Dimanche 10 févier 2019, lors de la séance plénière du 32e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le gouvernement burundais a procédé à la distribution d’un tract intitulé « mise au pont du Burundi sur le mandat d’arrêt contre le major Pierre Buyoya ». Ce procédé a suscité d’énormes étonnements tant sur la forme que sur le fond. Suite à cette action, le président Buyoya n’a pas tardé à réagir face à cette situation attentatoire à son honneur et à l’intégrité de sa personne.
L’heure était grave, car, il s’agissait d’un prospectus intitulé « mise au point du Burundi sur le mandat d’arrêt contre le major Pierre Buyoya ». Cette action de l’actuel gouvernement burundais n’a aucunement manqué de faire des échos partout dans le monde. Car, selon les informations recueillies de Buyoya, un tel procédé traduit sur sa forme, la méconnaissance des règles de fonctionnement de l’organisation panafricaine, et un manque de respect envers la conférence des chefs d’État et de gouvernements africains. « On n’ a jamais vu des représentants d’un gouvernement chercher à distraire une telle institution aussi prestigieuse, réunie pour réfléchir à un agenda convenu et arrêtée au sein des instances bien connues avec des attaques contre des personnes ciblées individuellement comme telles », lit-on dans le communiqué de Buyoya sur son compte Twitter. Parlant du fond de ce procédé gouvernemental du Burundi, Pierre Buyoya estime que l’actuel gouvernement du pays cherche à faire du dossier d’assassinat du « président Melchior Ndadaye », une affaire de manipulation politique et qu’elle n’a de judiciaire que le nom.
Poursuivant ses réactions, Buyoya s’exprime en ces termes : « Que personne ne s’y trompe, ramené vingt-cinq ans après les faits et à une année des élections générales, le pouvoir veut instrumentaliser la justice pour écarter des personnalités qu’il pense pouvoir le gêner », a-t-il confié avant de dire : « Les échéances politiques arrivent en effet sur fond d’une crise grave et toujours non résolue, consécutive à une série d’irrégularité anticonstitutionnelle que ce soit dans l’exercice d’un troisième mandat illégal par l’actuel président de la République ou la modification unilatérale de la constitution ». Comme réaction, le président Buyoya estime aussi que cette démarche de l’actuel gouvernement burundais traduit la violation persistante de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi qui était pourtant parvenu à ramener la paix et la sécurité et à amorcer un processus prometteur de réconciliation. Pour finir, il précise : «La distribution d’un tract de ce genre dans une instance aussi prestigieuse que le sommet de l’UA, relève de l’amalgame et de la confusion. Cette démarche porte atteinte à mon honneur en tant que personne et ne confirme qu’une entreprise politique ».
Mamadou Diarra
Source: Le Pays