Depuis deux ans et la première attaque de Kafolo, en juin 2020, qui a fait 14 morts dans les rangs des militaires ivoiriens, le nord-est de la Côte d’Ivoire est aux prises avec le terrorisme islamiste.
De l’autre côté de la frontière ivoirienne, au Burkina, les jihadistes s’en prennent aux civils. Leurs exactions provoquent l’exode de villages entiers. Beaucoup de ces déplacés burkinabè traversent la frontière vers la Côte d’Ivoire. Tougbo, localité de 20 000 habitants, accueille ainsi 6 000 réfugiés burkinabè.
Tougbo se trouve au cœur de la zone ivoirienne où sévissent là aussi les terroristes. Un militaire a été tué dans une attaque, ici, il y a six mois mais les jihadistes préfèrent les villages plus petits et les embuscades sur les axes. C’est dans ce contexte que Tougbo voit arriver, depuis le mois de mai, des milliers de réfugiés burkinabè, eux aussi aux prises avec le terrorisme dans leur pays.
« La première vague est arrivée le 17 mai, suite aux frappes terroristes par l’armée burkinabè, à Alidougou. Il y a eu une deuxième vague, en novembre avec près de 3 000 personnes et puis, une troisième vague – la plus grande – depuis le 2 janvier. Aujourd’hui, on dénombre environ 6 000 personnes. Il faut dire merci aux populations de tous bords qui ont accepté spontanément d’accueillir tous les réfugiés. Aucun réfugié ne dort dehors », a souligné Ad Yssouf Dao, sous-préfet de Tougbo.
Sa petite fille au sein, Nati est arrivée d’Helintira, au Burkina, il y a trois semaines, après une journée de marche avec toute sa famille et ses voisins. Ville de certains de leurs parents, Tougbo ainsi que sa présence militaire, les ont rassurés.
« On était chez nous, quand on a appris que le village voisin avait été attaqué. Donc, tout le monde, dans notre village, est parti pour venir ici à Tougbo. Moi, je ne connaissais personne mais quand on est arrivé, on est allé se confier à un monsieur qui a cherché une maison pour nous loger. Tant que ces histoires de terrorisme continueront, on restera là. On ne rentrera pas au Burkina Faso. Dès qu’on a vu les militaires, ici, on a été rassurés », témoigne Nati.
À Tougbo, les autorités locales et communautaires s’organisent avec l’aide des agences onusiennes.
Source: RFI