Le leader syndical a expliqué que dans le contexte de multiplication des revendications corporatistes, sa centrale a adopté comme ligne de conduite la grandeur d’esprit et la hauteur de vue.
« Rôle des syndicats dans la prévention et la gestion des conflits et crises sécuritaires », ainsi était intitulé le thème du 3è congrès ordinaire statutaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), tenu les 7 et 8 mars 2019 à la Maison des aînés. Le ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions, Mme Diarra Raky Talla a présidé l’ouverture des travaux. C’était en présence du secrétaire général sortant de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo, et ses homologues de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Yacouba Katilé, de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), Mme Sidibé Dédéou Ousmane, et de la Confédération malienne du travail (CMT) Mme Kamaté Kadiatou Touré.
Le congrès qui a réuni les délégués de la CSTM, venus de l’intérieur du pays et du district de Bamako, a adopté les textes révisés, une nouvelle résolution finale et procédé au renouvellement du bureau exécutif de la centrale syndicale. A la fin des travaux du congrès, Hammadoun Amion Guindo a été réélu à la tête de la CSTM pour un mandat de 5 ans renouvelable. Celui-ci dirige désormais un bureau exécutif de 26 membres dont 7 femmes. Une commission nationale de vérification de 7 membres a été également mise en place.
Le secrétaire général fraîchement reconduit a remercié tous les délégués qui, malgré le péril de l’insécurité, ont pris le risque d’effectuer le déplacement pour prendre part au congrès. Il a soutenu ensuite que le choix du thème de ces assises met en exergue les préoccupations de l’organisation syndicale, les conditions de travail et de vie des travailleuses et travailleurs, des mandants qui aspirent profondément à un travail décent, productif allant de pair avec la protection des droits. « Notre vécu quotidien des sept dernières années a été marqué par de fortes tensions au niveau du front social, par la récurrence des revendications corporatistes dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des transports, de l’administration, de la justice, des mines, des industries et des sociétés de gardiennage. Cela traduit tout le malaise social et surtout le déficit de travail devient dans notre pays davantage grand avec la persistance de l’insécurité », a constaté Hammadoun Amion Guindo.
Dans ce contexte, ajoutera-t-il, la CSTM a adopté comme ligne de conduite la grandeur d’esprit et la hauteur de vue. « Ce positivisme a permis et conduit le syndicat à cultiver et à développer un partenariat franc et serein avec les organisations du mouvement syndical malien. » Et Hammadoun Amion Guindo d’ajouter que la CSTM s’est engagée dans l’accomplissement des politiques publiques de développement comme en témoigne la Stratégie syndicale alternative de réduction de la pauvreté (SSARP). La SSARP a permis à la CSTM de produire des notes techniques aux différentes revues de mise en oeuvre des politiques en termes d’observations et de recommandations. « Nous allons nous mettre au travail pour accomplir la mission qui nous été confiée. Nous ferons tout pour mériter cette confiance », a-t-il laissé entendre.
Le directeur du bureau pays de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, Dramane Haïdara a soutenu que le thème du congrès est très important pour le Mali et les autres Etats du Sahel, car ces pays sont en proie à une insécurité chronique. L’aggravation de l’insécurité augmente la tension entre les citoyens et les services de sécurité. Elle diminue la confiance en la capacité de l’Etat de pouvoir sécuriser les citoyens.
Au cours de la période écoulée, a rappelé Mme Diarra Raky Talla, notre pays a enregistré des résultats économiques qui n’ont pas réussi suffisamment à infléchir de manière positive la pauvreté. Le gouvernement, ajoutera-t-elle, est conscient du chemin qui reste à parcourir pour offrir des conditions de travail décent à tous les travailleurs.
L’amélioration de ces conditions, a-t-elle soutenu, passe nécessairement par un relèvement général du niveau de l’activité économique et de la lutte contre le chômage des jeunes diplômés.
Mme Diarra Raky Talla a par ailleurs souligné que la protection sociale des travailleurs et l’opérationnalisation en 2019 du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) est une préoccupation permanente du gouvernement.
Sidi Y. WAGUE
L’Essor