Des propos acerbes contre la présence des troupes françaises au Mali fleurissent à Kati sous le label du Mouvement ‘’Yérèwolo debout sur les remparts’’. Un meeting d’envergure est prévu le 23 octobre à Bamako, et à l’intérieur du pays ultérieurement.
Dans l’après-midi du mardi 12 octobre, la place publique de la ville de Kati, garnison militaire, près de la capitale Bamako, a vibré aux sons et aux couleurs du Mali et de la Russie. Le meeting de soutien à la transition et aux forces armées du Mali, organisé par le Mouvement Yérèwolo debout sur les remparts a bénéficié l’adhésion des populations katoises et autres venues des environs.
La présence massive des épouses des militaires, des hommes et des jeunes, sur le terrain du meeting, était évocatrice. Autant les propos critiques, tenus contre la présence des troupes françaises dans notre pays depuis 2013.
« A bas la France ! A bas 50 ans de l’impérialisme et de néocolonialisme ! », Fustige au micro un responsable de Yérèwolo debout sur les remparts, vêtu d’une chemise militaire. « On n’aime pas la France ni la MINUSMA ni la CEDEAO ; on aime la Russie », renchéri, à son tour, un vieillard, la soixantaine révolue.
Opposés farouchement contre la France, l’ONU et la CEDEAO dans la gestion de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, bientôt dix ans, les leaders de Yérèwolo debout ne sont pas allés par le dos de la cuillère pour encourager et soutenir les autorités de la transition en bons termes avec les mercenaires de la société wagner, le bras armé de Kremlin dans le monde, dans la lutte en cours contre les ennemis du Mali, au nord et au centre.
« Ce sont nos enfants et nos militaires qui sont morts au Nord. Nous avons marché pour que la Russie intervienne », explique Mme Berthé, qui s’est dite syndicaliste des militaires. « La transition doit continuer ; que les politiciens et la France se taisent », a-t-elle ajouté.
« On n’est pas là pour écouter les jeunes ; on n’est pas là pour les aider non plus : on est dedans ! Ce meeting, c’est pour nous tous », indique un cinquantenaire, l’air sérieux. Aussi, il a demandé aux futurs participants aux assises nationales de la refondation de proroger la transition sans hésitation.
Très connu pour sa position affirmée en faveur de la venue de la Russie au Mali et son rejet de la politique française dans toutes ses formes, Adama Diarra alias Ben le Cerveau était présent. Il s’est montré intraitable par rapport aux propos de certains citoyens qui demandent l’organisation des élections. « Comment peut-on tenir une élection crédible dans ces conditions au Mali », a-t-il interrogé.
Ousmane Morba
Source: L’Observatoire