre dernier. Le travail continue pour que les autres otages connaissent le même sort. »

Les islamistes en position de force…

Pour Le Pays au Burkina, « ce dialogue envisagé avec les fondamentalistes religieux pourrait être une initiative louable… pour peu qu’elle ne soit pas un jeu de dupes et que cela permette de mettre fin à la barbarie et aux tueries aveugles de populations innocentes qui ont déjà payé un lourd tribut à cette guerre sans visage. Seulement, tempère le quotidien ouagalais, il y a de quoi s’interroger réellement sur les résultats qu’une telle initiative pourrait produire sur le terrain. Car, il est bien connu que les islamistes, qui prônent le rigorisme, ne renonceront pas à leurs exigences. Et dans le cas d’espèce d’un Etat laïc comme le Mali, on est curieux de savoir ce qui sera mis sur la table des négociations et surtout comment sera traitée la délicate question de l’application de la charia qui semble être, pour les fondamentalistes, un point non négociable. En outre, poursuit Le Pays, la logique voudrait qu’on ne négocie que si l’on est en position de faiblesse. Ce qui ne semble pas être le cas de Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa au Mali, bien au contraire. Et rien ne dit, à l’étape actuelle des choses, si ces derniers sont demandeurs d’une telle offre de dialogue ou même s’ils en seront preneurs. »

Nouvelle gifle pour la France

Enfin, et la France dans tout cela ? WakatSéra, toujours au Burkina, parle « de nouveau coup de poignard à Macron » : « cette carte des négociations sortie du béret magique du colonel Assimi Goïta ressemble fort à une nouvelle cartouche du pouvoir intérimaire malien dans son bras-de-fer avec Paris, pointe le site burkinabé. En plus des bruits persistants qui rapprochent de Bamako la société russe Wagner, cette négociation avec les djihadistes, à laquelle Emmanuel Macron s’est toujours dit opposé, sonne comme un avertissement sans frais pour l’Elysée. »

Source : RFI

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