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78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies : le Mali réclame justice et réparation pour les victimes de l’intervention de l’Otan en Libye

Lors de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée au débat général, le samedi 23 septembre 2023 à New-York, le Mali a réaffirmé son opposition ferme à toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Une occasion pour le chef de la diplomatie malienne, SEM Abdoulaye Diop représentant son pays, de rappeler que la situation que vit le Sahel aujourd’hui est une conséquence de l’intervention de l’Otan en Libye en 2011. Tout en demandant justice pour toutes les victimes de cette tragédie humaine, le Mali souhaite que la communauté internationale assume enfin ses responsabilités et tire toutes les leçons de cette intervention militaire hasardeuse des grandes puissances dans un pays tiers.

Le Mali a pris part à la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée au débat général, le samedi 23 septembre 2023 à New-York, aux Etats unis. Une occasion pour le chef de la diplomatie malienne, SEM Abdoulaye Diop de passer en revue la situation sociopolitique dans son pays et les réactions légitimes du gouvernement de la transition pour y faire face. Parmi les nombreuses questions soulevées, on note encore et toujours la fameuse question « d’ingérence de la France » dans la déstabilisation du Sahel en général. « Au lieu de cesser ces agissements, ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité, (France) continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel » a dénoncé haut et fort, le ministre Abdoulaye Diop tout en attirant l’attention de l’Assemblée générale des Nations unies sur la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, « en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats concernés ».

Aussi, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière a occupé une place de choix dans l’intervention de SEM Abdoulaye Diop. Là, le ministre des affaires étrangères et la coopération internationale n’a pas tergiversé, une seconde, sur l’engagement et la détermination du Mali à aller au bout de sa dynamique actuelle de recherche et de destruction des groupes armés terroristes (GAT) partout où ils sont sur le national du pays.

Confondue au bras de fer avec les groupes armés rebelles du nord autour de la volonté séparatiste de la partie septentrion du Mali, le ministre a tout d’abord invité les groupes armés signataires à se démarquer et à cesser « les collusions constatées avec les groupes » pour le respect de l’Accord pour la paix mais aussi les différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Là, il fait allusion à leur présumée implication à l’attentat sauvage et barbare contre le bateau « Tombouctou » et les assauts sur les camps des villes de Bamba, Gao et Bourem, les 7 et 12 septembre dernier. Des actes qui illustrent, selon le représentant du Mali, la cruauté des groupes terroristes et criminels en bande organisée qui agressent lâchement des cibles vulnérables comme les femmes et les enfants.

Une occasion pour lui de dénoncer également l’attitude sournoise y opposée par l’ensemble de la communauté et les organisations internationales. « Toutefois, et même face à des évènements aussi tragiques, et au moment où le thème de notre session nous engage à plus de solidarité, il est regrettable que le Conseil de Sécurité ne soit parvenu au minimum de consensus pour, à tout le moins, dénoncer ces actes barbares » a-t-il dénoncé.

Par ailleurs, le ministre Diop a réaffirmé l’engagement du Mali en faveur de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Mais à ce niveau, il souligné la nécessité de mettre l’accent sur une dynamique d’appropriation nationale et une mise en œuvre efficiente et intelligente de l’Accord avec les frères des mouvements signataires qui le souhaitent.

Maintenant sur le principal point qui oppose actuellement l’Etat et les groupes armés signataires, c’est-à-dire, le sort des emprises de la Minusma après son départ du Mali, le ministre des affaires étrangères a souligné que contrairement à certaines allégations, « l’occupation de ces emprises, en tout point conforme aux textes des Nations Unies, ne constitue en aucune façon un acte de belligérance de l’Etat malien vis-à-vis des mouvements signataires » a-t-il rappelé et d’ajouter « nous continuons de tendre la main à nos frères des mouvements signataires pour une paix durable et un développement harmonieux au profit de nos populations » a-t-il plaidé.

Aux initiatives terroristes visant à faire revivre le Mali les désastres de 2013, comme ce fut le cas récemment à Bourem, le ministre Diop rassure que le Gouvernement de la République du Mali est plus que jamais déterminé, malgré toutes les difficultés, à exercer sa souveraineté et asseoir son autorité, toute son autorité, rappelle-t-il, sur l’ensemble du territoire national du Mali. « Aux attaques obscurantistes, l’offensive des Forces de défense et de sécurité se poursuivra et la riposte sera immédiate et ferme » a-t-il précisé sans aucune ambiguïté.

Sur un autre sujet non moins important, le représentant du Mali a réaffirmé l’opposition ferme de son pays à toute à une intervention militaire de la CEDEAO « aux conséquences désastreuses » et pour le Niger et l’ensemble de la région.

D’ailleurs, il a rappelé la grande erreur faite par le Conseil de Sécurité de l’ONU en 2011, en accordant à l’époque l’autorisation à l’Otan d’intervenir militairement en Libye, en dépit de l’opposition et des mises en garde des dirigeants africains.

Sur la question, le chef de la diplomatie malienne n’a pas manqué de réclamer, au nom de toutes les victimes de 2011, justice et réparation de l’intervention de l’Otan en Libye. Pour lui, cette guerre de l’OTAN en Libye est à l’origine de l’expansion du terrorisme et de l’extrémisme violent dans la région du Sahel avec son lot de victimes innocentes, et de destructions. « C’est pourquoi, nous ne nous lasserons jamais de rappeler cette responsabilité internationale dans la tragédie humaine que vivent la Libye et les pays du Sahel. Aussi, au nom de toutes les victimes de 2011 à nos jours, de dizaines de milliers de morts et de millions de déplacés et réfugiés, nous réclamons justice ; nous demandons réparation ».

D’ailleurs, il a joint sa voix aux demandes de réforme du Conseil de sécurité. « Le Mali réitère son soutien à la demande légitime du Continent africain en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, afin de le rendre plus représentatif des réalités de notre temps ». Créée en 1945, pour préserver les générations futures du fléau de la guerre, SEM Abdoulaye Diop considère que Ce noble objectif de l’Organisation des Nations Unies, prescrit par la Charte est loin d’être réalisé

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS

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