La réalisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique est liée à l’ autonomisation des femmes sur le continent

« Année de l’autonomisation et du développement des femmes en vue de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique », c’est le thème du 25è sommet de l’Union africaine qui s’est ouvert hier à Johannesburg en présence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita qui est accompagné d’une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

La situation au Soudan et au Burundi, la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme radical, la migration, la xénophobie, la gouvernance, la libre circulation des personnes, des biens et services sont des sujets qui seront également débattus par les chefs d’Etat et de gouvernement. Il sera aussi question de la rationalisation des sommets de l’UA (méthodes de travail et procédure), l’adoption du budget 2016, l’examen du rapport de la retraite ministérielle sur le premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 et son mécanisme de financement, du rapport de la commission sur l’épidémie d’Ebola, du rapport du comité ministériel ad hoc sur le barème des contributions. En marge du sommet se tiendra aussi la 15ème session de l’Organisation des Premières Dames africaines pour la lutte contre le Vih/Sida.
Plusieurs discours ont marqué la cérémonie d’ouverture à commencer par celui du président sud-africain, Jacob Zuma qui a déclaré que l’Agenda 2063 est un gage fort pour satisfaire les nombreuses attentes des populations africaines en matière de développement durable. Evoquant à son tour l’Agenda 2063, la présidente de la commission de l’Union africaine, Mme Kosazana Dlamini-Zuma, dira que sa réussite est liée à l’autonomisation des femmes sur le continent. Elle a aussi annoncé le lancement en juillet prochain de la décennie des océans et mers africains, afin de mettre en valeur l’économie bleue notamment au profit des femmes et des jeunes qui sont durement touchés par le chômage et la pauvreté en Afrique. La présidente de la commission de l’UA estime également que le développement de l’agro-agriculture peut être source de créations d’emplois massifs dans nos pays. Elle a enfin appelé les dirigeants africains à trouver de solution à la migration et à la xénophobie et surtout à accélérer l’intégration économique pour favoriser l’augmentation des volumes d’échange entre les pays.
Quant au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, il a salué le soutien de l’Afrique à la défense de la cause palestinienne depuis des décennies. Il a également réaffirmé la disponibilité de son pays à coopérer avec l’Afrique, afin de réaliser les objectifs communs en matière de développement, de la lutte contre la pauvreté, l’immigration et le terrorisme.

Le discours le plus attendu était celui du président en exercice de l’UA, le président zimbabwéen Robert Mugabe qui a rendu un hommage appuyé aux femmes africaines pour leur engagement inlassable dans le développement du continent. « La femme est une espèce spéciale », a lancé le président Mugabe pour dire que cette couche de la société a besoin qu’on lui accorde une attention. Par ailleurs, le président en exercice de l’UA a indiqué que la réalisation du plan décennal de l’Agenda 2063 nécessiterait les efforts de tous les Etats de l’Union. Il a condamné le terrorisme et demandé à ce que les principes démocratiques établis dans nos Etats soient respectés pour éviter les conflits à la veille de chaque élection présidentielle. Par rapport à la situation au Mali, le président Mugabe a salué la décision des rebelles de venir signer l’accord de paix le 20 juin prochain. Il a aussi salué le président Ibrahim Boubacar Kéita en sa capacité d’instaurer la paix dans son pays. « Le pays dans lequel le président Modibo Kéita a régné ne doit pas être morcelé. Ce grand panafricaniste a dit non au président De Gaulle », a rappelé le président zimbabwéen.
Comme à l’occasion de chaque sommet, la commission prendra des dispositions pour la signature par les chefs d’Etat et de gouvernement des Traités de l’Union africaine. A ce niveau, il faut rappeler que sur les 49 chartes, protocoles et conventions de l’UA (dont certains ne nécessitent pas ratification), notre pays figure en tête avec 36 instruments ratifiés. Avec le dépôt, le 27 mai dernier, de ses instruments de ratification, le Mali devient le premier pays à avoir ratifié le Protocole à l’Acte de l’Union africaine relatif au parlement panafricain. Ce qui porte à 37 le nombre d’instruments juridiques de l’UA ratifiés par notre pays.
Envoyé spécial
M. KEITA

source : L Essor