L’Etat ivoirien a rendu un vibrant hommage à Ernesto Djédjé à travers une décoration à titre posthume. Chanteur, poète-fabuliste, danseur, arrangeur et guitariste de renom, le roi du ‘’Ziglibithy’’ qui a tiré sa révérence il y a 40 ans.
La plus grande reconnaissance du 40è anniversaire de la mort de l’artiste-chanteur est sans doute sa décoration à titre posthume par le ministre de la Jeunesse de la Côte d’Ivoire. Un grand geste de la part de l’Etat ivoirien qui reconnait ainsi la très grande contribution du roi du ‘’Ziglibithy’’ qui a marqué au-delà de son époque.
Pour marquer cet anniversaire de la mort de l’artiste-chanteur Ernesto Djédjé, l’Union nationale des Artistes Pionniers de Côte d’Ivoire (Unapci) et la famille du défunt se sont donné la main pour organiser une série d’activités en hommage au roi du ‘’Ziglibithy’’.
Ainsi des gerbes de fleurs ont été déposées, le 9 juin 2023 devant l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac) où se dresse une majestueuse statue du roi du ‘’Ziglibithy’’. Au cours d’une cérémonie, le même jour dans la salle de conférence Betty Morio de l’Insaac, des hommages à travers des témoignages poignants ont été rendus à l’endroit de l’un des monuments de la musique ivoirienne.
’’Au nom du Commissariat général en charge de la commémoration de ces 40 ans, Dr Gueye Yoro a souligné que cette cérémonie d’hommage tire sa source du colloque tenu en 2022 à l’Insaac au cours duquel il a été reconnu ‘’l’impact de la musique d’Ernesto Djédjé dans la pensée contemporaine en Côte d’Ivoire’’ Selon lui, ‘’cette commémoration solennelle ouvre désormais la voie à une tradition de manifestation festive à la gloire de nos artistes modernes pour servir de boussole aux générations futures’’.
A en croire Noël Dourey, artiste-chanteur, Président du Conseil de gestion du Palais de la Culture d’Abidjan, ‘’Parler d’Ernesto Djédjé, c’est toujours avec émotion …’’ A l’en croire, ‘’il a donné à son pays la notoriété qu’il devrait attendre de l’un de ses enfants’’. Car c’est bon de célébrer les anniversaires de personnalités étrangères, mais il est encore mieux de célébrer des icônes de chez nous. ‘’Ernesto Djédjé, c’est vrai que tu n’es pas physiquement là, mais tu vivras toujours parce que tu as fait un bon travail, tu as donné à la Côte d’Ivoire une âme, tu as fait que le bété, cette langue du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, transcendait les générations, a transcendé les frontières pour être considérée comme un hymne à la paix’’.
Le Ziglibithy fait partie du patrimoine musical ivoirien
Ernesto Djédjé fait partie des artistes qui m’ont influencé’’, a reconnu David Tayorault, artiste-chanteur. C’est quelqu’un qui a créé sa musique, son style à lui en s’inspirant des rythmes traditionnels, a-t-il souligné. Pour David Tayorault, ’’le Ziglibithy est un rythme exceptionnel qui fait partie du patrimoine musical ivoirien. C’est un gros héritage qu’il nous a laissé. Ça me fait plaisir qu’on le célèbre aujourd’hui. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ».
De l’avis de Siaka Ouattara, Directeur de l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle, le ‘’Ziglibithy’’ est un grand pas de danse qui a traversé les frontières de la Cote d’Ivoire, voire de l’Afrique. Sur le plan scientifique, a-t-il souligné, nos étudiants doivent pouvoir s’en inspirer pour créer, améliorer et pourquoi ne pas créer d’autres pas de danse.
‘’J’ai appris beaucoup à côté de lui. Le ‘’Ziglibithy’’ nous a donné une couverture. Pour moi, Ernesto Djédjé est un pionnier. Ce n’est pas quelqu’un qu’il fallait oublier’’, a soutenu John Yalley, artiste-chanteur.
Les hommages se sont poursuivis au village natal d’Ernesto Djédjé, Tahiraguhé, dans la région de Daloa où le roi du Ziglibithy repose pour l’éternité.
La plus grande reconnaissance du 40è anniversaire de la mort de l’artiste-chanteur est sans doute sa décoration à titre posthume par le ministre de la Jeunesse de la Côte d’Ivoire. Un grand geste de la part de l’Etat ivoirien qui reconnait ainsi la très grande contribution du roi du ‘’Ziglibithy’’ a marqué au-delà de son époque.
Chiaka Doumbia
Le Challenger