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49ème Conseil d’administration de l’Office du Niger: les difficultés sont là, l’espoir aussi…

Malgré la crise sécuritaire, l’Office du Niger se démène comme un beau diable afin de trouver des solutions appropriées à ses maux. Cela, à travers des initiatives innovantes qui ont permis, jusque-là, à ne pas compromettre l’essentiel. Il est soutenu dans ce combat par le gouvernement de Transition et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF). D’où l’espoir, malgré les difficultés du moment.

 

La salle de conférence de l’hôtel Indépendance de Ségou a abrité, le jeudi 30 décembre 2021, les travaux de la 49ème session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Office du Niger. Sous l’égide de son Président Directeur Général, Abdel Karim Konaté, l’ordre du jour portait sur l’examen et l’adoption du procès-verbal de la session précédente 48ème et du bilan de la campagne agricole 2020-2021. Les administrateurs se sont également penchés sur l’état d’exécution des travaux du programme annuel d’entretien du réseau hydraulique exercice 2020. Ils ont fait le point du Programme Annuel d’Entretien du réseau hydraulique exercice 2022, examiné le plan de campagne agricole 2022-2023, le projet du budget 2022 et le planning de formation des agents de l’Office du Niger. Contexte actuel oblige l’équipe dirigeante du géant de la riziculture a fait le point sur la situation sécuritaire dans la zone Office du Niger.

Dans son discours le PDG Konaté a soutenu que : « dès le début de la campagne, des entraves à la circulation des personnes et des biens ont été constatées sur les principaux axes routiers de la zone et les chemins d’accès aux villages et aux champs. La recrudescence des attaques terroristes, avec son corollaire de pullulation des groupes d’auto-défense, a eu de graves conséquences, notamment, des pertes en vies humaines, des disparitions de personnes, des déplacements de villages, des abandons de parcelles, des vols de récoltes et de bétails, des incendies criminels de champs à maturité et de gerbiers ». Ce n’est pas tout, il faut également noter des destructions d’habitations, de matériels agricoles et d’ouvrages hydrauliques, l’arrêt du chantier d’aménagement des 2 548 ha de M’Béwani, la forte perturbation des opérations de récolte-battage, l’interdiction faite à certains exploitants d’accéder à leurs champs et la réduction du rayon d’action de l’encadrement technique.

En ce qui concerne la Campagne Agricole 2021/2022, elle a aussi été marquée par l’insuffisance des quantités d’engrais subventionnés avec un taux global de couverture des besoins de 36,80%. Ainsi, chaque producteur n’a reçu que 3 sacs à l’hectare au lieu de 6 sacs. Et ce n’est pas tout. En effet, selon lui,  en raison du faible niveau d’approvisionnement des marchés, les prix des engrais ont connu des hausses considérables, celui de l’urée est passé de 19 800 à 30 000 FCFA. Aussi, ajoute-il, en début de période de récolte, toutes les zones ont connu des attaques d’oiseaux granivores ayant nécessité l’intervention du Service Régional de la Protection des Végétaux.

Pour atténuer les conséquences de ces difficultés, les producteurs, à travers le ministre du Développement Rural, ont demandé l’assistance du Gouvernement, notamment, le dédommagement des victimes de l’insécurité, la fourniture de l’eau en quantité suffisante pour la contre-saison, la subvention pleine et entière des 6 sacs à l’hectare et l’appui en semences pour la campagne prochaine ainsi qu’une contribution à la prise en charge de la redevance-eau.

Sur ce dernier point, l’Office du Niger a déjà pris des dispositions pour que toutes les parcelles affectées par l’insécurité soient exemptées du paiement de la redevance-eau. Cette mesure va engendrer une perte de ressources de plus de 420 millions FCFA sur la redevance-eau de la Campagne 2021/2022.

Toutefois, l’Office du Niger demande avec insistance aux producteurs, dont les parcelles n’ont pas été affectées, de procéder au paiement normal de leur redevance-eau pour que les travaux d’entretien et de maintenance du réseau hydraulique puissent être réalisés dans les délais requis.

Ainsi le PDG s’adressant aux administrateurs a soutenu que « la nouvelle Campagne Agricole 2022/2023, dont le Plan vous est soumis pour examen, va démarrer dans un contexte sécuritaire et socioéconomique difficile ». Toutefois, il a martelé que l’espoir est permis à double titre.

Premièrement, en plus de l’affectation de 15,01% du budget national au secteur Agricole et la poursuite de la subvention des intrants et des équipements agricoles, les Forces Armées du Mali sont en train de déployer d’énormes efforts pour la sécurisation de la zone Office du Niger. Des engagements que le PDG n’a pas manqué de saluer et d’encourager. Il faut aussi noter la ferme détermination des producteurs et de l’encadrement technique de poursuivre les activités de production malgré les multiples contraintes. Les objectifs de production de la Campagne Agricole 2022/2023 se présentent comme suit : en riziculture, la prévision est de 143 986 ha pour une production attendue de 905 410 tonnes de riz de paddy ; en Maraîchage, la prévision est de 14 929 ha pour une production de 410 068 tonnes ; en cultures de diversification, la prévision est de 5 127 ha pour une production de 116 361 tonnes.

Pour atteindre ces objectifs, un accent particulier sera mis sur la vulgarisation agricole avec la mise en place et l’animation de 2 220 groupes de contact autour des bonnes pratiques agricoles, la fourniture d’un service de l’eau de qualité aux producteurs à travers l’injection de 6 180 982 499 FCFA dans l’entretien des infrastructures hydrauliques, l’augmentation des superficies à emblaver et la restauration des périmètres dégradés, l’achèvement des 2 548 ha de M’Béwani, la poursuite de la réhabilitation de 2 536 ha à Molodo et Kolongo et la réalisation de 10 km du distributeur de Singo.

Deuxièmement, il faut noter les efforts consentis et toutes les dispositions en cours pour le développement de la zone Office du Niger par les autorités de Transition. Au nombre des efforts à saluer, il faut citer :  la montée en puissance du dispositif de sécurisation de la zone mis par les Forces Armées du Mali ; l’allocation de 3,5 milliards de FCFA pour la réhabilitation du barrage de Markala, en collaboration avec les Ateliers Militaires Centraux ; le démarrage de l’étude d’agrandissement du Canal de Macina et de faisabilité de 25 000 ha, financé par le budget de l’État à hauteur de 750 millions de FCFA. Le démarrage effectif du projet N’Débougou IV financé par la coopération allemande à hauteur de 26 milliards de FCFA et portant, entre autres, sur la réhabilitation du casier de N’Débougou sur 4 200 ha, le prolongement du drain KIE sur 33 km, la réhabilitation du canal adducteur Grüber.

Evoquant le budget 2022, Il est équilibré, selon le PDG de l’Office du Niger, en emplois et en ressources à 34,459 milliards de FCFA.

Source : SCOM-ON Avec L’Info-Matin

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