Les travaux de la 5ème édition du forum national des jeunes sur la santé de la reproduction ont été ouverts, le mercredi 22 décembre 2021, et se sont achevés le lendemain jeudi 23 décembre 2021. Placé sous le haut patronage du ministre de la jeunesse et des sports, de l’instruction civique et de la construction citoyenne, ce forum a pour thème «La mise en œuvre des engagements pris par les autorités en matière de Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR) une priorité pour la jeunesse ». La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du représentant du ministre de la santé et du développement social, des membres de plusieurs acteurs impliqués dans l’organisation dudit forum, des représentants des organisations nationales et internationales, et de plusieurs invités dont des jeunes.
L’objectif de cette activité est d’encadrer et accompagner les jeunes du Mali et de développer leur leadeurship à travers la valorisation des compétences, le renforcement des capacités, la protection et la promotion de leurs droits. A l’ouverture du forum, Mamoutou Diabaté de la coalition des organisations de la société civile a précisé que la santé sexuelle et reproductive est une porte d’entrée privilégiée pour aborder les problèmes les plus larges d’équité et d’égalité des sexes en matière d’éducation et d’information. «Aujourd’hui, bien que abordées par beaucoup de partenaires, les questions liées à la sexualité restent taboues pour notre société. Briser le silence sur ce sujet et éliminer les obstacles et contraintes fondées sur des croyances et mythes néfastes pour les jeunes contribuerait à éviter les comportements à risque chez ces derniers et c’est un combat qui engage également les hommes», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le Directeur national de la jeunesse qui représentait le ministre des sports a salué les efforts fournis par les acteurs intervenant dans la promotion des droits de la jeune au premier rang desquels le Ministère de la Santé et du développement social. «Malgré la situation de la pandémie de la COVID-19 et de l’insécurité, ce ministère ne ménage aucun effort pour la continuité des offres et service en santé de la reproduction en mettant un accent particulier sur les adolescentes et les jeunes», s’est-il réjoui. De son coté, le représentant du ministre de la santé et du développement social a précisé que ce forum se déroule au Mali quelques semaines après la célébration des 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences à l’égard des femmes. «L’accès à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit fondamental», a-t-il souligné. Pour lui, les questions liées à la sexualité sont majoritairement taboues dans la culture malienne. «Les jeunes ne savent où chercher l’information et n’osent pas toujours se rendre au centre de santé de peur d’être stigmatisés», a-t-il affirmé. Il a ajouté que parmi les facteurs limitant l’utilisation par les jeunes des services de santé sexuelle et reproductive, figurent l’interprétation et la mauvaise communication autour des offres de services et les traditions. «Les TIC et les médias sociaux offrent des opportunités pour l’épanouissement des jeunes en termes d’accès à l’information et à l’éducation. Toutefois, ils peuvent avoir un coté négatif. C’est pourquoi il est nécessaire de concilier tradition, religion et modernité à travers l’éducation et l’information des jeunes pour la prise en charge responsable de leur santé reproductive et le bannissement de tout acte de violence basée sur le genre», a-t-il indiqué.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain