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2e coup d’État au Burkina Faso cette année: les nouvelles autorités vont-elles faire le choix de la Russie ?

Pour la deuxième fois en moins de 9 mois, le Burkina Faso vient de connaitre son deuxième coup d’État, ce vendredi 30 septembre 2022, après que le président de la transition en cours, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, arrivé au pouvoir en janvier par un putsch, a été démis de ses fonctions par des militaires et remplacé par Ibrahim TRAORÉ, un jeune capitaine de 34 ans. Un coup d’État dans le coup alors que le pays était déjà sous le coup des sanctions de la CEDEAO. Quelles sont les vraies raisons de ce deuxième coup de force chez nos voisins ? Que fera la CEDEAO face à ce coup de canif dans le processus d’un retour à l’ordre constitutionnel, soutenu par les Chefs d’État de l’organisation ?

 

Pour ce qu’on pourrait qualifier de ‘’révolution de palais’’, le Mali avait écopé de lourdes sanctions de la part de l’organisation sous régionale après que le président de la transition d’alors, le Colonel major Bah NDAW, avait été écarté le 24 mai 2021 par son vice-président, le Colonel Assimi GOITA.
À la suite de ces évènements, des sanctions individuelles avaient été prises contre 149 personnalités de la Transition, dans un premier temps, en novembre 2021, allant de l’interdiction de voyage au gel des avoirs financiers.
Par la suite, en janvier 2022, notre pays avait été une nouvelle fois la cible des sanctions, cette fois-ci lourdes de conséquences pour le Peuple malien avec l’embargo, les sanctions économiques et financières.
Alors, on se demande si la CEDEAO va agir avec la même virulence contre le voisin burkinabè où une nouvelle junte a remplacé DAMIBA ?
Oubien la CEDEAO va-t-elle faire du deux poids deux mesures en mettant de côté certains principes pour sauver la face dans un contexte où les opinions publiques dans l’espace CEDEAO rejettent de plus en plus les décisions prises par les Chefs d’État de cette organisation sous régionale ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans la situation au Burkina, c’est l’arroseur arrosé. Car le colonel DAMIBA était arrivé au pouvoir en janvier dernier par un coup d’État qui avait renversé le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian KABORE, discrédité par la hausse des violences.
Après sa prise de pouvoir, les auteurs du putsch, des militaires regroupés au sein du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration », affirmaient vouloir «remettre le pays sur le bon chemin » et « lutter pour l’intégrité territoriale».
En effet, DAMIBA avait justifié son acte par l’incapacité pour le régime de faire face à la hausse de la violence. Et par la suite, lui aussi s’est montré incapable de tenir ses promesses.
Selon les révélations d’un journal nigérian (Daily Beast), DAMIBA était celui-là même qui avait tenté de forcer le président KABORE à accepter l’aide de Moscou pour faire face à la situation.
Précédemment nommé en décembre commandant de la troisième région militaire du Burkina Faso, une unité chargée de la sécurité dans la capitale et dans l’est du pays, Paul-Henri Sandaogo DAMIBA avait, à deux reprises après sa nomination, cherché à persuader le président Roch Kaboré d’engager le groupe russe d’opérations secrètes, le groupe Wagner, selon deux responsables qui faisaient parties de l’équipe de communication du président, précise le journal nigérian.
Ces derniers mois, les attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l’est du pays, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes, qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.
En définitive, DAMIBA, à l’image de son prédécesseur, s’est lui aussi montré incapable de relever les défis.
Démis de ses fonctions le 30 septembre, puis contraint à la démission ce dimanche 2 octobre 2022, il est remplacé par le capitaine Ibrahim TRAORE.
Le nouveau locataire du palis de Kosyan va-t-il emboiter le pas au Mali en faisant recours à la Russie ?
C’est la question qui fait trembler aujourd’hui Paris et ses alliés de la CEDEAO.
En tout état de cause, la présence des drapeaux russes dans une manifestation de plusieurs centaines de personnes vendredi après-midi, pour demander le départ du colonel Damiba, soulevait aussi des questions sur l’influence de Moscou dans ce nouveau putsch.
«Il est évident que les partisans russes sont de plus en plus nombreux. Au sein de l’armée et des populations, des voix s’élèvent pour demander un partenariat avec la Russie. Mais cela reste au stade de la théorie. Il ne faut pas s’attendre à une rupture avec la France, mais peut-être à une coopération plus accrue avec d’autres partenaires comme la Russie», tempère l’analyste Drissa Traoré.
Dans un entretien accordé à une chaîne française, le chef de la junte a affirmé que le BurkinaFaso souhaitait avoir de nouveaux partenaires pour l’avenir.
«Il ne s’agit pas de la France, ou d’un problème de Russie ou de Wagner. On peut avoir plusieurs partenaires, avec d’autres puissances qui veulent nous aider dans ce combat. Les Américains sont nos partenaires actuellement. D’ailleurs, nous sommes en partenariat aussi avec la Russie, il s’agit de renforcer», a-t-il fait savoir.
Ce qui est évident, c’est que l’alliance avec la Russie a permis aux Forces armées maliennes (FAMa) de monter en puissance. Ainsi, plusieurs sanctuaires terroristes, à l’image de Mourah, ont été détruits.
Aujourd’hui, force est de constater qu’au Mali, les groupes terroristes ne sont plus maîtres du terrain comme par le passé.
Quoi qui puisse arriver, ce deuxième coup d’État en huit mois traduit une profonde crise au sein de l’armée du Burkina Faso, pays miné par les violences jihadistes comme le Mali.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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