Le Mali à l’instar des autres pays va fêter la 24ème édition de la Journée Internationale de la Femme le 08 mars prochain sous le thème : « la femme, médiatrice pour la reconstruction de la cohésion sociale dans l’espace du G5 Sahel».
L’aspiration 6 de l’Agenda 2063 fait référence à une « Afrique où le développement est axé sur les personnes, libérant le potentiel de ses femmes et de ses jeunes ».Elle aborde clairement des questions telles que la création d’emplois, la réduction de la pauvreté, la protection sociale et le développement inclusif. L’agenda 2030 relatif aux Objectifs du Développement Durable (ODD) offre un cadre pour la réalisation de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et une croissance économique soutenue et inclusive, un emploi complet et productif, un travail décent pour tous et un salaire égal pour un travail de valeur égal par les objectifs de développement durable 5 et 8 respectivement. A cela s’ajoutent la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et son protocole relatif aux droits des femmes, les différentes résolutions des Nations Unies relatives à la participation des femmes au processus de paix et à la sécurité telles que les résolutions 1325 (2000),1988(2009),1889(2009),1960(2010) et 2242(2015) du Conseil de Sécurité des Nations Unies….
Les évènements survenus au Mali en 2012 ont engendré une grave crise politico-sécuritaire qui a eu un impact social et économique négatif sur les femmes, les filles et les enfants. Cette crise a généré des violences multiformes qui ont affecté et continuent d’affecter les populations particulièrement les femmes et les enfants des régions concernées. Elle a eu comme conséquences, les déplacements massifs des populations à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Le gouvernement du Mali et les groupes armés ont signé l’accord pour la paix et la réconciliation le 20 Juin 2015. Plus de deux ans après cette signature, le constat unanimement partagé est que les initiatives de participation effective et active des femmes à la base ont été très timides. Les femmes ont été faiblement impliquées ou appelées à faire part de leur potentialité d’actrices incontournables de la construction de la paix, dans toutes ses dimensions. Aujourd’hui, à la faveur de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, l’utilisation du potentiel culturel dont dispose la femme malienne, peut contribuer à faire adhérer beaucoup de femmes éloignées des centres des décisions. Depuis le 06 mai 2017, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a lancé la campagne de sensibilisation et de mobilisation des femmes pour l’appropriation de l’accord pour la paix et la réconciliation et l’apaisement du front social. Les assises des femmes pour la paix au Mali se sont tenues du 25 au 28 novembre 2017 à Bamako. L’évènement a enregistré plus de cinq cents(500) participantes qui ont analysé leurs propres situations et formulé des recommandations pertinentes qui intégreront les documents du pays pour la CSW 62 qui se tiendra en mars 2018 à New York
La plateforme régionale des femmes du Sahel créée dans l’espace du G5 Sahel vise à renforcer la participation des femmes à la mise en œuvre des initiatives et stratégie régionales et internationales pour le Sahel et dans les processus de paix dans la région. Il s’agit entre autres, de renforcer le leadership des femmes en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et d’assurer la résilience économique des femmes et des jeunes. Mais aussi le dividende démographique à travers la mobilisation des ressources susceptibles d’assurer la mise en œuvre des projets du G5 Sahel portant sur l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural. Fort de toutes ces évidences, le MPFEF, conscient des efforts entrepris par le président de la République et ses pairs de l’espace sahélien a décidé de mettre l’accent sur la participation de la femme en tant que médiatrice dans la reconstruction de la paix dans l’espace du G5 Sahel. Il s’agit pour le Ministère de faire ressortir trois aspects : la place de la femme dans la reconstruction de la cohésion sociale, facteur de paix et de vivre ensemble, l’engagement et les résultats obtenus par le président de la République dans le cadre du G5 Sahel, la mobilisation des femmes au sein de leurs communautés pour faire connaitre le G5 Sahel comme espace de sécurité humaine et de développement favorable à l’autonomisation de la femme et de la fille . Le thème de l’édition 2018 de la JIF est :« la femme, médiatrice pour la reconstruction de la cohésion sociale dans l’espace du G5 Sahel ».L’avantage de ce thème réside dans le fait qu’il permet de focaliser les efforts de mobilisation des femmes et des populations autour de la sécurisation et de la stabilisation du pays avec une concentration sur le rôle partagé des populations des cinq pays et leurs partenaires de la communauté internationale. A noter que l’objectif général de cette année est de contribuer à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale au Mali.
Fatoumata Fofana
Source: Tjikan