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58 ans d’indépendance du Mali et le défi du renouveau de son Armée : Les recettes d’un Commandant à la retraite

Le Mali a célébré le 58ème anniversaire de son indépendance le 22 septembre 2018. 1960-2018, tant de batailles couronnées de victoire, mais beaucoup reste à faire pour permettre à l’armée malienne de retrouver son lustre d’antan. Pour s’imprégner des défis à relever pour la relance du principal outil de défense du pays, nous avons rapproché un commandant à la retraite, Moussa Sidibé pour recueillir ses avis. Lisez plutôt.  

« L’Armée est la colonne vertébrale d’un pays » disait un penseur. Celle du Mali fut une source de fierté pour sa bravoure. Elle a été un moment donné citée parmi les plus puissantes de l’Afrique francophone. Confrontée à de menaces multiformes, cette bravoure de l’armée malienne a été soumise à de rudes épreuves. Cela à cause de la rébellion touareg, puis du terrorisme de 1991 à nos jours. De ce fait l’Armée malienne a connu des hauts et des bas. D’aucuns évoquent le manque d’engagement des hommes de rang, d’autres parlent de manque de moyens efficaces de guerre. Qu’est-ce qui est à la base de la décrépitude de notre outil de défense  ? Dans la mouvance de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, nous avons recueilli les avis d’un ancien officier du nom de Moussa Sidibé, commandant à la retraite vivant à Kati Malibougou.

Selon lui, l’Armée malienne a perdu sa valeur d’antan depuis la prise du pouvoir par le CTSP (Comité de Transition pour le Salut du Peuple).

« Ce n’est  pas le mode de recrutement comme les gens le croient qui a fait perdre à l’Armée sa valeur ! Non ! C’est la démission de toutes les chaines de commandement, le manque de cohésion, d’esprit de compagnon d’armes, l’esprit d’équipe et le manque de confiance entre subordonnés et supérieurs » a – t- il fait savoir.                                                                                                                                                                                 Et de rappeler que de 1960 à1992 après la formation commune de base, les jeunes recrus affectés dans les différentes unités logeaient en commun dans des bâtiments appelés célibaterium ou nourries en prestation commune appelée ‘’ordinaire’’. Ceux-ci, selon lui, étaient soumis à des contrôles inopinés de jour comme de nuit et ne peuvent se rendre en ville pour quelques motifs que se soient sans une autorisation sous forme de permission accordée et signée par un chef hiérarchique.

« La valeur d’un militaire c’est l’aptitude physique, la connaissance du matériel de guerre et le don de soi » clame-t-il d’un ton ferme, avant de rappeler quand le bon vieux temps, le soldat apprenait, s’instruisait et instruisait. « Tout cela était couronné par une discipline qui était  appliquée à tous les niveaux de la hiérarchie militaire.

C’est pourquoi il était dit que :  la discipline faisait la force principale des Armées » affirme le Cdt à la retraite Sidibé, tout en soulignant qu’au sein de l’armée tous les supérieurs doivent obtenir de leurs subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants. Que les ordres soient exécutés littérairement sans hésitation ni murmure, l’autorité qui en donne en est  responsable et que la réclamation n’est permise au subordonné que lorsqu’il a obéi.

« En ce moment quand le supérieur disait au subordonné ‘’ en avant’’ c’était sans esprit de recul et ce même supérieur attirait l’attention de son subordonné par ses bels exemples sur tous les plans » a-t-il expliqué. Et de déplorer qu’aujourd’hui cette discipline qui fait la force a disparu dans l’Armée à tous les niveaux. « Sans cette discipline qui fait la force principale de l’Armée, il nous serait très difficile même après l’acquisition de nouveaux matériels d’avoir une Armée performante et efficace comme le passé » rassure le Cdt Moussa Sidibé. Qui a rappelé que dans le temps on leur disait que si le soldat fait un pas en arrière dans le champ de bataille revenait à vendre son pays à l’ennemi, c’est pourquoi il doit mourir l’arme à la main sans esprit de recul. Est-ce que cela y est aujourd’hui ?

« Non, il faut voir comment les bataillons de Tombouctou, Gao, Kidal et Tessalit sont tombés aux mains de l’ennemi en 2011-2012. C’est parce que les soldats ont oublié le mot ‘’en avant sans esprit de recul’’. Tard vaut mieux que jamais, donc il faut aller à la recherche de cette Force  ‘’la Discipline’’  qui nous a fuit il y a longtemps » a conclu l’officier à la retraite Moussa Sidibé, qui n’a pas manqué de souhaiter bonne fête d’indépendance et bon retour aux forces de défense et de sécurité leurs valeurs d’antan .

Propos recueillis par Maïmouna Sidibé

Source: Sursaut

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