Le 15 septembre dernier, la Maison de la Presse a abrité la 3ème édition de la Journée d’échanges Presse et Justice. Un évènement placé sous la direction du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué en présence du président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté et du Chef de la Coopération Canadienne au Mali et Niger, Alexander Mc Gill. Ainsi, la rencontre a été opportune pour le Ministre Kassogué de parler des nouveaux textes et de nouvelles juridictions en perspective avant d’ajouter que les corrupteurs et les corrompus doivent être sévèrement châtiés.
La 3ème édition de la Journée d’échanges Presse et Justice s’est déroulée le 15 septembre 2022 à la MP sous le thème : « éthique et déontologie du magistrat, quel impact dans la lutte contre la corruption ? ». L’organisation de cette journée d’échanges vise à maintenir un cadre permanent de dialogue et d’échanges entre les hommes de média et les acteurs de la justice du pays. Cette année, elle a été également un cadre pour édifier l’opinion sur le rôle et la place des hommes de média dans la lutte contre la corruption au Mali, l’impact du magistrat respectueux des principes d’éthique et de déontologie dans la lutte contre la corruption. De même que la synergie mise en œuvre dans les rapports fonctionnels entre structures de contrôle, de vérification et de poursuite de faits de corruption et pratiques assimilées.
En sa qualité de président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté a souligné que cette journée est une initiative de son organisation, inscrite dans son programme d’action. Une manière aussi d’apporter sa contribution à la réussite de la transition. A ses dires, cette rencontre est une nécessité dans un pays en phase de refondation, raison pour laquelle, la faitière dont il assure les destinées au nom de la presse malienne prend l’engagement de tout mettre en œuvre pour accompagner le Ministère de la Justice et l’ensemble des Départements ministériels pour la réalisation de leurs objectifs pour la réussite de la transition.
Dans son intervention, le Ministre de la Justice et Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué a déclaré que le thème qui a été choisi est d’autant plus pertinent que cette troisième journée se tient à un moment ou son Département cherche à rendre opérationnel le nouveau Pôle National Économique et Financier et l’Agence de gestion des biens gelés, saisis ou confisqués.
Pour le ministre Kassogué, les corrupteurs et les corrompus doivent être réprimés sans ménagement et qu’au besoin, les textes sur la corruption doivent être revus et adaptés aux exigences actuelles. Tout cela afin que la corruption soit combattue avec rigueur et célérité au sein d’un secteur aussi vital que la justice. Qui est, dira-t-il le levier fondamental, dont l’Etat doit se servir pour garantir la mise en œuvre d’une politique ne laissant aucune place à l’impunité dans ce domaine.
« La lutte contre la corruption ne saurait être une réalité que lorsque ceux-là même, chargés d’appliquer la loi aux délinquants économiques et financiers, exercent leur fonction dans la stricte observation des règles d’éthique et de déontologie qui encadrent leur profession » a clarifié le Ministre Mamoudou Kassogué. Sans manquer de rappeler que les détournements des deniers publics à flot, les missions de contrôle ou de vérification biaisées, les procédures judicaires inefficaces, l’inexécution des décisions de justice en ce qui concerne les condamnations pécuniaires, l’inapplication des textes en matière de sanctions disciplinaires ont fini par créer l’impunité et le sentiment d’impunité qu’il convient de combattre avec détermination et persévérance. « C’est là où réside tout le rôle de la justice pour faire en sorte que ces insuffisances et ces faiblesses ne continuent à servir de boulevard pour des agents publics, sans scrupule, qui pillent les ressources de l’Etat, empêchant ainsi de faire face aux besoins d’investissement dans les différents secteurs de développement de notre pays » a-t-il dénoncé avant de se réjouir des résultats déjà obtenus par l’Inspection des Services Judiciaires dont les missions se poursuivront, certes avec pédagogie, mais avec rigueur et objectivité. Une évidence qui lui fera dire que la justice malienne fait sa mue doucement, mais surement. Ce, pour dire que de nos jours, les fautes sont sanctionnées proportionnellement et le mérite reconnu adéquatement.
Comme à l’accoutumée, cette 3ème édition de la Journée d’échange Presse et Justice a été sanctionnée par une conférence-débat sur le thème cité dont l’exposé a été fait par Hameye Founé Mahalmadane, magistrat de son état et ancien Ministre. Et le modérateur était Elhadj. Chahana TAKIOU, un éminent journaliste.
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut