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9ème édition de la journée des banques et établissements financiers du Mali : Sous le signe de la digitalisation du système bancaire

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef) a organisé, le jeudi 12 décembre 2019 au Cicb, la 9e édition de la Journée des banques et établissement financiers du Mali sous le thème : “La modernisation des paiements par la digitalisation”. Un choix, selon le président de l’Apbef, Bréhima Amadou Haïdara, inspiré par les mutations de vit le système bancaire dans son ensemble. La cérémonie d’ouverture de la Journée dont l’invité d’honneur était Mamadou Minkoro Traoré (président des artisans du Mali) était présidée par la ministre déléguée chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla.

Dans son intervention, le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef), Bréhima Amadou Haïdara, a salué le geste fraternel de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali, à travers son président Mamadou Minkoro Traoré et son bureau, pour avoir accepté d’être l’invité d’honneur de la journée. Il a félicité tous ceux qui l’ont précédé à la tête de l’Apbef pour avoir eu l’idée de créer la journée, mais surtout de déployer une quantité d’énergie incalculable en vue de pérenniser cette activité qui participe pleinement à l’inclusion financière des populations maliennes. Il a signalé que la 9e édition de la Journée intervient dans un contexte difficile sur le plan sécuritaire tant pour le Mali que dans l’espace sahel. Une situation qui, à ses dires, n’est pas sans impact sur les activités des banques et établissements financiers.

Toutefois, a-t-il espéré, “le retour progressif de l’accalmie dans plusieurs zones nous donne de l’espoir quant à la quiétude des populations à mener sereinement leurs activités de production et de soutien à la croissance économique du pays. Il n’y a point de doute que le secteur financier malien connaît une évolution très positive depuis plusieurs années”.

Pour attester ses affirmations, il a dit que la place de Bamako est très active grâce au dynamisme des acteurs économiques maliens. “A cet égard, les établissements de crédit s’organisent afin de suivre le rythme et satisfaire les besoins et même les exigences du marché. Le secteur bancaire joue et continuera de jouer un rôle majeur dans le financement de l’activité économique de notre pays. Aujourd’hui, le secteur se porte bien après avoir démontré une grande résilience face aux nombreuses crises sécuritaires, économiques et financières de ces dernières années. Il a pu maintenir une croissance continue du Produit net bancaire, malgré la crise politico-sécuritaire qu’a connue le Mali depuis 2012. Pour preuve, les crédits à la clientèle des banques maliennes ont une progression de 9 % en 2019 en s’établissant à 2 532 milliards par rapport à 2018. Quant aux ressources clientèles, elles ressortent à 2 771 milliards en augmentation de 9,1 % par rapport à 2018”, a-t-il fait savoir.

Le thème inspiré par les mutations que vit l’exercice de l’activité bancaire à travers la digitalisation

Il indiquera que le thème de la 9e Edition de la Journée 2019 a été inspiré par les mutations que vit l’exercice de l’activité bancaire à travers la digitalisation. Il a indiqué que la banque en ligne, par le biais de sites internet et des applications mobiles, a pris une place considérable dans la vie de millions de personnes. Le secteur bancaire, ayant ainsi enregistré une profonde transformation digitale, fait de nos jours directement face aux exigences de ses clients et aux nouvelles attentes du marché. Cette transformation digitale a eu malheureusement pour corollaire la naissance et la multiplication des attaques informatiques contre les banques et donc un fort développement de la cybercriminalité.

“Dans cet environnement nouveau, les établissements de crédit se trouvent face à des défis inédits qui nécessitent des réponses appropriées. Pour endiguer cette faille dans notre système de sécurité, au-delà des expériences de produits digitaux opérationnels dans la plupart des banques du Mali et de la zone Uémoa, le besoin de s’informer en vue d’une sécurité collective reste dominant. Dans ce cadre, la Fédération des associations professionnelles des banques et établissements financiers de l’Uémoa (Fapbef-Uémoa) que j’ai l’honneur de présider, a organisé plusieurs activités de formation et d’information sur la digitalisation des services et produits bancaires, ainsi que les évolutions constatées. Le dernier forum sur le sujet organisé par la Fapbef s’est tenu à Abidjan en septembre dernier”, a-t-il dit. Il a assuré que les banques et établissements financiers entendent continuer les actions de communication afin de faire de la digitalisation un domaine connu du grand public et maîtrisé par les professionnels du secteur financier. Il a informé que la profession bancaire ambitionne, entre autres, d’informer l’opinion publique sur les dégâts que causent les attaques cybercriminelles ; d’analyser ce nouveau contexte et d’aborder les évolutions technologiques et méthodologiques indispensables pour transformer la banque d’aujourd’hui en banque de demain. “Cela est impératif, vu la place des institutions de crédit dans la mobilisation des ressources pour accompagner le  financement de l’Etat dans la réalisation des projets porteurs de croissance, mais aussi dans le financement des entreprises créatrices d’emplois”, a-t-il ajouté.

Mme Barry Aoua Sylla (ministre délégué chargé du Budget) : “Cette Journée est un cadre idéal pour se saisir de la problématique de la bancarisation au Mali et de la nécessité de trouver des produits et services adaptés aux nouvelles préoccupations des populations demanderesses de services financiers”

La ministre déléguée chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla, a soutenu que la Journée des banques et établissements financiers offre une nouvelle occasion de rencontres et d’échanges entre les acteurs du secteur que sont les professionnels de banques, les opérateurs économiques ou usagers, les fournisseurs et les investisseurs. Elle offre aussi l’opportunité à la population d’apprécier et d’évaluer avec les professionnels de banque la place et le rôle du système financier national dans la satisfaction de ses besoins. “Il va s’en dire que la Journée est un cadre idéal pour se saisir de la problématique de la bancarisation au Mali et de la nécessité de trouver des produits et services adaptés aux nouvelles préoccupations des populations demanderesses de services financiers. La digitalisation donne l’occasion aux établissements de crédit d’offrir des services financiers à des couches de populations géographiquement éloignées des représentants physiques des guichets des banques et donc d’améliorer l’accessibilité au système financier. La digitalisation permet d’améliorer les prestations de services bancaires par la mise à disposition de services de base à distance tels que le virement bancaire, les dépôts et les retraits d’espèces, les consultations de solde, l’impression de relevés de compte bancaire”, a-t-elle déclaré.

Selon elle, grâce à la révolution digitale, les distances entre les clients et les établissements de crédit seront réduites, voire abolies, avec un avantage certain sur l’augmentation du taux de bancarisation strict, l’un des objectifs poursuivis par les autorités monétaires de la zone. Elle a noté qu’à la fin décembre 2018, la contribution du secteur bancaire au taux global d’inclusion financière s’est établie à 23,26 % contre 17,7 % un an plus tôt.  Elle a salué ce progrès qui, à ses dires, peut être nettement amélioré par la modernisation des outils de travail au niveau des banques grâce à la digitalisation.

Auparavant, Mamadou Minkoro Traoré (le président de l’Assemblée permanente des chambres des métiers du Mali) dont la structure regroupant le monde de l’artisanat malien est l’invité spécial de ces journées, a profité de la tribune pour parler des difficultés que les artisans rencontrent auprès des banques et établissements financiers. A ses dires, les artisans souffrent des 4 F que sont la formation, le financement, le foncier et la fiscalité. Il a plaidé la cause des artisans qui n’ont pas accès au crédit et aux marchés publics de l’Etat. Il a dit que les meubles utilisés dans les bureaux ne sont pas faits par les artisans maliens, mais viennent d’ailleurs.

Après ce cérémonial, les officiels ont visité les stands des banques et établissements financiers. Notons que ces journées s’étalent sur trois jours.

Siaka DOUMBIA

Source: Aujourdhui-Mali

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